AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
They're not like us tome 1 sur 2
EAN : 9782822215978
144 pages
Jungle ! (11/01/2017)
3.64/5   14 notes
Résumé :
C'est décidé, c'est aujourd'hui que « Syd » mettra fin à ses jours. Elle n en peut plus d entendre toutes ces voix dans sa tête, de ressentir toutes les émotions de la foule... Elle recherche le silence, la paix, et l'unique moyen de l'obtenir est de sauter du haut de cet immeuble.
Mais Syd n'est pas folle, elle est juste télépathe. Et comme d'autres, elle doit apprendre à contrôler ses pouvoirs. C'est pour cette raison que le mystérieux The Voice apparaît de... >Voir plus
Que lire après They're not like us, tome 1 : Black holes for the youngVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome correspond au début d'une nouvelle série, indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2014/2015, écrits par Eric Stephenson, dessinés et encrés par Simon Gaine, avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire.

Tabitha s'apprête à se suicider en s'élançant depuis le haut du toit d'un immeuble. Un individu se faisant appeler The Voice lui enjoint de ne pas le faire. Plus tard il vient la chercher dans sa chambre d'hôpital et l'enlève purement et simplement des mains du personnel soignant.

The Voice emmène Tabitha (à qui il attribue le surnom de Syd) dans une belle demeure. Il lui présente 8 autres jeunes adultes, tous portant un nom de code : Fagen, Wire, Runt, Blurgirl, Moon, Mysery Kid, Maise et Gruff. Ils forment une petite communauté, vivant dans une maison qu'ils se sont appropriée, volant comme bon leur semble, grâce à leurs capacités spéciales. Ils ne sont pas comme nous, ils sont différents.

Eric Stephenson est l'éditeur en chef d'Image Comics, mais aussi un scénariste à part entière (par exemple Nowhere Men). Avec cette série, il reprend un point de départ très classique dans les comics : des jeunes (ici plutôt 18-20 ans) disposent de capacités exceptionnelles et cherchent leur place dans la société. Néanmoins, cette série ne s'inscrit pas le registre des comics de superhéros : pas de costume, pas de supercriminel, pas de tort à redresser, pas d'organisation gouvernementale clandestine, pas de musculature délirante, pas de poitrine hypertrophiée. Certes, cette dizaine d'individus a adopté des noms de codes. The Voice explique qu'il s'agit d'une nécessité pour couper définitivement les ponts avec leurs parents, leurs familles, pour disparaître des registres de la société.

Tabitha/Syd se trouve embarquée sans consentement dans cette communauté aux coutumes étranges. Elle se trouve dans la position embarrassante de découvrir des individus ayant enduré des difficultés similaires aux siennes (personne ne comprend ce que c'est que d'être télépathe), mais suivant des règles immorales. Eric Stephenson impressionne le lecteur en prenant un point de départ maintes fois utilisé dans les comics, et en le développant dans une nouvelle direction. À la fois ces individus sont incompris et rejetés par la société (oui, comme les mutants), à la fois il s'agit de jeunes adultes pour qui l'avenir devrait recéler de nombreuses promesses.

Pourtant il n'y a qu'à peine 2 combats, pas d'utilisation pyrotechnique de superpouvoir, pas de pulsion d'accomplir le bien au péril de sa vie. Il n'y a pas non plus de cynisme de façade ou de racolage pour capter l'attention du lecteur. le mode de fonctionnement de cette communauté repose sur des règles claires, avec un chef qui impose sa vision de la société. Il n'en profite pas pour abuser des autres membres, du moins pas de manière physique ou morale. Mais il leur impose bien un mode de vie, qui fait que le prix à payer pour pouvoir vivre sans crainte est assez élevé, dans un environnement bienveillant.

Le scénariste amalgame habilement la propension à la révolte des adolescents, avec la place que leur réserve la société des adultes. Non seulement, les différents ne sont pas compris par les adultes, incapables d'imaginer que leurs troubles proviennent de capacités exceptionnelles, mais en plus ils anticipent avec pertinence que si d'exception un adulte serait en mesure d'envisager leur capacité, son premier réflexe serait de voir comment en tirer parti, sur le dos du différent. La métaphore avec la situation de jeunes adultes dans la réalité est immédiate et pas forcément si biaisée que ça.

D'un premier abord, les dessins de Simon Gane ne sont pas très agréables à l'oeil. Il faut un peu de temps pour comprendre pourquoi : il ajoute de courts traits fins et secs pour figurer une partie des textures (en particulier sur les vêtements, et dans une moindre mesure sur les visages). Cela donne une apparence un peu chargée et un peu cassante, pas très esthétique. Puis le lecteur constate que ce dessinateur évite aussi bien que le scénariste, tous les poncifs visuels des comics de superhéros. Effectivement tous les personnages ont une morphologie normale, sans muscle surnuméraire, sans courbes voluptueuses.

Dans un premier temps, l'introduction de 10 personnages que leurs capacités rendent différents intimide un peu le lecteur qui craint de ne pas tous les différencier (d'autant que 8 d'entre eux sont présentés sur la même page). En fait, cette crainte n'est pas fondée, car Gane leur donne des caractéristiques qui permettent de les identifier facilement, sans qu'ils n'aient l'apparence de phénomène de foire.

Les expressions des visages sont assez variées pour faire passer des émotions nuancées, mais parfois un peu répétitives (en particulier Syd qui a souvent la bouche entrouverte). La mise en scène dépasse le simple niveau fonctionnel, mais les scènes de dialogues comprennent quand même un quota élevé de cases occupées uniquement par le buste de l'individu en train de s'exprimer.

Simon Gaine se révèle être un costumier et chef décorateur très doué. Chaque personnage dispose de sa propre garde-robe, avec des vêtements ordinaires et crédibles, sans qu'ils soient passepartouts ou génériques. le scénario explique comment ces différents s'approvisionnent en vêtements, et le lecteur apprécie l'élégance des costumes de The Voice, ou encore la jupe et le chemisier de Maise.

Le dessinateur réalise des décors avec une forte personnalité. La première page permet d'observer le bâtiment fonctionnel en béton gris qui abrite la clinique où séjourne Tabitha. La façade et l'architecture de la demeure cooptée par The Voice en font un pavillon plein de charme. L'aménagement intérieur permet d'admirer un mobilier choisi avec soin et goût, ainsi que les tableaux accrochés aux murs. Gane passe également un temps certain à représenter les équipements présents dans une chambre d'hôpital.

Grâce aux qualités des dessins, le lecteur voient des personnages normaux et vivants, évoluer dans des endroits crédibles dont les détails viennent confirmer et enrichir la narration. La mise en couleurs est réalisée par la star montante en la matière (dans le courant des années 2010), à savoir Jordie Bellaire. Elle utilise une approche naturaliste, utilisant des couleurs représentant réellement celles du monde décrit. Elle se restreint sur l'usage de l'infographie, n'ajoutant pas des textures ou des volumes à base de dégradés, à tirelarigot. Elle n'utilise ces nuances, et ces couleurs dominantes qu'à bon escient quand le scénario en fait ressentir le besoin. Elle se met donc entièrement au service des dessins, les couleurs servant également à mieux faire ressortir les surfaces, les unes par rapport aux autres.

Le lecteur referme ce tome, le sourire aux lèvres. Il a pu apprécier une histoire originale, avec des personnages attachants, évoluant des environnements clairement établis, avec une narration fluide. Il est aussi rassuré de constater qu'il existe des créateurs capables de présenter une vision personnelle sur un concept que l'on croyait usé jusqu'à la corde. Eric Stephenson et Simon Gane présentent des jeunes adultes disposant de capacités exceptionnelles qui les ont jusqu'alors surtout fait souffrir et mis à l'écart de la société. Une partie d'entre eux décide de prendre les choses en main, et de se constituer en société avec ses propres règles.

Toutefois, il n'y a pas de solution magique, ou d'avenir tout tracé. Cette nouvelle communauté dispose elle aussi de règles imposant des exigences vis-à-vis des individus qui la constituent. La nouvelle venue se pose à son tour des questions sur ce prix à payer, sur ce mode de fonctionnement, sur ce qu'elle souhaite. Stephenson a réussi à insuffler une forme de réflexion sur le traumatisme que les jeunes adultes doivent subir pour trouver leur place dans la société, mais aussi sur la place que leur réserve les adultes.
Commenter  J’apprécie          52
La première de couverture, de prime abord, n'engage pas la puriste que je suis : traits gras, multitude de personnages noyés dans la masse, dont certains restent dans l'anonymat du noir et blanc alors que d'autres, élus du dessinateur, bénéficient du multi chrome ; mais cet élément prend tout son sens à la lecture du tome.
A première vue, donc, le public visé ne me concerne que de loin et l'incipit, qui met en scène une jeune adolescente suicidaire, confirmera cette impression diffuse.

On peut néanmoins noter un certain don pour créer un univers à part entière, moite et mystérieux à souhait, et dont les ficelles se délient au fur et à mesure d'une lecture qui devient vite addictive : le lecteur, placé dans la peau de l'héroïne principale, se mue en détective qui cherche à comprendre les rouages de cette société secrète séductrice et castratrice tout à la fois. le ton est froid et austère, peuplé de quelques scènes à sensation qui interrogent avec pertinence le jeune adolescent sur ses rapport familiaux, sur sa propre particularité, sur sa soif de liberté absolue et sur sa place dans le monde… de quoi, peut-être, alimenter une bonne copie de philo. Encore que : les scènes s'enchaînent à une vitesse vertigineuse et les clés, données en très peu de temps, n'ont pas le goût qu'une vraie quête aurait dû laisser. Reste plus, donc, qu'à acquérir le tome suivant, dont, devine-t-on, les éléments s'enchaîneront eux aussi à la vitesse grand V, sans laisser au lecteur le plaisir de se questionner suffisamment longtemps sur sa propre quête identitaire. Frustrant, tout de même, et c'est bien dommage !
Commenter  J’apprécie          20
Billet mitigé... au format Comics, il m'aura fallu la chronique d'un babélionaute (Présence) pour comprendre ce qu'il y avait de comics dans ce tome. Chose faite, j'étais contente de lire un comics sans gros muscle: ce n'est pas ma tasse de thé. Je découvre donc cette notion de héros "non conforme", au pouvoir exceptionnel et encombrant. L'intrigue dans son ensemble est plaisante, une maison dans la cité où se retrouvent, plus ou moins forcés, des jeunes gens pas ordinaires. On est dans l'action, pas dans la réflexion: on ne se demande pas comment utiliser ces pouvoirs extraordinaires, mais on vit avec. Les incursions dans la ville ne semblent pas rechercher le bien. D'ailleurs la notion de bien et de mal est quand même interrogée. J'ai trouvé tout cela un peu long. Alléchant, mais long.
Je vais quand même tenter le deuxième tome.
Commenter  J’apprécie          30
Tabitha, rebaptisée "Syd", entend des voix depuis toujours. Et si la société pense qu'elle est folle, d'autres personnes vont lui apprendre qu'elle fait partie des télépathes. Ces personnes, un peu différentes du commun des mortels, vont l'accueillir parmi eux, mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle...

Le scénario de ce comics est vraiment prenant et original. Loin des stéréotypes de super-héros, les dons sont ici une façon d'explorer la différence dans ce qu'elle a de plus sordide. Et même si je n'ai pas vraiment accroché aux graphismes, j'ai passé outre. On découvre chaque personnage, son passé, ses blessures, ce qui l'a poussé à accepter les règles de cette communauté malgré leur ambiguïté. Mais cette vie en retrait du monde va finir par laisser apparaître des failles... C'est un premier tome bien mené.
Commenter  J’apprécie          10
They're not like us - tome 1 : No Future
ATTENTION spoils
Incomprise et au bout du rouleau, Syd saute d'un toit. Elle se réveille très amochée à l'hôpital, où elle est pratiquement enlevée par un type étrange et désagréable. Mais il lui parle dans sa tête...
Encore affaiblie, elle est introduite, au sein d'un vieille maison, auprès d'un groupe disparate de jeunes qui pourtant lui ressemblent.
Auprès d'eux, de leur force et de leur violence, au détriment des autres, elle se reconnaît et tente de se reconstruire.
Mais son "sauveur", chef de troupe et manipulateur, la fait douter de ses choix... Il lui faudra prendre une décision radicale.

BD au trait inhabituel pour des auteurs américains, They're not... parlera à tous les jeunes (et moins jeunes) à coté de leurs pompes. Donnant l'impressions de s'enfoncer dans leur mal-être, ces anti-héros tirerons parti de leurs pouvoirs et comprendrons que d'autres choix sont possibles.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (4)
BDGest
23 janvier 2017
Intéressant dans son approche, They're not like us use de ficelles un peu trop voyantes pour remporter une pleine adhésion.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
20 janvier 2017
On s’ennuie ferme et on voit assez mal, à l’issue de ce premier tome, ce qui pourrait nous inciter à remettre le couvert pour la suite.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
03 janvier 2017
Une très intéressante découverte qu'il est très agréable de voir enfin traduite en France !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Sceneario
10 août 2015
En tout cas, une nouvelle fois, l'écriture de Stephenson est très habile, jouant très intelligemment sur les arguments rabâchés en boucle depuis des décennies par les divers scénaristes Marvel. L'intrigue peine peut-être à vraiment se lancer, c'est vrai, malgré tout l'étude de caractère est passionnante aussi !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il y a tant d'esprits vides, qui se fixent bêtement des objectifs minables, des objectifs qu'ils n'arrivent même pas à remplir.
Ils mangent.
Ils boivent.
Ils baisent.
Ils dépensent.
Ils perdent leur temps en distractions absurdes et parlent en boucle de gens qu'ils ne rencontreront jamais, d'argent qu'ils n'auront jamais, de vies qu'ils ne vivront jamais. ce serait facile d'avoir pitié d'eux, mais alors qu'ils sont occupés à gaspiller leur vie, leur manque de conscience d'eux-mêmes offre un camouflage plus que suffisant aux véritables ennemis... Ces monstres bien réels, toujours à l'abri des regards, dévorés par le désir de profiter du premier venu, juste histoire de rendre leurs misérables vies un peu meilleure.

[p76]
Commenter  J’apprécie          10
- Donc, pour résumer, vous m'invitez à vivre dans cette belle maison, avec des jeunes comme moi, qui peuvent faire toutes ces choses incroyables... et tout ce que vous attendez de moi en retour, c'est que je ne trouve rien à redire à une violence de pseudo-justiciers. Ah, oui... et vous voulez que je tue mes parents.
- Dis comme ça, ça sonne bizarre, mais...
- Putain, mais c'est pas "bizarre", Maisie, c'est complètement dingue.

[p46-47]
Commenter  J’apprécie          10
Is evil just something you are, or something you do ?
(Est-ce que le mal est quelque chose que l'on est, ou quelque chose que l'on fait ?)

Stephen Patrick Morrisey

[p80]
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : télépathieVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..