Sous la menace de l'invasion allemande, Charlène doit fuir avec ses parents et son frère. Une marche harassante et interminable commence. A la fatigue et la faim s'ajoute bientôt l'angoisse des bombardements. Une nuit, Charlène rencontre un jeune garçon juif allemand seul et affamé qui tente de retrouver sa famille...
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Je me précipite dans ma chambre. Moi, je m'occupe d'abord de mon sac. J'y enfourne mes plus beaux vêtements. Pas question de les laisser ici ! Je retire de l'armoire ma robe du dimanche. Le grand miroir de la porte me renvoie mon reflet. Je tombe en arrêt. Comme ça, avec la robe mise contre moi, j'ai l'air de dépasser mes douze ans. Je fais moins «Choupette», et plus «Charlène». Charlène, c'est pourtant mon prénom ! Qu'est-ce qu'ils ont tous avec leurs «Choupette» ?
François ouvre à la volée la porte de ma chambre. Il traîne un gros sac derrière lui. Il susurre :
- Alors, Choupinette, on joue les starlettes ? Je m'arrache à la glace pour lui courir après :
- Attends un peu que je t'attrape, sale ver de terre !
Alain Baraton lors de son émission sur France Inter La main verte a lu le poème Le Pissenlit d'Hélène Suzzoni et Lucie Vandevelde.