Cathy's Book, tome 3 : Cathy's Ring

Parmi ma gamme de pastels, j'en ai choisi un vert, un noir, et j'ai prestement dessiné plusieurs lignes autour des yeux de ma victime.
-Et voila ! Adieu Jewel, bonjour Bozo !
[...]
-Et les collants, c'est pour quoi ?
-Les cheveux. Ce n'est pas l'idéal, je te l'accorde, mais comme on n'a pas de perruque bouclée rose fluo sous la main, on est obligés d'improviser. Relève tes cheveux, coupe une jambe de tes collants et enfile-la sur ta tête.
-Je vais ressembler à Bozo-le-Braqueur-de-banque, a-t-elle grogné en fronçant ses sourcils démesurés.

-Vous savez quel est le meilleur moyen de gagner le coeur d'un homme ? a lancé Pete.
Emma lui a lancé un regard interrogateur :
-En lui ouvrant la poitrine ?
Pete a eu l'air dérouté :
-Dis, tu as été élevé par des loups-garous ou quoi ?
Emma a découvert ses jolies petites dents blanches en grognant.
Ils étaient trop mignons tout les deux.

Victor l'a regardé enfourner cette montagne de victuailles à une cadence d'enfer, puis il s'est tourné vers moi et m'a dit en souriant :
-Tu vois ? Denny m'aime plus que toi, maintenant !
-C'est normal tu as de plus belles jambes, ai-je répliqué.

Du bout des doigts, j'ai caressé la vache en laiton tout en réfléchissant au moyen de convaincre Larry de m'acheter les peintures de mon père. Puis j'ai pris l'objet en main. Il paraît que la violence est l'ultime refuge des incapables.
Bienvenue au club, Cathy.

Denny était debout à la fenêtre, vêtu d'une chemise de nuit d'hôpital en papier bleu qui découvrait ses mollets poilus. Avec son mètre soixante-quinze, ses quatre-vingt quinze kilos de muscles et son corps trapu couvert de cicatrices, il était l'image même du mec abandonné tout bébé dans une décharge et élevé par une meute de réfrigérateurs.

-Emma, tu es chez Pete ? Tu as dormi avec Pete ?
-Cathy !
-Emma !
-J'ai dormi tout court, d'accord ? Pete m'a appelée hier soir pour m'avertir que des types louches rôdaient autour de mon immeuble. J'ai jugé plus prudent de passer la nuit sur son bateau, voila.
-Dis à Pete qu'il est un dieu. Dis-lui que je suis prête à sacrifier un mouton bien gras et à brûler de l'encens en son honneur, car il est sacré à mes yeux et mérite d'être vénéré comme il se doit !
Emma a écarté le téléphone et je l'ai entendu déclarer d'un ton plus bas :
-Cathy dit que tu es un crétin et que tu pourrais quand même installer l'électricité dans cette cabine à la noix.
-JE T'AIME, PETE ! JE T'ADORE ! TU ES UN DIEU ! ai-je vociféré.

Longues mèches de cheveux semblables à de sombres rubans qui se croisent et se recroisent. Les tresses sont comme des histoires plus ou moins effilochés qui s'entrelacent en douceur. Comme des vies.

La Muse ne se soucie que de l'art, elle se contrefiche des artistes, disait mon père. Elle te presse comme un tube de peinture, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à sortir de toi.