Les royaumes de feu, tome 12 : Les rebelles de Pantala

Les livres ne vous demandent pas d'arrêter de poser des questions, ne vous reprochent pas d'être pénible ou trop curieuse.

Les livres vous acceptent comme vous êtes et vous confient leurs secrets.

Jusque récemment, les meilleurs amis de Criquette avaient toujours été les livres.
Les livres vous acceptent tel que vous êtes et vous confient leurs secrets.

-Non...

Selena avait l'impression de voir les flammes et les dragons hurlants se refléter dans ses yeux verts.

-Pas la peine, répondit Lune. Ils viennent à nous.

On est en MISSION SECRÈTE HORTICOLE, alors il ne FAUT PAS FAIRE DE BRUIT, compris ?
-Loublefloublegouble, marmonna le bébé en tendant les pattes vers elle. Hercleturklemichou !
-Pas question. Non. Non, mademoiselle. Criquette, tu t'occupes de ton monstre.

-FLROBLE ! s'écria Bourdonne en sortant soudain la tête de l'écharpe. Droséra lui lança un regard noir.
-N'y penses pas une seule seconde, dragonnette ! la menaça-t-elle.
BLIMORK ! réplica la petite à plein poumons. Elle gigota dans son écharpe, en sortit le poisson dont l'odeur ne s'était pas améliorée durant le trajet, et le jeta à la tête de l'Aile de Feuille.
-Non, mais PARDON ?

Elle hésitait à le dire tout haut, mais Droséra compléta pour elle :
-Peut-être qu'il existe un antidote. Blue écarquilla les yeux.
-Ptorg kititite amfibo, déclara Bourdonne en imitant la voix solonnelle de Droséra. Celle-ci la toisa, sourcils froncés.
-J'ai l'impression que tu te moques de moi.
-Zalimpopo tutu mokomo, déclara le bébé avec gravité en mimant la mine fâchée de l'Aile de Feuille.

-Tiens, fit l'Aile de Feuille en fouillant dans ses pochettes. Donnes-lui ça.
-Pas question que je fourre une fleur de sommeil dans les naseaux d'un dragonnet tout juste éclos ! protesta Criquette. Ni un mille-pattes ni une fléchette paralysante ou je ne sais quoi...
-C'est juste de la mangue séchée, expliqua Droséra. Même moi, je n'ai jamais utilisé de toxine paralysante sur un bébé.

La reine s'avança parmi les œufs, tournant brusquement la tête d'un côté et de l'autre, dardant sa langue dans les airs. Elle passa devant le creux abritant les œufs au marquage double, sa queue serpentant derrière elle comme un cobra traquant sa proie. Arrivée devant le premier groupe d’œufs récents -ceux qui n'avaient qu'un seul dard gravé sur la coquille-, elle s’arrêta et siffla longuement. Elle pris l'un des œufs et leva sa queue, d’où sortit un long dard pointu comme une aiguille. Tout le monde savait qu'elle en avait au bout des serres, qui pouvaient infliger une douleur insoutenable. Mais Criquette n'avait jamais entendu parler de celui-là. Aussi vive que l'éclair, Frelonne abattit sa queue, plongeant son dard dans la coquille. Une sorte de lueur verte pulsatile passa du dard à l'intérieur de l’œuf -