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Critique de AgatheDumaurier


Bienvenue dans l'absolue noirceur.
Saluons le courage de ces auteurs, comme aussi Jonathan Littell dans les Bienveillantes, qui ont le cran ou l'inconscience de se confronter avec le mal, au corps à corps, de plonger dans les ténèbres des esprits les plus pervers. Ils ne doivent pas en ressortir indemnes. Qui est d'ailleurs Shane Stevens ? Et Jonathan Littell ? Où est-il passé après son chef d'oeuvre ? Il se remet doucement, j'imagine.
Thomas Bishop a subi tortures morales et physiques de la part de sa mère. Puis l'a tuée. Ou poussée vers la mort. Interné, il camoufle sa grande intelligence, et prépare son évasion. Celle-ci est si astucieuse et longuement préméditée que, pendant longtemps, les enquêteurs n'y verront que de feu. Ensuite, cavale meurtrière à travers les Etats-Unis, et entrée en scène de plusieurs personnages secondaires -hommes politiques, journalistes, policiers, psychiatres-qui incarnent, face à la perversion individuelle de Bishop, celle, globale, feutrée, satisfaite et impunie, de la société qui a crée Bishop.
Ce roman est magistral et fascinant. La folie de Bishop est totale, naturelle, comme vécue de l'intérieur par l'auteur. C'est terrifiant pour nous, et ça a dû l'être pour lui. On a l'impression qu'il sait de quoi il parle, ces pulsions monstrueuses, ces délires, ces confusions mentales, au point que je me suis parfois demandée si ce n'était pas lui, Bishop. Mais non, impossible. Bishop ne saurait s'analyser de l'extérieur comme l'analysent certains personnages du roman. Mais c'est dire à quel point l'auteur s'est pénétré de son personnage. Affolant.
Précurseur et indépassé, il me semble. Ames sensibles s'abstenir.
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