Dans le palais des miroirs

Bien loin d'un album d' "Achille Talon", ou bien même d' "Astérix", "Dans le palais des miroirs" est un livre qui, selon moi, se range bien plus du côté des essais, que de celui des bandes dessinées.

Après "Les sentiments du prince Charles" et "La rose la plus rouge s'épanouit" (entre autres), l'autrice suédoise continue son oeuvre féministe, continuant à décortiquer le monde qui nous entoure.

Livre chapitré en cinq parties, Liv Stromquist nous amène à repenser nos visions et avis sur la notion d'idéal de beauté actuel. Cela passe aussi bien par des références historiques sur des personnalités phares (de Maryline Monroe à Sissi l'impératrice) que par des citations de philosophes et sociologues.

De mon point de vue, le résultat est légèrement mitigé. La construction par chapitres, l'illustration colorée à la police flamboyante, la thématique approfondie... font de cet essai une oeuvre riche, qui m'a plu. Pourtant, j'en suis restée relativement extérieure, attendant un je-ne-sais-quoi n'arrivant pas, et une légère lourdeur dans les citations, parfois trop longues à mon goût.

Liv Strömquist livre un nouveau récit engagé, fruit du développement de sa pensée autour du sujet de la beauté féminine, et du culte de l'image dans nos sociétés modernes. Elle s'appuie sur des propos d'historiens, de philosophes ou de sociologues pour dérouler son fil d'Ariane. Elle véhicule un message engagé et documenté, reconnaissable par la construction des planches et par son dessin. Liv Strömquist essaie de comprendre comment notre société en est arrivée là : comment le culte du physique parfait, de la comparaison avec d'autres femmes, de l'importance de la beauté en amour notamment, ont pris une place aussi imposante. Elle le fait avec beaucoup d'humour, un poil de dérision. Une lecture engagée, qui ouvre des pistes de réflexion.