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Critique de MadameTapioca


Ce roman est un film. Immédiatement le lecteur est propulsé dans le décor, un décor qui ressemble fort à la couverture de l'édition Folio.
Ça commence à un carrefour à soixante-deux kilomètres au sud de San Ysidro, en Californie dans une station service qui fait aussi bar et station de bus.
Suite à une panne, une dizaine de passagers a été obligé de passer la nuit dans cet établissement tenu par Juan Chicoy et son épouse Alice.
Âgé d'une cinquantaine d'années, Juan est bel homme et c'est lui qui conduit le vieux bus à quatre cylindres jusqu'à San Juan de la Cruz. Alice dirige le restaurant et devient de plus en plus nerveuse à mesure qu'elle vieillit, anxieuse que son mari la quitte un jour.
Au matin le bus et ses passagers repartent mais la météo va compliquer le voyage.

Le talent de Steinbeck saute aux yeux dès les premières pages de cette chronique d'un bus parcourant les routes secondaires de Californie, transportant les perdus et les solitaires, les bons et les gourmands, les stupides et les intrigants, les beaux et les méchants, loin de leurs rêves brisés et, éventuellement, vers la promesse de l'avenir.
En 260 pages l'auteur décortique chaque personnage. Chaque ligne de dialogue, chaque pensée et chaque action est représentative des troubles émotionnels et des angoisses sociales de ce groupe, de leurs besoins et de leurs rêves, tous bouillonnant alors qu'ils sont forcés d'interagir dans une situation inhabituelle.

Il ne se passe pas grand chose dans cette peinture caustique (mais tout de même très tendre) de la société américaine d'après guerre, et pourtant… c'est encore une fois magistral. Vous ai-je déjà dit que j'aimais Steinbeck ?

Traduit par Marcel Duhamel et Renée Vavasseur
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