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On commence cette sélection du grand prix des lecteurs d'avril par le roman de Domenico Starnone , “Les liens” , qui raconte en trois temps trente ans d'une vie de famille tumultueuse d'un couple de Naples dans les années 1980.

La première partie de ce court roman reprend les lettres envoyées par la femme Vanda à son mari dès qu'elle apprned que celui ci a eu une liaison avec une de ses collègues de travail.

Furieuse et blessée par cette révélation, elle le met à la porte du domicile familial. S'il consent encore à voir ses enfants, ses relations avec son épouse se dégradent et l'incitent à rester toujours plus à distance, jusqu'au point de non-retour.

Pourtant, trente ans après, dans la seconde partie du roman, Vanda et Aldo forment à nouveau un couple. Leurs enfants ont quitté le domicile familial depuis longtemps, mais le couple a tenu bon.

Mais un incident imprévu vient à nouveau réveiller les vieilles blessures et lézarder cette façade de bonheur conjugal. La troisième partie, racontée du point de vue des enfants vient encore redistribuer les cartes ....

Les liens c'est une intrigue assez classique sur le fond mais qui interroge avec pas mal de profondeur ce qui lie un couple et cimente une famille.

Cette radiographie du sentiment amoureux, teintée d'amertume et de rancoeur, montre à quel point l'amour qui s'estome laisse place à la rancoeur et à des noeuds impossibles à démêler.

Domenico Starnone - qu'on a parfois suspecté d'être avec la sa femme le romancier derrière l'énigmatique Elena Ferrante livre un récit assez cruel, sur l'égoïsme et le pouvoir destructeur des parents et leur désir d'instrumentaliser des enfants.

Plutôt une bonne surprise.
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Aldo et Vanda sont un couple de septuagénaires unis par les liens du mariage depuis de nombreuses années. Pourtant, les épreuves se sont succédées. En effet, lorsqu'ils étaient trentenaires, Aldo décide de rompre ce lien, et part vivre avec son amante, Lidia. C'est ainsi que non seulement le lien du mariage sera mis en cause, mais également le lien filial qu'Aldo entretient avec ses deux enfants, Sandro et Anna.

Je trouve que ce roman vaut vraiment le détour et c'est avec grand plaisir que je l'ai découvert. Il y reflète bien plus de profondeur qu'il ne peut sembler de premier abord. L'auteur aborde finalement des thématiques simples, mais les décortique avec beaucoup d'acuité et de justesse.

J'ai fortement apprécié la valse narrative que nous propose l'auteur. Si au début, le lecteur retrouve Vanda qui apprend tout juste qu'elle est trompée, c'est ensuite à Aldo que la parole est donnée dans une deuxième partie de roman où l'on apprend les tenants et aboutissants de cette histoire. Dans la troisième partie, la parole sera aussi donnée aux enfants qui sont maintenant adultes. J'apprécie tout particulièrement les romans à la narration chorale, mais ici, en plus ce sont toutes les années de mariage du couple principal qui seront relatées.

Je ressors conquise de ce court récit qui est finalement très psychologique. le personnage de Vanda est remarquablement construit et je n'ai pu m'empêcher de ressentir une grande empathie pour elle et face aux événements qu'elle a dû endurer. le lecteur assiste à un couple aux proies de sentiments très contradictoires et à une possible reconstruction. C'est très intimiste et j'ai pu suivre les cheminements psychologues de tout un chacun dans cette histoire.

La plume est d'une grande fluidité. Je me suis laissée porter par les phrases et même si le sujet se veut lourd, l'auteur garde cette petite pointe de légèreté dans la narration pour que cela ne soit pas trop éprouvant à lire. J'ai également apprécié que la parole soit donnée aux enfants du couple.

L'auteur nous livre une véritable introspection d'un couple à la dérive mais qui pourtant a su se reconstruire. C'est sobre, cela sonne juste et les mots sont choisis avec soin. J'ai été conquise par la légèreté de la plume. C'est une véritable réussite.
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Les liens est un roman sur la famille. Il s'agit des relations entre mari et femme, leurs enfants et leurs animaux de compagnie. Il s'agit également d'attachements, à la fois physiques et psychologiques. le roman est divisé en trois parties, chacune explorant les ramifications de l'infidélité du mari et son abandon de sa famille. J'ai cru, après avoir lu la première partie qu'il s'agissait d'une nouvelle, la première d'un recueil de trois (Starnone a déclaré que chaque partie peut être lue comme un tout autonome, comme une nouvelle). Pas du tout, le début saisissant du roman prépare le terrain pour ce qui se passe au cours des cent cinquante pages suivantes. "Au cas où cela vous échapperait, Cher Monsieur, laissez-moi vous rappeler : je suis votre femme." le ton de la première partie est celui de l'amertume et de la trahison. Il montre une femme abandonnée qui se désagrège lentement alors qu'elle lutte pour porter le fardeau de ses enfants, l'entretien de la maison, les factures et la vie en général. Malgré cela, la femme fait preuve d'une détermination inébranlable dont les condamnations de son mari, aussi justifiées soient-elles, ne semblent jamais tout à fait justes pour le lecteur. Puis nous trouverons le point de vue du mari et enfin celui des enfants.

Tout cela avec la même virtuosité, et même si ce roman ne se passe que pour partie à Naples, nous le dégusterons avec une pizza frite arrosée d'un Lacrima Christi et suivie d'un baba au rhum – puisque Naples est la créatrice de ces deux délices...

© Mermed

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Construit sous la forme d'un roman choral, ce court livre au ton grinçant porte un regard sans concession sur le mariage d'un couple de napolitains, brusquement mis à mal par le départ d'Aldo, qui quitte sa femme Vanda et ses deux enfants pour vivre sa passion avec une jeune étudiante.

Même si quelques années plus tard Aldo finira par revenir au sein de la cellule familiale, sa trahison laissera des traces indélébiles, et plus rien ne sera comme avant.
On peut se demander ce qui motive ce couple à vouloir à tout prix recoller les morceaux, car au final, personne n'est heureux, et encore moins les enfants qui grandissent dans un climat malsain, fait de tensions et de rancoeurs permanentes.

Il y a beaucoup de psychologie dans ce roman où les personnages sont présentés sous leurs facettes les plus sombres : Aldo, le mari hypocrite et lâche, Vanda, la femme humiliée et blessée qui se transforme en tyran et devient insupportable pour faire payer son infidélité à son mari, et leurs deux enfants qui, devenus adultes, ne seront pas en reste (mais je n'en dirai pas plus!).

Ce roman m'a à certains moments fait penser au style d'Eléna Ferrante : peut-être est-ce l'évocation de Naples, ou du thème de la femme trompée, récurrent chez cette auteure, mais j'ai trouvé qu'il y avait des ressemblances, surtout dans la force des récriminations de Vanda, et dans sa façon d'exprimer sa colère et sa douleur : "au cas où tu l'aurais oublié, mon cher : je suis ta femme. Je sais, jadis ça te plaisait et, tout à coup, ça te dérange. Je sais, tu prétends que je n'existe pas, que je n'ai jamais existé, pour t'éviter de rougir devant les intellectuels que tu fréquentes. Je sais, mener une vie rangée, rentrer à l'heure du dîner, dormir avec moi et pas avec qui bon te semble te donne l'impression d'être un demeuré (...)".

C'est pourquoi j'ai été amusée d'apprendre, en lisant la critique d'une autre babéliote, que Domenico Starmone était soupçonné d'être Elena Ferrante, même si celui-ci a démenti... le mystère demeure !

Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
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Allez, je vous parle aujourd'hui d'un titre sorti discrètement il y a trois jours, car il mérite de ne pas passer inaperçu. Les liens est un roman paru à l'origine en Italie en 2015. Et j'y ai retrouvé immédiatement cette ambiance particulière, introvertie et bavarde, des films de Nanni Moretti (Journal intime) par exemple. Vanda et Aldo se sont mariés très jeunes, ont eu rapidement deux enfants, puis se sont séparés quelques années plus tard alors qu'Aldo entame une liaison avec une étudiante, Lidia. Nous sommes dans les années 70 et Vanda passe alors par toutes les étapes du deuil, colère, supplication, désespoir, pour tenter de ramener son mari à la raison et le récupérer. le bien-être des enfants devient vite son levier principal, celui qui fait culpabiliser le plus Aldo. Après plusieurs années de séparation, le voici d'ailleurs de retour dans son foyer. Puis, nous retrouvons Aldo et Vanda, plusieurs décennies plus tard, en tant que couple âgé, sur le point de partir en vacances. Lorsqu'ils reviennent chez eux, après une semaine de farniente au bord de la mer, leur appartement a été saccagé et leur chat a disparu, de quoi déstabiliser ce couple pourtant rompu aux secrets, et qui a appris à cacher ses sentiments, ses souvenirs heureux et ses aspirations personnelles. Ce roman est une réflexion sur le temps qui passe, l'usure du couple, la fragilité des sentiments, mais surtout sur les impasses que constituent souvent les actes effectués pour le bien d'autrui. Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? J'ai beaucoup aimé lire ce petit livre court, malgré la lenteur du texte, ce sentiment de torpeur, d'engourdissement qui semble envelopper la vie d'Aldo et de Vanda. Il donne envie de ne pas s'enfermer dans ce type de relation et nous laisse en fin de récit littéralement bouche-bée.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Les différents regards, de la femme, de l'homme, des enfants, sur une relation maritale et ses conséquences.
Un couple qui fut heureux, mais dont le poids d'une parenthèse, lourde de conséquences, planera toute leur vie durant et hantera leurs ombres.
Un livre malin, qui se lit très rapidement et avec beaucoup de facilité.
Le rythme est soutenu, même si l'action reste minime.
A lire!
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Partir, tout quitter sur un coup de tête, ne pas se retourner sur son passé, laisser derrière soi ceux que l'on a aimés et désirés, ceux qui nous encombrent aujourd'hui, cette femme qui se lamente, ces enfants qui nous aspirent. Partir sur un coup de tête en oubliant tout ce que l'on a patiemment construit, cette vie de famille, ces liens tissés au fil des années et fortifiés par les souvenirs. Partir sur un coup de tête parce qu'une autre nous a fait perdre la tête, parce qu'on a envie de tenter l'aventure, de tout recommencer, parce qu'on a qu'une vie.

Partir c'est ce qu'aurait aimé faire Aldo, c'est ce qu'il a tenté de faire il y a des siècles quand Vanda et lui étaient encore jeunes et leur avenir plein de promesses. Aldo a failli, il a distendu les liens du mariage, a cherché à les rompre mais sans y parvenir. Vanda n'a pas lâcher l'autre extrémité, elle a tenu bon de toutes ses forces, elle a lutté pour ne pas être distancée, elle a tenu la corde avec courage et obstination, pour elle et pour ses enfants et elle a gagné puisqu'Aldo est revenu. Mais à quel prix ?

Dans un court roman choral, Vanda, Aldo et leurs enfants se partagent la parole. Chacun y va de son vécu, de ses souvenirs, de ses traumatismes aussi liés au départ du père, du socle, du pilier. Il y a ce que l'on dit et ce que l'on pense tout bas, il y a cette ombre qui plane et ces faux semblants. Il y a un mariage qui a failli être brisé et qui a finalement survécu. Mais à quel prix ?

Les liens dressent le portrait de deux époux dont le mariage semble tenir davantage du devoir moral que de l'amour. Mais au fond, n'est-ce pas ce qui rend un mariage solide ? N'est-ce pas cela les liens du mariage : ce qu'il reste quand l'amour n'est plus ? C'est tout l'art de ce roman intimiste d'une grande finesse psychologique : nous amener à réfléchir aux liens qui unissent deux êtres pour l'éternité alors que rien ne les y contraint vraiment. Un petit traité sur le mariage plutôt réussi.

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J'ai lu Les liens de Domenico Starnone grâce au comité de lecture Cultura. Je ne connaissais pas cet auteur napolitain et en faisant deux ou trois recherches, j'ai découvert que le septuagénaire avait écrit plusieurs romans, dont certains ont été traduits et surtout qu'on le soupçonne d'être Elena Ferrante. Lui ou sa femme, Anita Raja.

Ce qui est à retenir, au-delà du mystère, pour ceux qui connaissent la plume d'Elena Ferrante, c'est que celle de Domenico Starnone est assez proche de celle d'Elena Ferrante pour que l'on puisse croire que lui et elle ne font qu'un – un certain gage de qualité.

Les liens est un court roman, sur l'histoire d'Aldo et Vanda. Une histoire faite de tromperie, de rancune, de réconciliation, de colère larvée et d'amour. Lorsque le couple de septuagénaire revient de quelques jours de vacances, l'appartement est sens dessus dessous et le chat a disparu. Y a-t-il un lien avec la jeune livreuse qui a arnaqué Aldo de cinq euros quelques jours auparavant ? Doit-il y voir un constat de faiblesse et de vieillesse ?

J'ai lu Les liens d'une traite – le roman fait moins de 200 pages – et je dois dire Je j'ai plutôt bien aimé cette histoire. L'auteur brouille un peu les pistes, nous fait nous attarder sur des détails sans importances et nous rappelle qu'il y a autant de points de vue que de personnes. J'ai été agréablement surprise par ce roman, pioché un peu par hasard. de là à vous conseiller de l'acheter… pas forcément. En revanche, si vous le trouvez dans votre bibliothèque, là, je vous invite à le lire.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Domenico Starnone nous offre dans son roman "Les liens" le parcours mouvementé d'une famille napolitaine. Dans la première partie, nous suivons à travers ses lettres, le désarroi et la colère de la mère, dont le mari est parti dans les bras d'une autre femme. Dans la seconde partie, bien des décennies après, nous retrouvons cette fois le point de vue du père, qui est revenu dans la famille, et qui se souvient de cette période, de son retour...
Dans la dernière partie, c'est le point de vue des enfants qui est adopté, adultes déjà vieux.
Un roman très intéressant.
#LesLiens #NetGalleyFrance
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Un livre qui m'a beaucoup plu : lu d'une traite. L'auteur nous livre des personnages d'une grande sensibilité et fragiles chacun à leur manière. Évidemment l'histoire est triste car ce couple n'est pas parvenu à s'épanouir ensemble ni à surmonter la trahison et donc le pardon se transforme en vengeance.
Le récit n'est pas épistolaire mais les lettres envoyées resteront le témoin d'une période difficile pour la famille entière. Chacun des personnages de la famille à savoir la mère puis le père et enfin les enfants nous livrent leur propre point de vue avec la manière dont ils ont pu évoluer ou stagner au sein de cette famille qui les aura plus détruit que construit ou épanoui. L'écriture est fluide et l'auteur maîtrise à merveille la palette des sentiments en parvenant avec brio à nous faire nous attacher à ses personnages. Un livre qui devrait recevoir de belles critiques pour la rentrée littéraire 2019.
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