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EAN : 9782213705781
232 pages
Fayard (31/03/2021)
3.32/5   19 notes
Résumé :
Un petit garçon en mal de distraction, un vieux dessinateur débordé par son travail et ses souvenirs, un appartement trop petit comme champ de bataille et la ville de Naples en toile de fond : la partie peut commencer.

D’un côté, Mario, quatre ans, dictateur en puissance, amateur d’histoires du soir et détenteur d’un savoir-faire domestique dont il n’hésitera pas à se servir. De l’autre, Daniele, son grand-père, illustrateur célèbre sur le déclin aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Daniele Mallarico, napolitain, est veuf. Illustrateur connu, ayant fait une brillante carrière , il vit déjà depuis plusieurs années à Milan. Sa fille unique qui habite Naples , devant s'absenter avec le mari pour une conférence , lui demande de venir s'occuper de son petit- fils de quatre ans pour quatre jours. D'une part le poids de la vieillesse, d'autre part vivant seul depuis des années et ne connaissant pas du tout le petit garçon, l'idée de la tâche lui semble ardue et le dévaste. Et puis retourner à Naples après tant d'années dans sa maison d'enfance héritée des parents où habite désormais sa fille va rendre la besogne encore plus difficile vu les souvenirs amers qui remontent à la surface.
Domenica Starnone écrivain, scénariste et journaliste italien nous a concoctés une jolie petite blague comme l'indique son titre italien traduit par Farce en français, qui à mon avis ne correspond pas tout à fait à son sens dans le texte. Une blague en faites sérieuse entre un homme vieillissant en pleine crise existentielle et un petit garçon très intelligent mais très gâté qui va prendre la blague à la lettre, et dont résultera des moments explosifs, chaque détail ou événement devenant la métaphore des détails et de l'évolution de la vie passée et présente de Daniele. Un texte profond et délicieux , où l'italien littéraire pimenté des mots du dialecte napolitain « chevvuofàstrunz, parlacommemàgn, tecriredesseremeglienúie, sinupílecúlo, sinuscupettinopocèss » radoucit l'amertume d'une existence au déclin confrontée à celle qui initie à peine, nous faisant sourire. Un petit délice littéraire à croquer entre deux lectures ardues 😊!
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Un homme âgé de soixante-quinze ans, Daniele, qui se remet à peine d'une intervention chirurgicale qui l'a beaucoup affaibli, quitte son domicile de Milan pour aller garder son petit-fils Mario, âgé de quatre ans.

C'est sa fille, Betta, qui le lui demande, en fait qui le somme de venir, car elle se rend avec son époux à un colloque scientifique, pendant plusieurs jours. Elle ne s'est pratiquement pas occupée de lui pendant son hospitalisation à peine quelques coups de fils, et il doit tout quitter, et aller à Naples par le train !

Si encore, ils se voyaient souvent… Mais non, il n'a pas vu son petit-fils depuis très longtemps et se souvient à peine de son âge. le deal est simple, la femme de ménage doit venir et préparer les repas, Betta lui a laissé une liste de recommandations, et tout est sous contrôle. Mario jouera pendant que Daniele fera ses dessins pour l'illustration d'une oeuvre de James qu'on lui a commandée.

Sa fille a repris l'appartement familial, c'est à dire celui où Daniele a habité lorsqu'il était enfant, où il a subi la violence d'un père joueur compulsif, dans une ville qu'il déteste. Malgré les modifications apportées pas sa fille, cet appartement ne lui plaît pas et surtout fait remonter des souvenirs…

Comment occuper un gamin de quatre ans qui sait tout, parle comme un livre, dans un appartement qui a des pièges, telle une porte fenêtre qui ne s'ouvre que de l'intérieur avec un système compliqué…

Domenico Starnone a une très belle écriture, sans fioriture, mais un sens du détail et du terme adapté, un ton sans concession qui m'ont beaucoup plu. Il nous propose aussi des dessins attribués à Daniele qui sont beaux mais sombres.

Je n'ai pas lu « le coin plaisant » la nouvelle d'Henry James qui sert de prétexte au récit, au départ, mais qui prend une place de plus en plus importante, un peu comme « La peau de chagrin » ou « le portrait de Dorian Gray » et j'ai trouvé cela gênant, comme si une partie de la pensée de l'auteur m'échappait.

Même si la fin est surprenante, j'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai lu d'une traite et que je relirai certainement après avoir découvert « le coin plaisant ». C'est un livre très fort, un uppercut qui laisse exsangue quand on le referme. Hélas, comme toujours lorsqu'un roman me plaît, je trouve ma critique maladroite.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur que je ne connaissais pas du tout.

#LaFarce #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Mario, il a 4 ans, a priori bien élevé, mais plutôt insupportable : un cerveau d'ange dans un corps qui n'arrête jamais. Son grand-père, dessinateur réputé, est chargé de le garder pour la première fois, ses parents devant s'absenter, mais doit aussi finir un contrat d'illustration pour une oeuvre d'Henry James. Commence alors une relation compliquée entre l'enfant et l'artiste, qui doit lui-même affronter une inspiration qui ne vient pas. Ce qui lui revient en revanche, ce sont ses fantômes qui se mélangent à ceux d'H. James. Toute sa vie il a regardé ailleurs, distrait, et il le restera encore jusqu'à la fin de ce livre. Roman sans grand intérêt, quelques belles phrases parfois, et surtout : pourquoi ce titre ?
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Un livre grinçant comme j'aime, lu d'une seule traite !

"Papi" Daniele - un illustrateur septuagénaire orgueilleux, en pleine crise existentielle tardive - accepte bon gré mal gré, en l'absence de sa fille et de son gendre, de veiller quelques jours sur son petit-fils Mario - l'enfant-roi de la famille, âgé de 4 ans. Au sein de l'appartement familial napolitain, s'en suivra un huis-clos oppressant, doublé d'un face-à-face d'une tendre cruauté entre ce grand enfant et ce petit homme.

L'histoire est troublante, car elle appuie là où ça fait mal : elle nous parle du délitement de la cellule familiale et du narcissisme qui ronge notre société. le style et la narration sont brillants : la mise en abyme dans le roman d'une nouvelle de Henry James (intitulée "Le coin plaisant") achève de brouiller les repères des personnages et des lecteurs, qui ne savent plus quand commence le jeu et où s'arrête l'imagination.

#LaFarce #Fayard #NetGalleyFrance
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Un illustrateur milanais en perte de vitesse, affaibli par l'âge et par une opération récente, se rend à Naples dans l'appartement dans lequel il a grandi, pour garder son petit-fils quelques jours, Mario, quatre ans au caractère bien trempé. Dire qu'il part avec enthousiasme remplir son devoir de grand-père, serait mentir. Il est charrette pour un projet d'illustrations d'un recueil de nouvelles et son commanditaire lui met la pression en lui faisant des commentaires peu amènes sur les premières ébauches remises avant son départ. Il est inquiet sur ses capacités à satisfaire ce jeune loup de l'édition qui lui parle « manques d'innovation et d'éclat » dans ses premières planches…
En plus il se rend rapidement compte que le couple parental du petit Mario est en pleine crise conjugale et que le divorce est envisagé par les protagonistes qui voit dans cette conférence l'occasion de régler leurs différends loin de leur fils.
Rapidement, Grand-père prend la mesure des difficultés à consacrer du temps sur son travail d'illustration, satisfaire les besoins et les soins qu'il doit apporter à cet enfant dictatorial sur les bords, qui voit son grand-père comme un grand et beau jouet que ses parents lui ont confié pour ces quelques jours.
Ce roman est le récit d'un huis-clos basé sur un malentendu. Mais aussi, sur les réflexions du vieil homme, Daniele se penche sur son enfance et adolescence passées dans cet appartement. Vu par ses parents comme un prodige surdoué en dessin qui porte sur ses épaules l'admiration et les attentes de sa famille. Lui l'enfant plein de rage qui a dû l'étouffer pour s'imposer comme artiste dans une société si différente de son milieu d'origine. Un très bon moment de lecture !
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critiques presse (2)
LeMonde
14 juin 2021
Face à la jeunesse, toute certitude s’effondre. Ce dont se rend compte un grand-père ariste gardant quelques jours son petit-fils de 4 ans.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
20 mai 2021
L’auteur bâti un étrange huis clos dans un appartement de Naples avec un grand-père et son petit-fils âgé de 4 ans.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Solo in questa città – pensai – le persone sono cosí genuinamente disposte a soccorrerti e cosí pronte a tagliarti la gola.
C’est uniquement dans cette ville ( Naples ) - pensais-je - les gens sont ainsi sincèrement prêtes à te porter secours ainsi que prêtes à te trancher la gorge.
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Pour ma part, je ne savais plus être ni agressif ni affable à la napolitaine. Mes cellules avaient dû expulser les particules de fureur pour les enfouir comme des déchets toxiques dans des recoins secrets, et une politesse distante avait pris le dessus, totalement différente de cette politesse venue du cœur, présente aussi bien chez cet homme, qui me fit aussitôt mon café que chez la jeune fille qui me le servit sur un plateau avec le jus de fruit pour le petit…
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Je m'assis au bord de mon lit, Mario ôta vite ses chaussures, grimpa et se mit à sauter avec des cris de joie, défaisant tout le travail de Salli. Il me demanda : tu sautes aussi, grand-père ? La porte-fenêtre était restée ouverte, le balcon s'élançait contre un ciel d'un bleu intense. Je vis des brins d'herbe jaunâtres qui poussaient dans la trace de terreau noire et irrégulière entre les carreaux. Je sermonnai l'enfant :
"On ne peut pas remonter le vide avec un seau, Mario. Ne t'aventure pas à jouer à ce que tu m'as dit tout à l'heure : le vide reste et, si tu passes par-dessus la rambarde et que tu sautes, tu meurs. Ton papa ne te l'a pas dit ? Il t'a seulement dit que je suis moche ?"
Puis je me déchaussai à mon tout, montai sur le lit, et on sauta en se tenant par la main. Je sentais mon cœur dans ma poitrine, telle une énorme boule de chair vivante, faire le yoyo entre mon estomac et ma gorge.
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Je n’ai jamais vu de femme plus séduisante. D’accord, il y a un petit côté rugueux dans ton caractère, mais sous l’écorce on trouve une sensibilité lisse aux belles teintes lumineuses,
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Je ne sais pas, ce matin, si j'ai peur pour l'enfant ou peur de l'enfant.
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