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EAN : 9782213701363
304 pages
Fayard (17/10/2018)
3.56/5   61 notes
Résumé :
La petite ville d'Amgash, dans l'Illinois, est en émoi. Lucy Barton, fille de la ville devenue écrivain à succès, exilée à New York depuis de longues années, vient de publier un livre sur sa jeunesse.
Le récit de son enfance, pauvre et solitaire, provoque chez les gens d'Amgash des réminiscences, des questions et des révélations. Un jour, Lucy Barton en personne fait irruption à Amgash après dix-sept ans d'absence. Les retrouvailles de Lucy avec les siens so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 61 notes
Les recueils de nouvelles n'ont pas toujours la cote de ce côté de l'Atlantique. Il faut dire que le genre est hétéroclite. Les longues qui flirtent avec le court roman, les courtes voire très courtes comme Microfictions d'Auffret. Celles qui semblent être un brouillon de roman, une ébauche non aboutie, ou celles qui sont pleines de leur intrigue. Celles qui ont une chute qui fait tout le job. ou celles qui sont des miscellanées plus ou moins guidées par un thème. Et même parfois une simple juxtaposition de textes sans relation les uns avec les autres.


Ici, Elisabeth Strout fait preuve de malice. Après un prix Pulitzer pour Olive Kitteridge, puis un roman à succès avec Je m'appelle Lucy Barton, elle met en scène dans chaque nouvelle, un personnage qui gravite autour de l'héroïne de son roman précédent, apportant à chaque étape un élément du puzzle, et July Barton qui apparaît systématiquement au détour d'un paragraphe, comme une personnage clé, qui a tenu un rôle dans la vie de des héros d'un chapitre.

.Si chaque texte peut se lire de façon indépendante, constituant une tranche de vie dont on peut tirer quelques conclusions socio-philosophiques, on peut juste se laisser porter par ces portraits en demi-teintes de personnages bien ancrés dans la vie contemporaine des États Unis. Mais la réunion de ces chapitres apporte plus : elle comble les non-dits, complète la biographie de chaque personnage et donne tout son sens au recueil.

Écriture classique du roman américain , très agréable à lire .
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Premier livre d'Elisabeth Strout que j'aborde, premières pages, Amgash, un patelin dans l'Illinois, l'Amérique puritaine.
Un premier personnage qui malgré les revers de la Vie, sent la présence de Dieu et semble recevoir son message «  Tout va bien, Tommy », et alors Tommy comprend que tout va bien.....hummmm......Heureux bonhomme ce Tommy, qui vient de perdre dans un incendie sa laiterie qui lui permettait de subsister lui et sa famille...le livre continue sur le même ton de mièvrerie, avec des phrases, des descriptions tout juste sorties d'un atelier d'écriture.
« ...c'est le remords, la capacité d'éprouver du remords-d'être désolé d'avoir fait souffrir d'autres hommes-, qui fait de nous des êtres humains. ». Quelle phrase sublime, quelle découverte , j'en ai les larmes aux yeux.... et c'est une écrivaine américaine qui l'écrit, ce pays qui devrait être déjà consumé et disparu à jamais, vu le nombre de ses remords !
Difficile de récupérer après un tel début, et le pire est encore à venir !...le tragique s'intensifie, maltraitance des enfants, dont le viol, la pauvreté, la solitude, la dépression,l'adultère,......auquel s'y ajoute du voyeurisme, la perversité, règlements de compte à OK Famille, et j'en passe......rien ne manque au menu du sordide. Et puis de toute cette misère et de cette crasse, de cette foule de paumés, s'éclot une écrivaine désormais célèbre, vivant à New York, .....mais, mais.....celle-ci revient sur les lieux de son enfance à l'occasion de la sortie de son dernier livre. Un retour et un livre qui vont remuer la boue......... Un roman mal ficelé, mal écrit ou mal traduit.
« Il n'y avait aucune raison de prier quand on s'appelait Charlie Macauley. Charles Macauley n'avait pas le luxe ou la stupidité de prier pour la santé de ses enfants ou pour mieux aimer sa femme ..... », de multiples phrases et réflexions banales du même genre, dont il est difficile d'en comprendre l'intelligence et l'intérêt même dans le contexte. Des personnages à la psychologie à deux sous ( “David, cette maison est le pénis de Shelley ? »), qui entrent et sortent comme bon leur semble, des femmes qui à cinquante ans passé trouvent enfin l'homme de leur vie et quittent leurs maris, des parents qui privilégient un de leurs enfants au détriment des autres, des hommes à la sexualité étriquée et une image sordide de l'Amérique rurale qui laisse pantois. La liste est longue, je vous épargne le reste.....
Strout a reçu le prix Pulitzer pour un autre livre en 2009, que j'ai déjà malheureusement acheté. Après cette lecture pénible, je reste très sceptique sur les critères de ce prix.

Remercie NetGalley et les éditions Fayard pour l'envoie de ce livre.
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"Ce qui intriguait le plus Abel dans la vie, c'était à quel point on oubliait les choses tout en continuant de vivre avec - comme des membres fantômes, songeait-il."

J'ai d'abord cru que ce texte était un recueil de nouvelles, sans trop de liens entre elles. Je me suis vite rendu compte qu'au contraire elles se répondaient les unes avec les autres. Plusieurs personnages récurrents sont ainsi diversement éclairés, selon qui parle. Une sorte de ronde, donc. Dont les déplacements sont imprévisibles.

Beaucoup de personnages sont à l'heure des bilans, à l'exemple de celui d'Abel. Ils ont en commun une région, les environs de Chicago, encore ruraux alors qu'ils étaient enfants. Ils ne sont pas tous nés avec une cuillère d'argent à la bouche. Au contraire les réussites les plus spectaculaires reposent sur des enfances très dures, marquées par la pauvreté et la faim.

Des résonnances, sans doute autobiographiques, émaillent les récits : l'autrice Lucy Barton pourrait avoir beaucoup en commun avec Elizabeth Strout. Et ses frères et soeurs aussi...

Sans atteindre le niveau des grandes Flannery O'Connor, Eudora Welty ou Alice Munroe, la prose d'Elizabeth Strout est toutefois d'une grande qualité littéraire. C'était en ce qui me concerne une découverte et je lirai "Olive Kitteridge" qui lui a valu un prix Pulitzer.
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J'ai souhaité lire ce livre parce que j'avais beaucoup aimé Je m'appelle Lucy Barton et que ce livre apparaît comme son prolongement. Nous ne retrouvons pas Lucy tout de suite, non, nous la retrouvons des années après, alors qu'elle est une écrivain reconnue, qu'elle donne des conférences, et que ses livres ont un retentissement jusque dans la petite ville de l'Illinois où elle a grandi.
Autant Je m'appelle Lucy Barton était un roman avec une seule narratrice, qui nous emportait dans son passé et se confrontait avec sa mère, autant Tout est possible est un roman polyphonique qui nous raconte la vie de ceux qui ont côtoyé Lucy et la famille Barton, qui nous raconte comment ils ont construit leur vie - ou pas.
Paradoxe : les Barton, en dépit de ce qu'ils ont vécu, sont restés ensemble, mari et femme, en dépit de tout ce qui était vécu au quotidien au sein de cette famille de laissés pour compte du rêve américain. Pete vit, plus ou moins bien, dans sa vie natale, Vicky, qui n'a rien oublié de ce qu'elle a vécu, travaille, a une fille, a bon espoir que celle-ci s'en sorte - et parte, comme Lucy avant elle. Ce qu'ils ont vécu étant enfant s'inscrit dans leur chair, dans leur psychisme, dans leur difficulté aussi à avoir des relations sociales.
Partir ? D'autres l'ont fait, volontairement ou pas. Je pense à Charlie, qui a fait "la guerre", celle dont les jeunes ne connaissent même plus l'existence. D'autres, des femmes essentiellement, ont fait le choix de quitter leur mari, que leurs filles soient grandes ou pas - les sorories sont plus nombreuses que les fratries.
Les points de vue se suivent dans chacun des chapitres, que l'on peut presque lire comme autant de nouvelles, cependant l'action progresse d'un chapitre à l'autre, comme le temps qui passe. Ils nous permettent de voir, de revoir les personnes que nous avons déjà entendues, de découvrir leur proche, en une vie qui est bien différente de celles que l'un des narrateurs nous a décrite. Chacun s'approprie sa vie comme il veut.
Au coeur du livre, ce qui est habituellement caché, à savoir la sexualité. Les couples sont seuls au monde, ou oublient qu'ils ne le sont pas. Ce n'est pas l'impudeur d'un couple qui vit pleinement son amour, c'est le fait d'imposer aux autres sa sexualité. Pourquoi ? Pour prouver qu'on est (encore) capable d'en avoir une, en une démonstration de supériorité, pour choquer l'autre, le soumettre, parce qu'il est vu comme une chose docile et incolore ? Plus encore que la sexualité, c'est le rapport aux corps des autres qui détonnent, corps que l'on n'ose pas toucher, même en un contact affectueux (Pete et Lucy), corps que l'on ne touche plus, même pour un geste de tendresse (Mary Mumford et son premier mari), corps jugé trop gros, trop maigre, corps que l'on vêtit selon des codes que l'on ne maîtrise pas, corps qui est proche de nous et que l'on désire.
En fond narratif, se tient l'enfance, à laquelle on revient toujours, et le fait d'avoir été pas assez ou mal aimé - quand il ne s'agit pas de maltraitance pure et simple comme dans le cas des Barton. Les Jolies Nicely ne se remettent pas forcément du fait que leur mère ne les a pas assez aimés pour rester quand même avec leur père. Que ne ferait-on pas, après, par crainte de l'abandon ? Angelina Mumford est déchirée entre son amour pour son mari et celui qu'elle porte à sa mère. Patty choisit celui qu'elle va aimer, ou du moins soutenir dans les moments difficiles.
Il arrive que le corps se venge aussi - ce n'est pas un hasard si Mary Mumford, avant de quitter son mari, a eu deux alertes sérieuses qu'elle n'a pas vu venir. le corps peut aussi céder, en un trop plein de fatigue, un trop plein de tout, et de tendresse aussi éprouvé pour ses proches. Je serai bien rester encore un peu plus longtemps avec les habitants d'Amgash, mais la fin, qui m'a semblé pleine d'espoir parce que pleine d'une certaine solidarité, est une conclusion assez optimiste à ce roman.
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L'auteure aborde ici en profondeur les personnages qu'elle a évoqué dans Je m'appelle Lucy Barton, alors qu'elle échangeait des souvenirs d'enfance avec sa mère.
Chaque chapitre relate les sentiments qui animent un de ces personnages, les mettant en perspective de leur histoire et surtout de leur relation aux autres.
Car, qui est-on si ce n'est que l'image et le lien qui nous lient ou nous délient aux autres.
Ces chroniques sont touchantes, un effet choral bienvenu puisqu'il permet de relier les personnages entre eux dans l'espace et dans le temps.
Un style très doux, mélancolique et pourtant lumineux.
Ce nouvel opus de Elizabeth Strout m'a enchantée
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critiques presse (2)
LeMonde
06 décembre 2018
Ne versant à aucun moment dans le sentimentalisme, Strout parvient en quelques phrases à nous vriller le cœur, elle met à nu les dissonances qui nous traversent, rien ne sera éludé de ce contre quoi nous butons.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
23 novembre 2018
La romancière américaine Elizabeth Strout livre un joyau romanesque sur le besoin de pardon.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il lui semblait que plus il vieillissait - et Dieu sait qu'il avait vieilli - plus il comprenait que la lutte étrange entre le Bien et le Mal lui était incompréhensible, qu'après tout les gens sur cette terre n'étaient peut-être pas censés comprendre les choses.
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Seul dans la chambre avec le silence, il comprit l’origine du précédent hiatus – ce sentiment de vaste calme –, cela venait de lui revenir en mémoire. Il lui avait trouvé un nom, il y a bien longtemps de cela : la théorie du coup sur le pouce. Enfant, un été, il se trouvait sur le toit de la maison de son grand-père pour remplacer des tuiles. Il frappait avec un marteau et il avait découvert que, quand il se tapait sur le pouce par maladresse, il songeait pendant une fraction de seconde : « Eh, ça ne fait pas si mal que ça, malgré la force… » Ensuite, après cet instant de quiétude, de surprise et de gratitude trompeuses, la vraie douleur le foudroyait.
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On veut tous un public. À quoi bon faire quelque chose si personne ne le sait? Après tout, un arbre qui tombe ne fait de bruit que s’il y a quelqu’un pour l’entendre.
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Les gens peuvent se révéler surprenants. Pas seulement par leur gentillesse, mais aussi par leur capacité soudaine à exprimer les choses de la bonne façon.
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Annie se représentait prisonnière d'une saucisse dans laquelle elle avait percé un petit trou, et dont elle essayait de sortir en se tortillant. M. Daigle ne criait pas vraiment sur les enfants ; à vrai dire, quand Annie et Charlène prenaient un bain ensemble, il lui arrivait souvent de venir les frotter avec un gant de toilette. Le père d'Annie, quant à lui, considérait le corps comme une chose privée. Peu de temps auparavant, il était devenu tout rouge et avait hurlé - vraiment très fort !- parce que Cindy n'avait pas assez enveloppé sa serviette hygiénique dans du papier toilette avant de la jeter. Il l'avait obligée à la ramasser et à l'envelopper davantage. Annie en avait tremblé intérieurement. La peau de la saucisse était la honte. Sa famille était prisonnière de la honte.
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