Encore une fois, j'ai été très heureux d'embarquer dans le monde fabuleux de
Paul Stewart. Ses lieux, ses espèces, mais aussi ses arbres ("certains portaient des épines, d'autres des ventouses, d'autres encore des yeux") ou même ses plats (" les saucisses de tilde, tendres et parfumées, avaient mijotés dans un bouillon assaisonné de grignotons et d'oranginelle... des steaks fondats de hammel à crone roulés dans la farine de bosselle... de poires de terre et de salade bleue piquante") nous font rêver et nous mettent parfois l'eau à la bouche. Tout cela peut paraître trop "gros" ou trop lourd, mais moi cela m'émerveille. Je retrouve mon âme de petit enfant, et je découvre un nouveau monde.
Donc, l'histoire se déroule autour de Spic, un jeune garçon mystérieux élevé par un clan de trolls des bois. le jeune Spic, différent des autres, va se voir contraint de quitter le lieu de son enfance. Sa mère adoptive lui aura de nombreuses fois répété de ne jamais s'écarter du sentier. Pourtant, cela va lui arriver, et il fera alors une foule de rencontes (chez les égorgeurs, chez les les gobelins de brassin ou encore chez les harpies troglos). J'ai beaucoup aimé cette métaphore de ne jamais s'écarter du sentier, selon la mère troll des bois. Chez eux, on ne s'écarte jamais du sentier, même quand on joue. C'est pronfondément ancré dans leur coutume, mais Spic s'écartera du sentier. Et plusieurs fois, il se demandera "ai-je bien fait de m'écarter du sentier ?", et on lui répondra tantôt "oui", tantôt "non".
Spic va frôler de si nombreuses fois la mort que, du coup, certains moment perdent de leur suspens. Il arrive toujours à s'en sortir par un coup de chance (trop facile) ou alors par quelques habiles manipulations de la part de l'auteur. N'empêche, ça reste toujours de la chance. Spic va faire tellement de rencontres (qui se ressemble un peu à chaque fois : découverte, péripétie, retour dans les Grands Bois) que l'on devine finalement pourquoi Stewart les met : nous faire découvrir les grands Bois. A chaque fois, le héros rencontre une espèce différente et va découvrir leurs moeurs, coutumes, modes de vie... Cela donne une légère redondance.
Mais c'est aussi très bien vu sous un autre jour, car ainsi on en sait bien plus sur les Grands Bois et son peuple.
En bref, un bon premier tome qui laisse envisager une série toute aussi bien. J'ai quand même préféré le Cycle de Rémiz, par les idées et les péripéties, plus différentes à chaque fois.
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