De la démocratie en pandémie : Santé, recherche, éducation

Il est heureux en démocratie de voir naître un débat vigoureux sur la façon de gérer la chose publique, a fortiori en temps de crises graves comme la pandémie. La critique est indispensable. Cela s'impose d'autant plus quand la situation est gravissime. L'auteure cite Richard Hurton le rédacteur en chef du Lancet qui parle de syndemie plutôt que de pandémie. il est utile d'examiner les mesures prises par les gouvernements : leur caractère improvisé, leurs erreurs, leurs mauvaises communications, les raccourcis dangereux pris avec les principes de l'Etat de droit ( et pas seulement en France). Tout cela est précieux et ce court essai le fait bien, avec virulence certes, mais la contribution au débat en vaut la peine. Quoiqu'elle puisse dire des dérives politiques, il est possible de s'exprimer librement en Europe (pas sûr qu'il en soit ainsi en Turquie, Russie et Chine). Je ne pense pas que Trump ou Bolsonaro furent plus inspirants. Malheureusement l'auteure oublie le caractère inédit de cette crise, la nécessite de réagir vite, pour sauver des vies. Elle semble aussi oublier que le virus tue. Refuser les mesures en bloc signifiait donner libre cours au virus. Elle oublie aussi de dépasser la critique et de proposer des alternatives. Accessoirement, elle oublie aussi que les caisses de nos États ont des limites. Malheureusement l'excès du propos - trop vite rédigé sans doute - affaiblit la cause.

Le soucis de ce type d'ouvrage (ou d'essais si vous préférez) est qu'il faut être configuré, concentré, attentif à chaque phrase, chaque mot choisi par l'auteure. Il faut également prendre un recul suffisant sur le thème traité. Ici, la situation de la Covid et son traitement par les politiques. Une chose est sûre, c'est que je n'ai pas du faire assez d'effort de concentration pour me fondre dans le débat. Donc en survolant trop vite sans, doute les pages, il ne m'en reste qu'une critique systématiquement négative de cette crise que personne n'avait prévu ;le soucis est qu'aucune solution n'y est proposée, et même si la thèse est bien construite, il ne m'en restera insta Fine que les odeurs d'un tract anti gouvernement. J'en attendais à minima plus de facilité à la lecture et des propositions plus terre à terre.