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Critique de isabellelemest
Ce roman parait fermer le cycle ouvert avec "Entre ciel et terre". En Islande, à la fin du XIXe siècle, nous retrouvons "le gamin", héros du roman précédent qui était aussi marqué par la dialectique entre la mort et la vie, la poésie des mots, des livres, et la terrible rudesse du climat islandais. Alors que porté par le deuil de Bardur, "le gamin" avait affronté les dangers de l'hiver arctique comme pour exorciser la mort et avait été accueilli au "Village" par une communauté vivante et hospitalière, pris sous la protection des deux hôtesses de l'auberge, la composition du second tome est inverse.
La première partie, un peu statique, suit la vie quotidienne du "gamin" au Village, son intérêt pour la littérature - il lit Shakespeare au vieux capitaine aveugle, est fasciné par les livres - ses élans vers la beauté féminine, ses menus travaux, quand arrive Jens le postier, à demi gelé, un homme aussi fort physiquement que taciturne, qui a affonté les landes solitaires parcourues par le blizzard pour apporter courrier et journaux.
La seconde partie est celle de la mission de Jens vers les terres désolées du nord, en compagnie du "gamin", qui doit l'aider à traverser les fjords à la rame. Dans la tempête de neige inhumaine qui se déchaîne, cette expédition déraisonnable, car Jens veut toujours aller de l'avant et refuse de s'attarder dans les haltes protégées, fermes isolées, presbytère-relais, où ils sont accueillis, prend une tournure métaphorique et métaphysique. Elle devient le symbole de la vie, de cette lutte sans merci entre l'être humain et sa condition mortelle dans un univers hostile. Ce duo mal assorti du "gamin" rêveur et poète, et du postier endurci, robuste et mutique, va être celui d'une marche inéluctable vers le destin, quelques grands que soient les efforts de chacun pour survivre et malgré leur solidarité obligée.
Une écriture magnifique, une réflexion philosophique et poétique sur le sens de la vie, un suspense maintenu jusqu'au bout dans les tribulations des deux hommes parcourant le désert neigeux. "La tristesse des anges" est un grand et très beau livre.
La première partie, un peu statique, suit la vie quotidienne du "gamin" au Village, son intérêt pour la littérature - il lit Shakespeare au vieux capitaine aveugle, est fasciné par les livres - ses élans vers la beauté féminine, ses menus travaux, quand arrive Jens le postier, à demi gelé, un homme aussi fort physiquement que taciturne, qui a affonté les landes solitaires parcourues par le blizzard pour apporter courrier et journaux.
La seconde partie est celle de la mission de Jens vers les terres désolées du nord, en compagnie du "gamin", qui doit l'aider à traverser les fjords à la rame. Dans la tempête de neige inhumaine qui se déchaîne, cette expédition déraisonnable, car Jens veut toujours aller de l'avant et refuse de s'attarder dans les haltes protégées, fermes isolées, presbytère-relais, où ils sont accueillis, prend une tournure métaphorique et métaphysique. Elle devient le symbole de la vie, de cette lutte sans merci entre l'être humain et sa condition mortelle dans un univers hostile. Ce duo mal assorti du "gamin" rêveur et poète, et du postier endurci, robuste et mutique, va être celui d'une marche inéluctable vers le destin, quelques grands que soient les efforts de chacun pour survivre et malgré leur solidarité obligée.
Une écriture magnifique, une réflexion philosophique et poétique sur le sens de la vie, un suspense maintenu jusqu'au bout dans les tribulations des deux hommes parcourant le désert neigeux. "La tristesse des anges" est un grand et très beau livre.
