Replongeant dans le monde fabuleusement mystique de R. L.
Stine, ce roman reflète son talent pour broder une histoire mystérieuse tout en nous absorbant dans les tumultes d'une vie misérable des siècles passés.
C'est en lettres de sang que s'esquisse cette histoire sur les murs d'une énigmatique cave. Tandis que de sournoises créatures sifflent dans la pénombre, guettant l'instant où la flamme de la chandelle diffusera sa dernière lueur, un jeune homme en attente que la mort rampe jusqu'à lui, retrace l'histoire de sa vie et de son malheur, celui d'une famille d'enfants orphelins.
L'art de
Stine réside en sa capacité à décrire méticuleusement une scène sans en ajouter de futiles fioritures. L'action est ainsi immédiatement ciblée et impose un rythme où s'enchaînent les événements. En suivant son écriture, nous nous immergeons entièrement en l'an 1876. Placé au sein d'une famille de fermiers, nous vivons au travers des yeux des personnages les déboires de leur vie quotidienne. Pauvreté et disette composent leur pain journalier. Labeur harassant et félonie les submergent. Et pourtant, malgré la dramatique perte de leurs parents, ces trois enfants tentent de trouver une once de bonheur dans leur malheur. Mais abandonnés dans un monde de cupidité où règne la convoitise, dans une société encore profondément superstitieuse, ils ne sont que trois pauvres agneaux lâchés dans un abattoir.
C'est dans un tel contexte, la mémoire encore fraîche du troublant décès de leurs parents, qu'un jeune homme pliant sous les responsabilités, une jeune fille singulièrement douée avec les animaux et un jeune garçon muet vont devoir partir à la recherche d'un foyer pour les accueillir. Une recherche désespérée vers un soupçon de bonheur pourtant bien mérité. Hélas! en portant le nom de Fier, ils ne pouvaient qu'affronter la malédiction qui lui était liée. Poursuivis par le feu, en proie aux flammes d'une fatalité inévitable, les phénomènes inquiétants et la mort viendront s'abattre sur leur destinée. au cours de leurs fuites répétées.
Doute, cruelle déception et amour fraternel se livrent à un duel et portent le suspens à son comble. La chute du livre vient à point nommé même si, à nouveau, on peut reprocher à
Stine de proposer une fin trop courte, avec un dénouement un peu trop naïf. Si le bien semble à nouveau l'emporter, il est assombri par l'ombre d'un mal qui plane, en attente d'une nouvelle conjoncture à saisir.