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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Famille nombreuse, famille heureuse ?
Ce n'est pas la tribu Kellehan qui va m'en convaincre.
Sous son vernis de veuve octogénaire coquette et respectable, Alice Kellehan est une femme de caractère qui a des idées bien arrêtées sur tout et mène la vie dure à ses proches - ses trois enfants, ses six petits-enfants, ses trois arrières-petits-enfants et tous les "rapportés". Elle entretient des relations houleuses avec ses deux filles quinquagénaires (notamment avec l'aînée dont elle désapprouve ouvertement le mode de vie) et n'est jamais avare de la petite pique bien vacharde qui ratatine le moral. Le courant passe mieux avec Ann Marie, son unique belle-fille, mais il faut dire que celle-ci, modèle de patience et d'abnégation, fait énormément d'efforts pour supporter la vieille garce et se plier à ses caprices. D'autres membres de la famille préfèrent quant à eux éviter Alice - instinct de survie.

Se repérer parmi tous ces personnages est un peu ardu au début du roman. Mais on se concentre ensuite essentiellement sur quatre femmes, réunies quelques jours dans la superbe résidence secondaire familiale en bord de mer : Alice, sa belle-fille Ann Marie, sa fille aînée Kathleen et la fille de celle-ci, Maggie. Les masques tombent, des failles apparaissent. Pourquoi s'en vouloir autant ? Est-on finalement très différentes les unes des autres ? Et si on faisait des efforts ?

Quelques aventures, des souvenirs émouvants, des dialogues jubilatoires, des portraits qui sonnent juste, des seconds rôles tout aussi réussis. Tout ceci avec beaucoup d'humour et des réflexions pertinentes sur le vieillissement, le veuvage, la famille, l'éducation, la maternité, les relations mère-fille, le couple, les mesquineries entre femmes, la religion, l'alcoolisme...
On peut s'y retrouver et rire (jaune ou franchement) si l'on a soi-même une famille où les femmes sont beaucoup plus nombreuses (et présentes/pesantes) que les hommes.
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Deuxième roman de l'auteure après Les débutantes, Maine raconte une famille, comme les américains savent si bien le faire. C'est le point de vue des femmes qui est mis en avant : la grand-mère Alice, la fille Kathleen, la belle-fille Ann-Marie et la petite-fille Maggie. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Alice qui a toujours éprouvé des difficultés à communiquer avec ses enfants, et qui pourtant est intimement déçue de ne plus avoir autour d'elle de grandes réunions de famille. En effet, l'occupation de la maison familiale du Maine est répartie entre les trois enfants à raison d'un mois d'été chacun, jusqu'à cet été où des événements personnels les obligent à cohabiter plus ou moins...
J'ai aimé la fine observation psychologique, l'environnement de bord de mer, les souvenirs qui émergent et empoisonnent la vie. C'est soixante de discussions, de disputes ou de silences venimeux qui reviennent à la surface... 450 pages, mais pas une de trop.
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Dans Les débutantes son précédent roman, J. Courtney Sullivan abordait le thème de l'amitié entre quatre jeunes femmes dont on suivait au fil des années le parcours universitaire, les premiers pas dans la vie professionnelle, la quête de l'âme soeur et l'envie de fonder un foyer pour certaines, l'indépendance pour d'autres... Un premier roman épatant de justesse.
Si Maine dresse une fois encore le portrait de quatre femmes, l'auteure se penche ici plus particulièrement sur les liens familiaux. Trois générations de femmes sont évoquées ; Alice, la doyenne de la famille Kelleher, une octogénaire veuve, autoritaire et distante avec ses enfants et petits-enfants, qui s'est fait enrôler dans une existence qu'elle ne voulait pas ; Kathleen, sa fille, hippie, ancienne alcoolique et très heureuse depuis qu'elle a divorcé et trouvé un nouveau compagnon, elle travaille dans une ferme élevant des vers de terre, loin de toute superficialité, très proche de sa fille unique ; Ann-Marie, belle-fille d'Alice, mère au foyer et contente de l'être, du moins c'est ce que l'on suppose au commencement du roman, toujours souriante et prête à rendre service, elle fabrique des maisons de poupées, mais des déconvenues l'attendent ; et Maggie, la fille de Kathleen, jeune auteure trentenaire,naïve et empotée, est amoureuse de Gabe avec qui elle rêve de vivre mais est-ce vraiment le souhait de son compagnon ?
La tribu Kelleher est scrutée à la loupe ; les secrets de famille, les non-dits, l'envie, la jalousie, les relations mère-fille, la maternité, la culpabilité, la transmission entre les générations, l'héritage, la mémoire, les deuils, les séparations, les rencontres, les déchirures, les réconciliations... un puzzle qui se reconstitue au fur et à mesure de la lecture avec des retours réguliers dans le passé, éclairant le présent et anticipant l'avenir.
Si chaque membre de la famille poursuit son propre chemin, il existe pourtant une attache, un lien fort qui les ramène tous à un endroit : la maison de vacances dans le Maine, construite par Daniel, le mari d'Alice dans les années cinquante. Enfants et petits-enfants ont la coutume d'y passer leurs étés. le cottage et la maison attenante trônent face à la mer, véritable paysage de carte postale... le ciel bleu azur, le soleil, le sable, les homards... il se dégage de ce lieu une sérénité qui pourtant sera mis à mal cette saison-là. Car Alice, devenue très pieuse avec le temps a pris une grande décision qui va déchaîner les sentiments et bouleverser sa progéniture.
Encore une fois, la plume de J. Courtney Sullivan fait mouche. Les personnages ont de l'épaisseur, les histoires sont saisissantes de réalisme, le cadre géographique est merveilleusement bien choisi, les dialogues sont savoureux oscillant entre drôlerie, cynisme et tension, les propos sont intelligents et passionnants et la construction du récit donnant alternativement la parole à chaque femme impose un rythme et des visions différentes. Un roman qui nous embarque et qu'on a bien du mal à quitter. Sûrement parce que ces femmes nous ressemblent. Que leurs préoccupations sont un peu les nôtres aussi.

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Comme tous les étés, la maison de vacances d'Alice doit accueillir enfants, petits enfants et arrière-petits-enfants ou du moins une partie. Son fils Patrick a fait construire sur le même terrain une autre bien plus confortable que celle de sa mère pour lui et sa famille. Qu'importe car pour Alice ses souvenirs s'entassent dans sa maison et lui rappelle Daniel son époux décédé depuis dix ans. Bigote assidue, Alice n'est pas pour autant une sainte. Sa belle-fille Anne Marie a organisé le planning pour tout le monde tout en sachant pertinemment que ses belles-soeurs et leurs moitiés ne viendront pas. L'épouse modèle de Pat avec qui elle forme un couple parfait, a une famille dont elle est fière avec ses enfants et petits-enfants exemplaires. Attentive et aux petits soins, Ann Marie est comme une fille pour sa belle-mère et a elle prévu de venir dès juin afin qu'Alice ne soit pas seule. Kathleen ne supporte guère sa famille surtout sa mère et Ann Marie. L'autre fille d'Alice, Clare vit trop loin pour venir passer un mois dans le Maine. Mais Ann Marie n'avait pas prévu que Maggie la fille trentenaire de Kathleen s'invite sans prévenir. Et c'est ce qui arrive. Maggie vient de rompre avec son copain alors qu'elle est enceinte. Sans vouloir déranger, elle est venue passer quelques jours au bord de la mer là où elle passait toujours ses étés.

Fichtre, que ce roman est génial ! A travers ses personnages féminins sur trois générations à qui elle donne la parole à tour de rôle, J. Courtney Sullivan nous plonge dans les joies de la famille au sens large. Les dîners de famille où tout le monde riait et s'entendait sont bien du passé pour Alice. Loin d'être dupe et entretenant rivalités et jalousies avec ses propres petites remarques assassines, Alice ne s'attendait pas ce que ce été soit aussi mouvementé.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/05/j-courtney-sullivan-maine.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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« Les femmes se divisent en deux catégories : les laides et les maquillées, les mères étant à part. »

Cette citation empruntée au talentueux Oscar Wilde est a prendre sans aucune misogynie de ma part, et souhaitons-le de la part d'Oscar.

Si j'ai souhaité la citer c'est que, à mes yeux, elle reflète parfaitement le caractère bien trempé d'Alice, le personnage central de "Maine", qui toute Irlandaise qu'elle est a un tempérant de feu...

Alice vit seule dans sa vieille maison dans le Maine.... Maison de toute une vie... Maison d'un autre temps.... Maison balayée par les vents et les souvenirs.... Maison habitée par les silences de ceux qui ne sont plus....

Alice est veuve mais a eux deux enfants ... Un fils bien comme il faut, chrétien et républicain, ayant une femme comme il faut, des enfants comme il faudrait, et une fille qui elle, n'a pas héritée du bon sens.... Un peu bohème, très "bio" et dont sa fille est enceinte avant même d'être mariée, une horreur quoi....
Ah si seulement sa fille pouvait être comme sa belle fille..... "une maquillée" pour emprunter l'expression d'Oscar Wilde....

"Maine" de J. Courtney Sullivan est un livre superbe où les femmes sont sublimes (qu'elles soient "laides" ou "maquillées"), car en fin de compte, à bien regarder elles sont toutes "mères" mais chacune à sa façon....

Sublime histoire où il est presque possible de sentir les embruns de l'Atlantique....et le parfum de la mère...

En conclusion, pour vous donner envie de lire le livre, permettez-moi de citer, une fois de plus, Oscar Wilde :
« Toutes les femmes deviennent comme leur mère. Tel est leur drame. Les hommes ne le deviennent jamais. Tel est le leur. »
Celles et ceux qui ont lu le livre, comprendrons....
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Maine est une magnifique histoire de femmes. Il met en scène Alice, une grand mère distinguée et acariâtre, Kathleen, sa fille ancienne alcoolique et néo rurale aux activités alternatives, Anne-Marie, sa belle-fille, représente parfaite de la femme au foyer et enfin Maggie, sa petite fille, artiste et légèrement paumée. Toutes les quatre ont un caractère affirmé bien ancré dans leur époque et les idées bien arrêtées sur l'existence et surtout sur les autres membres de ce quatuor. Cela donne une ambiance explosive !

J'ai adoré ce roman. J'ai adoré suivre ces quatre femmes que j'ai admiré et détesté à la fois. Aucune d'elles n'est exemplaire, aucun d'elles ne détient la vérité, les plus parfaites dévoilent leurs failles, les plus horrible ouvrent leur coeur. Les personnages imparfaits me plaisent toujours beaucoup, je les trouve souvent plus réels. de ce coté, Maine m'a pleinement satisfaite.

Dans de courts chapitres, chacune a droit à la parole. A travers leur regard croisé, l'histoire se construit à la fois dans le présent et dans le passé. Cette méthode narrative est classique et efficace pour entrer rapidement au coeur des événements et bien s'imprégner des personnages.

Ce livre compte 594 pages. Je l'ai pourtant dévoré sans jamais m'en lassée, quelques pages supplémentaires ne m'auraient pas déranger. Heureusement pour moi, Maine n'est pas le seul livre de cet auteur.

La fin ouverte pourra dérangée quelques lecteurs. Ce n'est pas mon cas car elle m'a permis de penser une fin heureuse pour chacune de ces quatre femmes merveilleuses.
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Réjouissant, jubilatoire, très vivant, "Maine" est un roman bourré de qualités et il n'engendre pas la mélancolie !


Quatre femmes de la famille Kelleher s'expriment à tour de rôle, la grand-mère Alice, la fille Kathleen, la petite-fille Maggie et la belle-fille Ann-Marie, quatre voix singulières et discordantes nous donnant au fil du roman une vision plus nette du passé de chacune.


Ce qui les réunit, c'est la grande maison familiale dans le Maine, acquise autrefois par Daniel, le mari d'Alice, décédé il y a 10 ans (un saint cet homme-là !). Or, Alice, 83 ans, vient de prendre une décision concernant la propriété qui sera loin de réjouir les enfants et les petits-enfants. Les tensions accumulées depuis des décennies vont culminer et exploser.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Exactement le genre de roman que j'aime lire !

Tous les ingrédients sont présents pour me séduire : une saga familiale, des femmes au bord de la crise de nerfs et loin d'être parfaites, un décor somptueux, celui du Maine, des dialogues savoureux, emprunts d'un humour très subtil.

Je vous conseille ce livre pour passer un bon moment. Mais attention, une fois commencé, difficile de le lâcher ! J'avais ce livre sur l'étagère depuis presque un an (oui, je sais, c'est moche) et je me suis décidée à le lire car il vient de sortir en poche (oui, j'ai honte !). Eh bien, je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt, tellement je l'ai aimé.

J'avais lu le premier roman de J. Courtney Sullivan, "Les débutantes", que j'avais apprécié, mais moins que celui-ci.

Un coup de coeur pour moi.
Lien : http://caromleslivres.canalb..
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Comme je l'ai déjà dit dans la chronique de "Les débutantes", également de J.Courtney Sullivan chez les éditions Rue Fromentin : je suis amoureuse de cette maison d'éditions car l'objet livre est vraiment très beau : la couverture, le papier, l'odeur, la prise en main, etc ! Je ne dis pas cela pour flatter quelqu'un puisque je vous l'avais déjà dit l'année dernière (quand je n'avais aucun contact avec cette maison).
"Maine" est un livre très dense, avec beaucoup de personnages, d'informations et de messages.

Ce livre est découpé comme "Les débutantes" : par personnage. Il y a quatre personnages principaux qui représentent quatre manières différentes de voir la vie/quatre générations. Ils sont mis en valeur par leur nom au début de chaque chapitre : Alice (la grand-mère), Kathleen (la mère), Maggie (la petite-fille) et Ann Marie (la belle-fille). Quatre femmes, encore ??? Oui ! Il ne faut pas oublier que J.Courtney Sullivan est féministe et que la place de la femme dans la société est un sujet important dans ces livres.
C'est une lecture assez complexe de part le nombre de personnages et le fait qu'une situation amène à un souvenir. Il ne faut pas s'y perdre. Normalement non et c'est plaisant ! Plaisant car c'est une histoire bien ficelée. Ce sont ces souvenirs souvent très pesants qui sont la cause des situations actuelles, des relations conflictuelles dans la famille Kelleher. Nous plongeons dans des secrets de famille qui hantent de nombreuses personnes encore aujourd'hui; des secrets qui influent sur les générations futures. Quelle famille n'en a pas ?

Un livre plein de vérité…

…autant par ces lourds souvenirs que par les pensées des personnages, leurs regrets, ressentis par rapport aux obligations familiales. L'esprit de famille est un point important dans ce roman. Je pense que tout le monde va se sentir concerné par un point : ne pas aller voir sa grand-mère assez souvent, ne plus rien partager des grands moments d'antan, offrir en attendant des choses en retour, … Ce thème ne peut que tous nous toucher… (et nous faire culpabiliser!)
Un autre thème : les quatre femmes, car si ce sont des femmes ce n'est pas pour rien. Elles représentent quatre générations de femmes nées à des époques différentes, élevées différemment. Nous pouvons alors observer l'évolution de la condition féminine à travers les années, leurs manières de voir la femme et d'être une femme. Les relations mères-filles sont également soulignées.

D'autres thèmes très importants sont traités : l'alcoolisme, la religion, nouvelle conception du couple, superficialité, condition financière, l'immigration, les origines, le conditionnement, …

Tout comme "Les débutantes", c'est un roman féminin mais pas de chick-lit pour filles. C'est un roman qui met en valeur des sujets plus profonds. J'ai encore adoré l'écriture de l'auteure et l'histoire. Petits bémols : le manque d'attache envers les personnages et la fin, j'aurai tellement souhaité une autre fin. Mais bon.

Petit conseil : si vous n'aimez pas les descriptions, ne lisez pas ce livre, idem si vous êtes sexiste.
Lien : http://lapauselibrairie.word..
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Je ne connaissais pas du tout cette autrice, avant que ma tante m'offre ce livre et deux autres livres d'elle.

Le résumé est bien tentant, j'ai su que le livre allait me plaire au moment de le commencer.
On est plongé dans une saga familiale sur 3 générations et 4 femmes (la mère, la fille, la belle-fille et la petite-fille), courant sur tout le XXe siècle et le début du XXIe siècle.

J'aime beaucoup lire des sagas familiales et celle-ci m'a séduite. On suis une famille sur près d'un siècle et avec quatre point de vues, on en apprend énormément sur les différents personnages. C'est fascinant.

Ce livre est très plaisant et on passe un très bon moment de lecture. Cela me donne envie de lire les deux autres livres de l'autrice que j'ai dans ma PAL.

Lien : https://mathildelitteraire.b..
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