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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Covid-19 is not a pandemic » affirme le rédacteur en chef de la revue scientifique The Lancet, mais une « syndémie », « une maladie causée par les inégalités sociales et par la crise écologique entendue au sens large ». Nous ne pourrons donc que tenter de « bloquer la circulation » du virus, si nous continuons à traiter celui-ci comme un événement biologique, sans changer de modèle économique, social et politique, et les accidents sanitaires se multiplieront. Les pouvoirs publics, en effet, ignorent délibérément les causes environnementales et nous préparent à nous adapter à un monde nouveau dans lequel nous serons régulièrement masqués, confinés et survaccinés jusqu'à la fin des temps. Ils ont choisi la répression des citoyens plutôt que leur éducation et de nombreux experts ont cautionné « l'édification d'un monde binaire opposant les “populistes“, accusés de nier le virus, et les “progressistes“, soucieux “quoi qu'il en coûte“ de la vie et de la santé ».
(...)
Brillante analyse à chaud de ce qui est en train de nous arriver. Barbara Stiegler jette un pavé dans le silence, brise l'omerta imposée sous peine d'être immédiatement accusé de complotisme, pour déployer une juste et saine critique.

Article complet sur le blog :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Voici une critique acerbe de la gestion de la crise du covid 19.
Brève, efficace, Barbara Stiegler revient d'abord sur le terme de pandémie. Comme le Lancet, elle le considère comme inadapté préférant celui de syndémie puisque le covid n'est une vraie menace que pour une partie de la population, celles fragilisées par un ensemble de pathologies chroniques : diabètes, maladies cardio-vasculaires…
Par contre, elle admet parfaitement que nous vivions en Pandémie c'est-à-dire un espace géographique, un continent qui serait géré autour de cette problématique. Et elle confronte cette gestion aux principes démocratiques mis à mal depuis, disons… un an et demi.
Pour résumer, très brièvement, des médias qui relaient à l'envi le nouveau jargon : gestes barrières, cluster , je vous épargne d'autres exemples… qui servent bien la politique de consentement mise en place par nos gouvernants, à savoir conditionner les modes de pensée afin de mettre en place une architecture pré-établies de nos « choix », qui évidemment n'en sont pas.
Un essai salutaire, un appel à la réaction des intellectuels…
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Ce texte est une bonne bouffée d'air frais dans ce climat totalement délétère où il n'est plus possible d'émettre une critique sans être mis au pilori.

Qu'on se le dise, la crise sanitaire n'autorise pas tout. On ne peut empêcher l'expression de la divergence et exiger le silence. On ne peut demander à l'opposition de se taire, aux citoyens de la boucler et à toute la société de se mettre en ordre pour suivre telle une armée écervelée un chef inefficace et empêtré dans un ego surdimensionné.

La crise sanitaire n'autorise pas la confiscation de la Démocratie qui n'a plus d'intérêt si elle s'efface en période de "crise". La Démocratie est faite, justement, pour assurer la Liberté de tous en période de "fragilité". Elle s'institue pour faire vivre l'intelligence collective qui foisonne d'idées. Elle est là pour assurer leur libre expression dans un espace public et politique apaisé où le seul conflit autorisé est celui des Mots qui s'opposent et s'effritent. La Démocratie organise le conflit d'idées en évitant le chaos. Elle n'exige pas la fin des divergences. C'est tout cela que rappelle, à juste titre, entre autres, et fort intelligemment, Barbara Stiegler.

Et que ça fait du bien de la lire. Son texte libère l'esprit, respire l'intelligence quand tout autour de nous nous en prive. Il faut lire ce texte et tous ceux qui apportent une contradiction à cet exécutif qui abîme la République démocratique en prétextant le Covid. Il faut lire pour s'armer intellectuellement contre ces biens pensants qui dirigent nos vies en exigeant de nous un abandon total. Il faut lire pour se révolter et ne jamais céder.

Elle l'écrit : "En s'y mettent à plusieurs, ici et maintenant, en ouvrant en grand nos institutions à tous les citoyens qui, comme nous, sont convaincus que le savoir ne se capitalise pas, mais qu'il s'élabore ensemble et dans la confrontation conflictuelle des points de vue, nous pourrions peut être contribuer à faire de cette "pandémie", mais aussi de la santé et de l'avenir de la vie, non pas ce qui suspend, mais ce qui appelle la démocratie".
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Que voulez-vous que je vous dise ?

Il est vital, salutaire, indispensable, incontournable d'aller dans sa libraire de quartier le plus proche et d'acheter ce Tract de Barbara Stiegler et de son collectif qui s'appelle : de la démocratie en pandémie.
Après cela vous retrouverez peut-être votre esprit critique, votre intelligence et votre coeur et vous déposerais, comme une bonne Bene Gesserit votre peur dans votre dos. Que vous soyez Jeune ou vieux ou entre deux âges, que vous soyez il, elle ou iel, en couple, en polyamour ou en solo, il faut lire ce tract !

Voilà juste un long extrait qui n'est pas un résumé, mais juste pour vous donnez envie de dépenser 3euro90. Et vous retrouverez en vous une marque indemne (non marqué par la damnation, qui échappe à l'enfer), et autour de cette marque collectivement nous évacuerons le mal du néant macroniste et néolibérale et nous recréerons un monde d'avenir inattendu.

le voila
« Ignorante et aveugle, la démocratie devait avouer son inexpérience et s'en remettre aux sachants, c'est-à-dire ici aux dirigeants : «Instruire la démocratie, [...] substituer peu à peu la science des affaires à son inexpérience, la connaissance de ses vrais intérêts à ses aveugles instincts; [...] tel est le premier
des devoirs imposé de nos jours à ceux qui dirigent la société.
Pendant toute la crise, les dirigeants ont ainsi affiché leur prétention au savoir. Migrant brutalement des prétendues « lois de l'économie » vers celles des épidémies, leur «savoir» a repris un mode de fabrication déjà éprouvé dans le domaine de « l'expertise » économique. Il s'est fabriqué au jour le jour en hybridant quelques données médicales parcellaires (courbes et recommandations) et de nouvelles techniques de gouvernement, nées de la rencontre entre les neurosciences et l'économie comportementale: celles de la théorie du nudge ou du « coup de pouce », méthode de gouvernement par l'incitation douce montant en puissance depuis les années 2000. C'est cette vision de l'action publique qui a été chargée par l'Élysée, en toute discrétion, de gouverner la crise à travers la création de deux Nudge Units, l'une déjà mise en place dès mars 2018 au sein de la « Direction interministérielle de la transformation publique », l'autre créée dans l'urgence
17 mars pour imposer la décision inouïe, inimaginable quelques jours plus tôt pour les dirigeants eux-mêmes, d'un confinement de toute la population. C'est elle, notamment, qui a conçu « l'attestation dérogatoire de déplacement ». Elle l'a fait en suivant des principes anthropologiques douteux qui n'ont jamais été discutés dans l'espace public et qui méritent, pour cette raison même, qu'on s'y arrête.
L'histoire de cette anthropologie plonge ses racines dans un « nouveau libéralisme » autoritaire qui remonte aux années 1930 et qui opère une rupture majeure avec le libéralisme classique. Car si les anciens libéraux déniaient déjà toute rationalité au démos, ils croyaient en revanche dur comme fer à celle de l'individu égoïste. C'est sur ce postulat en effet, celui d'un homo economicus calculant au mieux ses bénéfices et ses risques, qu'ils édifièrent leur croyance en la nécessité de laisser faire les interactions spontanées de société civile et du marché et de limiter en conséquence le pouvoir du gouvernement. Or à partir
des années 1930, les libéraux eux-mêmes furent obligés de constater, avec la Grande Dépression, les dégâts économiques produits par leur propre fiction. S'inspirant de la psychologie évolutionniste, ils en déduisirent une anthropologie nouvelle, marquant une rupture complète avec l'optimisme d'Adam Smith : celle d'une espèce humaine inadaptée, affectée de mauvais penchants et toujours en retard sur les événements. Contre les anciens libéraux, ils défendirent dès lors le retour d'un État fort, chargé de fabriquer le consentement des populations à une échelle industrielle en vue de les conduire, de préférence en douceur et avec leur accord, dans la bonne direction, conception qui triompha lors du colloque Lippmann de 1938, marquant la date de naissance officielle du néolibéralisme.
A la lumière de ce rappel, on réalise que l'économie comportementale n'invente rien de vraiment nouveau. Dans leur célèbre ouvrage de 2008 sur le nudge, Richard Thaler et Cass Sunstein se contentent de moderniser cette conception à la fois douce et autoritaire de l'action publique qui remonte en réalité aux années 1930. En lui ajoutant un vernis pseudo-scientifique inspiré des neurosciences, ils défendent exactement le même postulat : celui d'une espèce humaine lestée de « biais cognitifs » et incapables de choix rationnels. Mais ce faisant, ils offriront à l'entêtement du pouvoir dans le même programme une sorte de caution scientifique. Car pour ces nouveaux économistes en effet, c'est toujours la déficience épistémique des populations, et jamais celle des pouvoirs dominants, qui est censée expliquer le basculement dans un monde de crises permanentes. Plutôt que de s'interroger sur l'organisation économique et sociale qui à chaque fois conduit à ces crises, l'économie doit se faire « comportemental », c'est-à-dire qu'elle doit viser la transformation des comportements individuels, présentés comme seuls responsables de la situation. Ce faisant, ces nouvelles « sciences » de l'action publique ont conforté, hors de tout débat public, l'inversion des responsabilités que, dans la panique, le gouvernement essayait d'imposer aux citoyens.
La peur s'est alliée ici à un faux savoir, profondément enraciné dans les plus hautes sphères du pouvoir.
Au même moment, toute critique des manipulations du savoir par le pouvoir allait être immédiatement accusée de « complotisme », au mépris des cris d'alarme des plus grandes revues scientifiques elles-mêmes sur les grossières manipulations scientifiques présentées, en Pandémie, comme désormais légitimes. Ces mécanismes insidieux contribuèrent à installer, dans la conversation scientifique, une véritable chape de plomb et cette atmosphère d'« étrange défaite», condamnant à se taire beaucoup de ceux qui pourtant savaient et qui préférèrent se confiner en attendant des jours meilleurs.
Dans les médias, on laissa aux provocateurs habituels, ultra-réactionnaires ou libertaires, le soin de défendre les libertés de l'individu contre la « dictature sanitaire », histoire de dire qu'on était encore en démocratie. Mais l'essentiel était sauf : entre personnes civiques et éduquées échangeant dans l'espace public, la conversation politique sur la crise sanitaire était désormais suspendue.
Dans ces nouvelles techniques de gouvernement recourant au nudging, les suggestions les plus efficaces furent celles, infra-conscientes, qui permettaient de fabriquer à l'avance le consentement, rebaptisé en contexte sanitaire « l'acceptabilité sociale » des consignes. Au lieu de recueillir la volonté générale des citoyens, et au lieu de contribuer à sa formation en intensifiant le débat public, le pouvoir s'appliqua, avec l'aide de l'industrie médiatique, à fabriquer une vaste « manufacture du consentement ».

Lien : https://tsuvadra.blog/2021/0..
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"La France de la défaite aura eu un gouvernement de vieillards.[..] La France d'un nouveau printemps devra être la chose des jeunes." ( Marc Bloch, l'Etrange Défaite, extrait. Ceci est un appel à la mobilisation, un appel au réveil des scientifiques et enseignants. Voici le sujet de ce "Tracts" N°23. Avant, pendant, et après cette période traversée que l'on nomme Pandémie, quel fut le traitement qui accordé à notre démocratie? Barbara Stiegler nous le rapelle : " si nous ne vivons pas une pandémie, nous vivons bel et bien, en revanche en pandémie" . Comme si cette période avait supplantée l'ancien régime politique que nous connaissions : la démocratie.
Cette syndémie met à mal et en danger nombre des bases de nos démocraties et de leurs institutions, Santé en danger, Éducation en danger, Recherche en danger, liberté d'expression en danger, justice en danger....La guerre fait rage et désespoir. Et cette guerre est une vieille guerre... Appel à mobilisation adressée par la philosophe Barbara Stiegler à ses collègues et plus largement à toutes et tous. Pour que n'oublions pas ce qui se joue actuellement. Pour ne pas oublier ce qui nous est arrivé, et que nous puissions demain redonner à nos nations les couleurs vivantes de la démocratie. Et je me permettrai de rappeler les mots de Stéphane Hessel : " Non, cette menace, la barbarie fasciste, n'a pas totalement disparu. Aussi, appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifiste contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous."
Astrid Shriqui Garain
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Ecrit en décembre 2020, lu en en janvier 2022 "De la démocratie en Pandémie"décrit avec efficacité ce qui s'est passé depuis l'apparition du Covid et pourquoi.Barbara Stiegler explique comment et pourquoi cette
situation sert le néolibéralisme et les dictatures.Un an plus tard on comprend mieux qu'avec une inflation galopante, une volonté d'asservir les populations, cette période soporifique risque de durer.
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Court et concis mais dense, pertinent et juste, ce petit opus de réflexion philosophique met à mal la gestion de la crise sanitaire actuelle. Faisant écho à bien d'autres voix allant dans le même sens, Barbara Stiegler dénonce l'opportunisme d'un pouvoir aux mains d'un capitalisme néo-libéral qui a saisi l'opportunité du virus pour bâillonner la contestation sociale, qui a instauré un climat de peur et d'infantilisation des citoyens renvoyant sur ceux-ci la responsabilité du délitement de notre système socio-économique, résultat d'une gestion ultra-libérale visant à vendre les hôpitaux à la découpe pour l'unique recherche du profit, à déconstruire l'école, mettant en place des groupuscules dépourvus de toute légitimité institutionnelles en lieu et place des institutions de la république. Une analyse au vitriol d'une grande clairvoyance sur les dangers des dérives de du pouvoir pour la démocratie.
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La lecture de ce tract s'impose à tout citoyen éclairé soucieux de ce que ses dirigeants décident en son nom, surtout lorsque les mesures prisent rognent allègrement sur notre marge de manoeuvre en termes de Liberté(s).

On sait extrêmement gré à Mme Stiegler d'avoir clairement synthétisé - en collaboration avec un collectif universitaire - ce que l'on subodore depuis un petit moment : à savoir, les miasmes pas très nets et pas très démocratiques d'une politique et sociétale dévoyées qui font de la pandémie de Covid 19, une "créature" à dos très large qui sert à justifier l'injustifiable.

Cet opuscule déroule le plus objectivement possible (et surtout sans complotisme discréditant), les processus insidieux utilisés pour mettre en place le plan de lutte contre la pandémie dans notre société démocratique, à base de confinements et reconfinements : les sciences comportementales mises à contribution pour nous faire accepter l'inacceptable, tout cela "pour notre bien" (si vous creusez la notion de "nudge", vous verrez comment on obtient de nous exactement ce que l'on souhaite sans avoir à nous forcer), mais aussi l'inversion de la culpabilité (100.000 lits supprimés ces 20 dernières années par les politiques successives tenantes du zéro stock et du "tout flux", mais ce sont nos comportements de "peuple capricieux" qui sont pointés comme étant la cause de l'engorgement de l'Hôpital... On croît rêver et c'est pourtant la réalité !).
Sans oublier l'instauration d'un environnement linguistique idoine, relayé et martelé par les médias depuis un an, qui contribue à ce que l'on trouve tout cela très normal (en plus d'être soumis à la "fatalité").

Très recommandable lecture en ces temps où tout un pan de la culture et du débat démocratique sont relégués au second plan pour favoriser l'installation d'un obscurantisme néolibéral inquiétant au prétexte des mesures "sanitaires" finalement pas si "salutaires" pour la démocratie de nos pays occidentaux.
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Ce pamphlet rédigé par Barbara Stiegler, ne représente pas une opinion isolée, mais partagée par un grand nombre de personnalités (voir les nombreuses références bibliographiques en fin de texte). Les interrogations qu'il contient méritent toute l'attention du lecteur par leur pertinence. Les espaces de liberté laissées au citoyen se raréfient au profit d'injonctions unilatérales censées être les seules possibles pour le bien commun ! Mais, est-ce si sûr ? le modèle chinois érigé en modèle, alors que le médecin lanceur d'alerte à été mis en prison et que la communication sur le nombre de victime est mensongère. L'état d'urgence sanitaire permanent, succédant lui-même à l'état d'urgence pour terrorisme et qui prolonge la réduction des libertés...Une lecture qui fait réfléchir et agite nos neurones par trop anesthésiés par l' instillation sournoise d'une pensée unique !
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Un tract Gallimard qui met les pieds dans le plat. Quelles répercussions réelles à eu la pandémie sur notre démocratie. Ce tract retourne sur les moments forts du début de la pandémie, de l'agitation, des premières mesures restrictives de liberté, du déconfinement... de la colère et du silence des citoyens comme des "élites", la peur qui gouverne la raison, la raison qui tente de gouverner la peur, les fakes news... et notre démocratie que l'on met à mal pour le plus grand bien, enfin on l'espère. Mais jusqu'à quand ? L'état d'urgence se prolonge, l'état d'urgence terroriste également. de cette guerre, la France se retrouve la Gueule cassé... Qu'il serait bon d'avoir un nouveau tract de ce genre avant notre nouvelle présidentielle... Pour tenter de mettre au clair, cette période de peur. Pour parler du pass vaccinal et de ce qu'il implique pour les citoyens dans la durée... Ce qui me rassure c'est que : Tout cela passera aussi.
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