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Dans ce roman hongrois fortement autobiographique, l'auteur raconte son enfance et adolescence au sein de la Hongrie sous la dictature de Miklos Horthy.
Son personnage principal, Béla, avatar de János Székely, est né d'une mère célibataire qui est obligée de l'envoyer dans une pension. Impossible de garder l'enfant dans la capitale et garder son travail ! Mais la femme qui dirige cet endroit ne pense qu'à l'argent et maltraite les enfants. Surtout ceux dont les parents ne paient pas la pension ou connaissent des retards. À ce titre, le petit Béla sera particulièrement gâté ! Souvent privé de nourriture, obligé de travailler dur pour gagner son pain et privé d'école, Béla devra se battre pour survivre.
Puis à l'âge de 14 ans, il est renvoyé dans la capitale chez sa mère qui vit de travaux de blanchisserie, s'épuisant au travail pour une misère. La relation entre le fils et sa mère est complexe : méfiance et défiance dans un premier temps mais l'obligation de lutter ensemble pour essayer de garder la tête hors de l'eau. Béla est embauché comme groom dans un luxueux hôtel, où il n'est pas payé, vivant uniquement des pourboires. La lutte entre les différents employés est âpre pour gagner la bonne place qui rapporte !
Les inégalités entre la vie luxueuse des clients et la pauvreté des employés y est plus que flagrante. Là Béla y découvre une initiation politique, mais aussi la découverte du sexe et de l'amour. Son attirance pour une riche cliente déterminera une bonne partie de son avenir. Tout comme l'arrivée dans le foyer de son père, revenu après de nombreuses années de voyage.
Un grand roman sombre et cruel, le récit d'une enfance miséreuse dans l'Europe du XXe siècle. Un livre qui m'a fait penser au "Cendres d'Angela" de Franck McCourt. Car c'est aussi l'histoire d'un enfant qui saura se battre pour survivre tout en rêvant d'Amérique. Et qui montre aussi combien la faim peut amener à renoncer à sa dignité, pour le profit d'exploiteurs qui ont oublié d'en avoir une.
Un grand livre.
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C'était terrible et merveilleux,Je me retirais le pain de la bouche pour nourrir ma mère affamée.

Désormais,je lui rapportais tous mes repas.

J'avais toujours faim,j'avais toujours sommeil.Et je travaillais douze heures par

Jour,sans compter mes Huit heures de promenade hygiénique.

Je vivais dans une hébétude d'ivrogne.J'avais des étourdissements et j'étais couvert de sueurs froides. En rentrant ,je m'appuyais aux réverbères, je restais immobile de longs moments : mes pieds ,se refusaient à avancer...

Une langue rare, écorchée vive.
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Quelle joie d'avoir découvert ce livre grâce aux chroniques enthousiastes de Jean-François Lemoine, Bidule62 et Agape92 ! Merci à eux et Babelio !

Ce roman fleuve nous raconte l'histoire, dans la Hongrie des années 1920, de l'enfance de Béla, enfant non désiré d'une pauvre paysanne adolescente, qui l'abandonne au village à la garde d'une ancienne prostituée reconvertie dans l'éducation et l'hébergement d'enfants bâtards, et ce n'est pas par charité.  Béla se sortira de ces quatorze premières très rudes années de sa vie sans mère, sans père, grâce à sa fougue, sa morgue et son envie d'apprendre.  Il y aura aussi quelques belles rencontres qui lui donneront le courage et la force de grandir dans cette vie de cul-terreux méprisé et solitaire, malgré les souffrances infligées par le manque d'amour, la famine et le dénuement.   
J'ai été étourdie par les horribles aventures vécues par cet enfant littéralement livré à lui-même, qui finit par rejoindre sa mère à Budapest où elle vit chichement en tant que laveuse de linge.  Il trouve un emploi dans la capitale hongroise en tant que groom dans un hôtel de luxe où, ébahi, il va côtoyer l'opulence et la désinvolture des riches clients qui ont plus de considération pour leur chien que pour les petites gens à leur service à l'hôtel. 
Nous sommes dans l'entre-deux-guerres, dans un parfum scandaleux de lutte des classes ;  le national-socialisme et le fascisme, mais aussi le communisme, sont en pleine ascension ; le gouffre entre les pauvres, les prolétaires et les bourgeois, les riches n'a jamais été aussi vertigineux.  On sent que ça va craquer même si la peur de perdre le peu qu'ils ont empêche les pauvres de bouger…et Béla, et sa mère se débattent pour vivre dans cette atmosphère au bord de l'implosion. 
C'est un roman sur une enfance qui n'en est pas une, sur une adolescence soucieuse, misérable, sur une forte personnalité pugnace et culottée qui se forge dans le sang et les larmes.  Mais c'est aussi le roman d'un amour qui naît et évolue entre un fils et sa mère réunis dans l'indigence, la peur du lendemain, et la volonté de s'accrocher à la vie malgré tout.  « Aujourd'hui, ce petit garçon obstiné, dont l'enfance solitaire avait engourdi tout sentiment filial, clamait par la bouche du grand gaillard de dix-sept ans : "Maman !  Maman !". » 
Des moments d'humour, de tendresse et de lumière rendent la lecture supportable, et c'est heureux car c'est un roman qui vaut la peine d'être lu, même s'il est d'une dureté implacable, même s'il nous fait rugir d'indignation, même si on est très éloigné de la musicalité du beau Danube bleu… 
Ces quelques lignes ne suffisent pas à rendre compte des sentiments qui m'ont traversée au cours de ma lecture.  Je ne vais pas m'étendre sur la grande galerie de personnages attachants ou détestables dont l'auteur tire le portrait, ils s'intègrent parfaitement dans cet hallucinant roman dont je vous conseille la lecture. 
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János Székely, écrivain hongrois qui a vécu au début du XX e siècle , réfugié aux Etats-Unis , puise dans ses souvenirs de jeunesse pour nous la raconter à travers le personnage de Béla. Abandonné par sa mère , le narrateur est élevé avec d'autres enfants par une horrible mégère. Il reverra sa mère à l'âge de 8 ans. Il vivra avec elle à Budapest et pour survivre, il devra accepter un emploi de groom dans un grand hôtel . Là, il y fait la rencontre d'Elemer, jeune militant communiste qui va l'initier à la politique . Il est également poursuivi par un sinistre personnage, Saleflic, à la solde du gouvernement d'extrême-droite. Parallèlement, il tombe amoureux de Son Excellence, femme du monde, qui « joue » avec les tout jeunes hommes. Il y a aussi le père biologique de Béla qui revient au bercail sans le sou . Personnage haut en couleur, hâbleur, charmeur et j'en passe .
Vous l'aurez compris, c'est un très long roman d'apprentissage avec une pléthore de personnages. Une lecture prenante, facile, des longueurs et des personnages dont la psychologie est peu approfondie, manichéenne.
Une lecture en demi-teinte de 854 pages qui me permet de participer au pavé de l'été de Brize . Merci à elle pour ce rendez-vous estival.



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UN CHEF D'OEUVRE!!

Ce roman avait été de nombreuses fois recommandé sur un autre site,et les critiques de Babelio étant à l'unisson,je me suis procuré ce roman,je dirai ce pavé : 800 pages!.Commencé
vendredi soir ,une grande partie du week-end m'a fait voyager en Hongrie ,où plus précisément à Budapest ( que je connais un peu pour l'avoir visitée lors d'une croisière sur le Danube).
Il vous " prend aux tripes" ce roman,nous pouvons dire que cette saga hongroise peut " s'aligner" avec nos " misérables " de Victor Hugo.
Nous allons suivre notre petit " Bela" pendant 17 ans dans la Hongrie des années 1920 aux années 1938/39,au seuil de la 2ème guerre mondiale.
Bela dont la mère à tout fait pour qu'il ne vienne pas au monde: elle ne voulait pas de cet enfant.Paysanne ,qui un soir de fête : La fête des Saints Pierre et Paul ,ayant trop bu ,s'est laissée abuser par le Don Juan du village : Beaumichel où après une nuit folle ponctuée par de nombreuses czardas et où tout le village était ivre,a pris la poudre d'escampette au petit matin en sautant dans le 1er train,mais la bêtise était faite et 9 mois après Bela pointait son petit "museau".Sans un regard pour son bébé,sa mère le confie a une ancienne prostituée et " faiseuse d'anges" : La tante Rozika,et elle part a Budapest pour travailler et envoyer de l'argent pour Bela.
Au début l'argent arrive, pas régulièrement puis bientôt, se fera rare,et Rozika en fera pâtir Bela ,une enfance de Gavroche ou bien souvent il regardait manger les autres gosses en pension chez Rozika mais lui ,allait se coucher le ventre vide !!!Rozika ,de plus le détestait et lui en a fait baver!!Mais très vite malgre ces privations ,Bela d'un caractère fort et bien trempé ,sut faire face et front a cette mégère. Sa 1ere victoire fut d'obliger Rozika à l'envoyer à l'école ou il trouva un peu de réconfort auprès de son maître d'école.Son maitrere d'école qui malgré ses " frasques" lui inculquera des notions qui lui seront d'un grand secours plus tard et lui forgeront une partie de sa personnalité.
A 14 ans ,après une grosse bêtise,il devra quitter son village et ira rejoindre sa mère a Budapest .Changement de décor entre son petit village pauvre et Budapest ,où la misère y est encore plus grande.Ce sera une lutte de tous les jours,et un jour : une rencontre ,une reconnaissance,lèvera le voile sur ses origines et renforcera sa personnalité.Je ne peux vous décrire tout ,ce serait beaucoup trop long.J'ai beaucoup aimé aussi le côté social et historique de Budapest dans les année 1930 ou la misère terrible des ouvriers cotoie la richesse des hauts dignitaires plus ou moins " mafieux " il faut le dire .Au travers ce roman nous voyons la montée du socialisme et les débuts du communisme aussi ,et en contraste l'arrivée d'Hitler et de Mussolini, tout cela raconté par Bela .Je vous encourage vivement à lire ce roman vous ne le regretterez pas ,c'est un pavé, oui, mais une fois dedans vous ne le lacherez plus, choisissez un week-end pluvieux et ouvrez ce monument ,ce chef d'oeuvre, il en vaut vraiment le détour.
⭐⭐⭐⭐⭐
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314 lecteurs/lectrices sur babelio.... C'est peu, beaucoup trop peu pour ce roman exceptionnel.
Mon challenge : réussir à convaincre une personne à s'intéresser à ce livre !
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Hongrie années 20
Nous suivons Bela, le double de l'auteur, de son enfance à ses 17 ans. Une enfance rude, difficile, scandaleuse.
Mère non mariée, obligée de trouver un emploi à Budapest, laissant son enfant dans une pension tenue par une ex prostituée dont c'est devenu le gagne-pain....
L'enfant va lutter pour avoir droit à l'école. Jusqu'à son départ pour la capitale à 14 ans et la rencontre avec sa mère. Là un monde étrange pour lui : employé comme groom dans un hôtel 4 étoiles (n'ayant que ses pourboires comme revenu), vivant dans un faubourg misérable. le contraste est finement mis en avant par l'auteur.
Bela découvre ceux qui dépensent en une soirée ce qui pourrait nourrir une famille pendant un mois, lui qui attend la moindre piècette pour avoir de quoi manger....
Il découvre également ceux qui se battent pour changer les choses....
Evidemment on pense à Gavroche, à Oliver Twist.... mais on est au XXe siècle et le nazisme et le fascisme arrivent en Hongrie....
C'est une évidence que l'auteur utilise ses souvenirs, voire son expérience, comme base à ce roman. La description des personnages habitant la maison du faubourg misérable de Budapest est précise, passionnante, mais si triste aussi. On ressent un immense gâchis de talents, de sentiments, de vies dans chacune des pages.
.
C'est un livre exceptionnel, marquant, révoltant.
Je ne m'attendais pas à dévorer ce pavé en si peu de temps ! Allez-y n'hésitez pas, il mérite de s'y attarder !!!
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quel dommage que ce livre ne trône pas en haut des grandes bibliothèques. Qu'il ne soit pas sans cesse recommandé. Il est des livres qui ne sont pas seulement de la littérature, qui sont simplement des arpents de vie qui ensemence l'existence et le regard. On ne sort pas indemne d'une telle lecture. que dis-je, d'un tel entretien. Parce qu'il s'agit de cela. On s'assoit et on écoute le récit d'un homme qui a vécu l'impensable. On écoute et on grandit de et par son regard. On ne lit pas, non, on ne lit pas ce livre. On l'écoute. C'est magistral et terrible. Certes ci et là quelques longueurs, mais cela ressemble plus à des apartés qui font rentrer l'écoute dans un autre temps. Un temps long ou le mot pourrait s'échapper et devenir une onde, une chanson, une musique. Et parfois la larme vient à son insu. le mot devient vivant et l'enfant du Danube ne peut pas mourir. On le sait, il survit en nous, il survivra en nous. Quoiqu'il en soit. On a grandit en s'arrachant à la nuit, en échappant au temps, en s'extrayant du quotidien. Pour écouter la voix des sans grades, des sans dents, des oubliés de derrière les chiffres. L'entre deux guerres en Hongrie. L'enfance meurtrie, l'amour blessé, la soif de vivre, le combat d'exister. Tout cela est dans ce chef d'oeuvre quelque peu oublié. Si vous aimez les livres humanistes, dur, parce qu'il est dur, intime, noir, parce qu'il est noir, plein d'espoir, parce qu'il est plein d'espoir, si vous aimez l'intime raconté à hauteur d'homme, si vous aimez le verbe sans fard alors ce roman est pour vous. Enfin il a été pour moi... J'ai rencontré un ami. J'ai rencontré un ami qui m'a augmenté de sa vie. Merci l'ami... Merci la vie. Merci la littérature.
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Merveilleux livre à redécouvrir : l'histoire de Béla dans la Hongrie post première guerre mondiale est assez terrifiante mais la volonté inébranlable de ce jeune garçon, par delà les épreuves, de trouver le bonheur dans ce monde impitoyable est particulièrement édifiante . Comment ne pas se dire à la lecture de ce livre que tout est possible ! D'autre part ce livre nous livre aussi un regard sur l'histoire de cette partie de l'Europe de l'Est et peut, peut-être, nous faire comprendre l'histoire d'aujourd'hui.
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L'histoire de Béla , ce pourrait être l'équivalent hongrois de Cosette mais sans Jean Valjean , un petit garçon laissé par sa mère à une vieille tante acariâtre et grippe-sous dans un village de Hongrie vers les années 1920 . Une enfance de misère avec le froid, la faim , l'absence de toute affection mais par contre les privations et les coups quand l'argent de la mère n'arrive pas assez vite .

Mais l'enfant est volontaire, débrouillard et se construit une carapace pour survivre et pour s'échapper lorsqu'il a 14 ans pour retrouver sa mère à Budapest, elle habite le Faubourg des Anges , beau nom pour désigner un quartier pauvre , loin des fastes de la capitale .

Une nouvelle vie commence pour Béla qui devient groom dans un grand Hôtel, côtoyant les plus riches . C'est encore pour lui le règne de la débrouille, avec les petits trafics , les vols, la concurrence rude avec les autres employés de l'hôtel et la découverte de l'amour, le platonique mais également le sexe dans toute sa crudité ... Avec toujours comme obsession , rapporter de quoi payer le loyer et donner à manger à sa mère . La solidarité entre locataires est forte mais le concierge impitoyable !

Au beau milieu de cette pauvreté , l'irruption de BeauMichel , son père , apporte quelques mois d'insouciante gaieté avec l'argent facile acquis sans que Béla sache comment mais cette prodigalité n'est que passagère .

Une belle et poignante description de la Hongrie au début du vingtième siècle avec la montée de courants politiques comme le communisme, le mouvement social-démocrate, le fascisme mais toujours la misère , les arrestations , les assassinats pour beaucoup de gens sans avenir malgré les promesses des uns et des autres . Ce roman donne un aperçu réaliste du premier combat de ces hommes et femmes, celui de survivre et livre une palette variée de caractères entre celui de Béla, acharné à s'en sortir, sa mère qui baisse les bras, l'étoile filante qu'est son père, les opportunistes et les sans scrupules comme le concierge et bien d'autres qui rendent la lecture captivante .

Un passé douloureux dont on sent encore la proximité lorsque l'on sort des belles avenues de Budapest ou qu'on visite le Musée de la Terreur .
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Ami lecteur
Je viens de terminer L'enfant du Danube de Janos Szekely. Un magnifique roman, début XXeme siècle. Bêla nous transporte dans le siècle avec ses doutes, ses craintes mais surtout ce voyage au travers de ce siècle. Tout est parfaitement maîtrise :la vie quotidienne, la politique, les guerres, la famille.
Bêla a un rêve : rejoindre l'Amérique : realisera t il son rêve ?
Hongrie, début du XXeme siècle. Abandonné à la naissance, Bêla est élevé par une vieille prostituée antipathique. À quatorze ans, dans l'espoir de retrouver sa mère et las de cette vie tourmentée par la pauvreté, il quitte son village pour Budapest, ville de toutes les promesses.
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