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3,43

sur 177 notes
Un petit livre (par sa longueur) très attachant, lu dernièrement dans sa version originale américaine au cours d'un long voyage en avion.
Ce livre a été primé et on le comprend car son style est original, frôlant les frontières du fantastique parfois. On n'est jamais totalement sûr que le tête-à-tête entre la narratrice et sa mère se soit réellement passé ou soit le fruit d'un délire induit par la maladie ou les médicaments.
La narratrice est en effet victime d'une maladie étrange qui la bloque durant de longues semaines dans un hôpital de New York City. de la fenêtre de sa chambre on a vue sur le magnifique Chryssler building...
Contre toute attente elle reçoit une visite de sa mère qui demeurera avec elle durant plusieurs jours, s'assoupissant à l'occasion dans un fauteuil avant de reprendre sa conversation avec sa fille. Et des comptes à régler entre mère et fille, il y en a du fait de l'enfance extrêmement pauvre de la narratrice et de sa fratrie, situation qui lui valut bien des stigmatisations et ce dans le silence assourdissant d'une famille dont les membres ne se parlaient pas...
Emouvant et étrange à la fois...
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Lucy Barton est hospitalisée pour une maladie que personne ne parvient à identifier. Loin de son époux et de ses filles, elle s'ennuie et craint de ne jamais guérir. L'arrivée de sa mère dans sa chambre d'hôpital change beaucoup de choses. Alors que les deux femmes avaient presque perdu tout contact, elles renouent une relation mère-fille et retrouvent une façon de communiquer, de se parler et de se comprendre. Peu à peu, des souvenirs refont surface : l'enfance pauvre dans l'Illinois, l'émancipation euphorique à New York, le mariage et la maternité, les débuts d'écrivain. À cela s'ajoutent le terrible spectre du SIDA et un profond sentiment de solitude, part intégrante de son identité. Lucy Barton sait aussi reconnaître les personnes qui l'ont aidée à grandir, voire à survivre : un médecin compatissant, une infirmière efficace, un artiste qui a reconnu son travail, etc. Au fil de son récit, nourri de détails et d'anecdotes qui font tout le sel d'une existence, Lucy Barton dresse son portrait intime et révèle ses fragilités.

Elizabeth Strout est l'auteure d'Olive Kitteridge dont l'adaptation en minisérie, avec Frances McDormand dans le rôle-titre, m'avait émue aux larmes. Ici, avec ce nouveau portrait de femme, elle n'a pas su me toucher. Je n'ai éprouvé aucune empathie pour Lucy Barton que j'ai souvent trouvée geignarde. le rythme lénifiant n'aide pas et c'est donc un ennui vague et un peu coupable que j'ai éprouvé tout au long de ma lecture. Je retiens cependant une phrase qui m'a percutée. « Je m'intéresse à la façon dont on peut se sentir supérieur à quelqu'un d'autre ou à un autre groupe de gens. Ça arrive partout, tout le temps. Quel que soit le nom qu'on donne à ce besoin de trouver quelqu'un à rabaisser, je le considère comme ce qu'il y a de plus vil en nous. » (p. 108)
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Et si c'était en fait un livre sur le pardon ? Sur la légèreté de l'acceptation, l'accueil de la douleur et des souvenirs et la capacité à renouer et à aimer sans rien demander en retour? Sur la maternité donc, et sur la filiation, les poids qu'on porte en tant qu'enfant d'un père ou d'une mère aussi, les non-dits familiaux et la guérison de ces derniers tout en sachant qu'on en guérit pas à 100 pour cents, mais que c'est ça la vie. La vie qui éclate, qui effleure et qu'on raconte, celle qui nous demande d'avancer armés d'une délicatesse impitoyable. Un chef d'oeuvre !
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Un beau roman plein de pudeur, sur une femme qui a souffert toute sa vie de l'absence d'amour de sa mère. Centré sur des retrouvailles bien particulières, dans un hôpital, pendant 5 petits jours, le livre développe la vie de Lucy, de son enfance à la période actuelle. On découvre une femme qui doute, qui avance la peur au ventre. Une femme qui, à son tour, devient mère et doit gérer cela. Une lecture émouvante et certainement riche en enseignements...
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Une relation intimiste entre mère et fille
*
J'ai choisi ce livre car j'ai lu "Olive Kitteridge" du même auteur que j'ai vraiment bcp apprécié.
C'est un roman court (lu en 1 jour) qui parle de la relation d'une fille avec sa mère.
La narratrice est la fille "Lucy Barton" qui se retrouve à l'hopital suite à des dégats post-opératoires d'appendicite. Sa mère, qu'elle n'a pas revu depuis 9 ans se trouve à son chevet.
Et l'on apprend bcp de leur relations, petit à petit l'écheveau se déroule.
Lucy, tout en se sentant épanouie, se sent seule - cette solitude toujours tapie dans les interstices de sa bouche, comme un rappel.
Lucy, qui a quitté très tôt sa vie d'avant, cette famille qui la gênait, la ville de province... et voilà que sa mère lui raconte, 15 ans après, tous les cancans et commérages que celle-ci ne voulait pas connaître.
Elle voulait lui parler de la vie qu'elle menait mais pas d'écho maternel.
Tous ces non-dits, cette rancoeur que la fille n'arrive pas à assumer, à dire à cette maman assez rustre et froide.
Une relation difficile qui peut faire écho à nos problématiques ...ou pas.
Un bel ouvrage sur la relation houleuse mère-fille
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Un récit qui commence, l'air de rien, sans effets de style, avec une histoire qui semble toute simple, mais qui, à l'aide de chapitres courts, vous capte comme le plus efficace des « page-turners » : je l'ai lu d'une traite, touchée par l'histoire qui brosse des relations entre mère et filles complexes, mais tellement universelles, qui vous fait partager le désir d'une jeune fille très pauvre de sortir de son trou du fin fond de l'Illinois pour le New York du Village, en plein milieu des années sida, et qui découvre sa vocation d'écrivain. L'écriture est économe, mais sensible, et le portrait ainsi esquissé de la narratrice et de ses proches est particulièrement touchant. Un très bon moment de lecture.
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"Je m'appelle Lucy Barton" est un roman intimiste sur la difficulté à être soi dans un environnement familial intolérant. le roman s'attache aussi à révéler la douleur de la pauvreté et les cicatrices laissées par la méchanceté des enfants. Autant de facteurs qui façonnent une personnalité.
Une jeune femme, Lucy Barton, est hospitalisée à New-York, sa ville d'adoption.
Durant son séjour, sa mère vient passer plusieurs jours à son chevet. Ces deux femmes ont toujours eu de grandes difficultés à communiquer, or dans ce huis-clos elles évoquent par touches leur enfance respective.
Si leurs deux histoires ont des points communs, la pauvreté notamment, il leur est presque impossible de se rencontrer.
Au cours de cette introspection, Lucy revoit sa vie dans la grange isolée dans un coin du Middle West ; la plongée dans les souvenirs s'avère douloureuse, des images cachées de la peur et du mépris des autres, de la sensation d'être trop différente dans la fratrie.
L'indigence intellectuelle ressentie par la narratrice dans son enfance trouve enfin un début d'explication, un début seulement.
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Lucy est hospitalisée pour une appendicite. Mais après l'opération, une infection se déclare. Lucy est alors forcée de rester à l'hôpital durant de longues semaines loin de son mari et de ses deux filles. Une visite inattendue va rompre sa solitude. Sa mère vient lui rendre visite et reste cinq jours et cinq nuits à son chevet. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis de nombreuses années. Lucy et sa mère se parlent de tout et de rien. La mère raconte des histoires à sa fille, celles de ses anciens camarades d'école, des habitants de la petite ville de l'Illinois où Lucy est née. Celle-ci se remémore ses moments passés là-bas, son enfance pauvre et sans affection et la manière dont elle a fui sa famille et sa classe sociale.

J'avais beaucoup aimé « Olive Kitteridge » qui présentait avec beaucoup de délicatesse les petits riens et les grandes tragédies de la vie. J'ai retrouvé la même qualité dans ce dernier roman. En de courts chapitres, Lucy nous présente sa vie, les grands moments, les grandes tristesses, les petits riens qui font parfois tout basculer. Par petites touches, en quelques mots, on devine la dureté de l'enfance vécue par Lucy. La famille de trois enfants qui doit vivre dans un vieux garage. On devine le manque de nourriture, le froid, l'humiliation quotidienne face aux autres enfants. La mère est parfois violente, le père est ambigu. Lucy souffre surtout du manque d'amour, et de gestes tendres qu'elle continue de réclamer à sa mère durant ses visites à l'hôpital. Lucy déplore également une pauvreté intellectuelle, un manque de culture populaire qu'elle sentira tout au long de sa vie.

« Je m'appelle Lucy Barton » est également, comme son titre l'indique, une affirmation de soi. Lucy a trouvé le moment de transcender sa souffrance. Elle est devenue écrivain. Pour se faire, il lui a fallu couper les ponts, s'éloigner des racines du mal pour enfin s'affirmer. le livre que nous lisons est celui qu'elle a écrit au mitan de sa vie pour se libérer de sa relation d'amour/rejet pour sa mère. La littérature, l'écriture est une catharsis, une béquille pour aider à vivre mieux.

« Je m'appelle Lucy Barton » est un livre touchant, tout en délicatesse et en sobriété. C'est le récit d'une renaissance par l'écriture, d'un dépassement de ses douleurs, de ses blessures grâce aux mots.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Ce roman est d'une pudeur extrême. On sait peu de choses de l'enfance de Lucy, si ce n'est qu'elle a été marquée d'une profonde misère, et que cette misère sociale s'est accompagnée d'une grande misère affective. Mais c'est en émotions et en sensations, en non-dit que cette misère s'exprime. Quelques points de repères parsèment le récit, la cruauté du père envers son fils homosexuel, le garage qui sert d'habitat à la famille, mais peu de faits, jamais de plaintes. Et c'est dans cette même pudeur que s'exprime l'amour pour sa mère et l'absence de lien qu'elle croit nécessaire pour supporter la "trahison de classe". Ou comment assumer une place d'intellectuelle lorsque l'on est issue d'une classe ouvrière.
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Un roman, en fait plutôt un récit, qui part dans toutes les directions sans en suivre vraiment une. La narratrice est hospitalisée, moment qui lui permet de revoir sa mère qui vient d'une campagne lointaine et qu'elle n'a pas vue depuis longtemps. On comprend que leur relation est compliquée, la mère a du mal à dire ses sentiments, Lucy, la narratrice insiste sur le fait que sa mère ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait même à la toute fin. Cette rencontre "hospitalière" est le moment d'un échange fondé sur des anecdotes du passé. On accède ainsi par touches au passé de l'héroïne, issue d'un milieu très pauvre, objet de moquerie, milieu dont Lucy a réussi à s'extraire par l'écriture.
C'est trop allusif pour accrocher le lecteur au récit de son passé fait de non-dits peu clairs. Mais il y a d'autres "pistes" abordées pas Lucy : sa rencontre avec une écrivaine célèbre dont elle va suivre un séminaire, son mariage "raté", ses filles, le sort de son frère et de sa soeur, le docteur qui l'a soignée. Bref, on effleure sans rien aborder vraiment, le lecteur se sent dans l'attente, d'une révélation ou d'une action, mais rien ne se passe sans que pour autant ce récit soit celui du temps qui passe et du quotidien. J'ai lu d'une traite l'histoire ( mais il n'y a pas vraiment d'histoire) en espérant qu'elle décolle mais non.
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