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864 pages , moins de trois jours ......Ça, c'est pour moi , un fait bien plus parlant qu'une note .....Alors , oui , le Covid , la pluie , oui, oui , mais pas que , loin de là .Ce roman est pour moi un vrai " gros coup de coeur " , un roman populaire qui va prendre sa place auprès des célébrissimes " Oliver Twist , David Copperfield "de Charles Dickens ou encore de "Cosette ou Gavroche " des inoubliables " Misérables " de Victor Hugo....Oui , mon Panthéon de lecteur vient de s'enrichir d'un invité de marque , un invité d'honneur....
La plongée dans la " cour des miracles " , le " Faubourg des Anges " à Budapest, vous attend....Nous sommes dans les années 30....Dans la chambre où vit Béla trone la " bouteille d'eau de Javel " le dernier recours quand on ne possède rien et que l'expulsion vous guette à la fin de chaque mois ...Bouteille d'eau de Javel.....Qu'est - ce qu'on va en entendre parler.....Heureusement , au coeur de la ville s'écoule le merveilleux Danube , vous savez , ce si beau " Danube bleu " qui charrie ... tant et tant de cadavres , qu'on le fait garder en permanence par des policiers .C'est noir , c'est dur , c'est désespérant et l'on ne trouve que bien peu de motifs d'espoirs pour notre ami Béla .Bela, on va suivre son enfance , et quelle enfance , puis son adolescence auprès de sa mère à Budapest...Les pages se tournent jusqu'à pas d'heure , seules les " paupières " qui se ferment nous obligent à quitter à regret le combat , à demander une trêve, pas à crier " Grâce ! " , non , on ignore ce mot chez " Beaumichel ".....
Cette lutte désespérée entre le monde de ceux qui n'ont rien , qui ne sont rien et ceux à qui on doit tout , qui veulent tout et même plus ,est relatée avec un réalisme cruel et sidérant. Pas étonnant qu'en son temps , ce livre ait été interdit ....une décision qui en dit plus qu'un long discours sur la véracité du " terrible " contexte du récit....
Les personnages ne sont pas trop nombreux si l'on tient compte de la longueur du roman , mais ils semblent tous , les uns et les autres , être un fidèle reflet d'une incroyable réalité, même si le parti pris de l'auteur est évident. On se vautre dans la gadoue , la neige , le froid , la pluie ,la faim , la peur , les humiliations , avec Bela et ses amis, on a froid, faim, on vole mais on reste dignes et si l'injustice , la violence engendrent parfois la haine , c'est la raison ,la soif de vivre et de s'en sortir qui l'emportent.....Pas de désespoir pour qui veut s'en sortir dans ce roman , oh non, mais " la bouteille d'eau de Javel " est toujours à portée de mains , comme une terrible et ultime menace...
Comme il est indiqué à la fin du roman , on ignore qui est le traducteur de ce fabuleux roman...
Même s'il y a quelques redondances , on n'y attache que peu d'importance à mon avis , tant c'est l'histoire , le récit qui occupent tout l'espace....
Voilà. Gros, gros coup de coeur .Je ne sais pas si vous partagerez mon avis mais , franchement , je me dois d'être franc , et je ne peux absolument pas cacher mon sentiment.
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C'aurait pu etre un "bildungsroman", un roman de formation. En fait ca l'est.
C'aurait pu etre une fresque sociale de l'entre-deux guerres mondiales en Hongrie. Et ca l'est.
C'aurait pu etre un conte moral. Ca l'est aussi.
Pour chacun ce pourra etre ou l'un, ou l'autre, ou tout a la fois, ou carrement autre chose.
Pour moi c'a ete une lecture inoubliable.


"Nous ne mourrons jamais!" beuglait Mishka, pere de Bela le principal heros, a tout bout de champ, dans la liesse de la beuverie comme dans la morosite de l'abstinence.
Jamais est un grand mot, mais ils ne mourront pas de sitot, ils resteront vivants dans ma memoire jusqu'a ce qu'alzheimer s'ensuive. Tous tant qu'ils sont. Bela. Et sa mere,enceinte apres une seule nuit d'amour. Sa mere qui ne peut l'elever et le confie aux mauvais soins d'une ancienne prostituee reconvertie en gardienne de batards. Et son pere, disparu apres cette nuit, qui reparait une quinzaine d'annees plus tard et fait eclore un peu de joie pour braver le denuement et le desarroi. Et son maitre, l'instituteur du village, qui force sa gardienne a l'inscrire, lui offre des chaussures pour qu'il ne rate pas l'ecole en hiver et lui donne le gout de l'etude. Et Elemer, groom comme lui a l'hotel de Buda, militant socialiste qui se devoue pour les autres jusqu'au sacrifice de sa vie. Et beaucoup d'autres. Mais surtout Bela.


Bela passe son enfance dans un village. Il connait la faim, les mauvais traitements, mais c'est un dur, un debrouillard, qui subit des injustices mais combat fierement les humiliations. Et intelligent. le plus doue de l'ecole.
Chasse du village a 14 ans (il a vole, pousse par la misere), il rejoint sa mere a Budapest. Il habitera avec elle dans le quartier misereux d'Ujpest, loin du centre de la ville. Dans un taudis dont ils auront toujours peur d'etre chasses, se privant de nourriture pour pouvoir payer le maigre loyer. Quand il sera recu comme apprenti groom (sans salaire pendant toutes les annees d'apprentissage) dans un grand hotel, il fera tous les jours trois heures de marche aller et trois heures retour, n'ayant pas de quoi se payer le tramway. Mais au moins ils mangera a sa faim. A sa faim? Pas vraiment. Il se privera de nourriture pour l'apporter a sa mere.


A l'hotel il realise le fosse qui separe les puissants, les riches, de la masse des demunis qui travaillent une journee entiere pour une miche de pain, quand ils travaillent. Il en sera deroute, en un meme temps et degoute et ebloui. Il sera initie au sexe par une "excellentissime dame" qui le jettera evidemment apres l'avoir utilise. Le sentant degourdi, il sera sollicite a la fois par des mouvements revolutionnaires plus ou moins clandestins (les "communisses" ou "camionistes") et par les nationalistes fascisants. Avec qui marchera-t-il? Qu'est-ce qui l'emportera, sa peur ou sa conscience de classe? Quand il se decidera ce sera trop tard: sa mere, desesperee, se suicide en se jetant par une fenetre; il fuit alors sa vie hongroise et embarque clandestinement dans un bateau pour Vienne. La s'arrete le recit. La finit le livre. On peut imaginer une suite d'apres la vie de l'auteur, qui quitta vers le meme age la Hongrie pour l'Allemagne, puis pour l'Amerique, ou il publia ce livre en anglais, sous un faux nom.


Roman d'apprentissage? Roman de revolte, d'apprentissage de la revolte.
Fresque sociale? Relation poignante des conditions de vie du proletariat et du lumpenproletariat hongrois sous la dictature de l'amiral Horthy entre les deux guerres mondiales.
Conte moral? Un conte sur un gavroche qui se laisse des fois impressionner mais ne se laisse jamais abattre. Qui tombe souvent mais sait rebondir. Qui reve. Qui - on le subodore, on le sait - reussira a petrir son reve en realite.

C'a ete une lecture enivrante, emouvante. C'est pour moi un grand livre.


P.S. Mes amis pardonneront mon "absenteisme". Je leur rendrai visite bientot [desirprojetespoir... :-) ].



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314 lecteurs/lectrices sur babelio.... C'est peu, beaucoup trop peu pour ce roman exceptionnel.
Mon challenge : réussir à convaincre une personne à s'intéresser à ce livre !
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Hongrie années 20
Nous suivons Bela, le double de l'auteur, de son enfance à ses 17 ans. Une enfance rude, difficile, scandaleuse.
Mère non mariée, obligée de trouver un emploi à Budapest, laissant son enfant dans une pension tenue par une ex prostituée dont c'est devenu le gagne-pain....
L'enfant va lutter pour avoir droit à l'école. Jusqu'à son départ pour la capitale à 14 ans et la rencontre avec sa mère. Là un monde étrange pour lui : employé comme groom dans un hôtel 4 étoiles (n'ayant que ses pourboires comme revenu), vivant dans un faubourg misérable. le contraste est finement mis en avant par l'auteur.
Bela découvre ceux qui dépensent en une soirée ce qui pourrait nourrir une famille pendant un mois, lui qui attend la moindre piècette pour avoir de quoi manger....
Il découvre également ceux qui se battent pour changer les choses....
Evidemment on pense à Gavroche, à Oliver Twist.... mais on est au XXe siècle et le nazisme et le fascisme arrivent en Hongrie....
C'est une évidence que l'auteur utilise ses souvenirs, voire son expérience, comme base à ce roman. La description des personnages habitant la maison du faubourg misérable de Budapest est précise, passionnante, mais si triste aussi. On ressent un immense gâchis de talents, de sentiments, de vies dans chacune des pages.
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C'est un livre exceptionnel, marquant, révoltant.
Je ne m'attendais pas à dévorer ce pavé en si peu de temps ! Allez-y n'hésitez pas, il mérite de s'y attarder !!!
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János Székely est né en Hongrie en 1901. Il commence à publier très jeune. Il fuit le nazisme et part pour les Etats-Unis. Là-bas, il est vite repéré par Hollywood comme scénariste. Il publie « l'enfant du Danube » en 1946 sous le pseudonyme de John Pen. En 1956 il est obligé de retourner à Berlin, pourchassé par le maccartisme. Il essayera de retourner dans son pays natal mais il sera rattrapé par la maladie à 57 ans et mourra avant d'avoir obtenu son visa.
Béla est « l'enfant du Danube », un gamin abandonné par sa mère dès son plus jeune âge car elle n'a jamais admis de tomber enceinte. Il est recueilli par une vieille dame antipathique, ancienne prostituée reconvertie en garde d'enfants. L'histoire de Béla commence ainsi, dans la pauvreté, le dénuement. Il n'a que le capital de son caractère combatif et l'espoir de s'en sortir par ses propres combines comme seule richesse. La fatalité ne l'épargnera jamais. Sa vie pleine de rebondissements lui offrira bien des aventures dont il n'aurait pas réchappé sans sa curiosité et sa foi dans la légende qu'il s'ait imaginé vivre. La vie de Béla c'est cette lutte permanente pour se nourrir, au milieu de cette société de « prolo » et de « communisses » qui se piétinent pour accéder au minimum vital, cette hargne à s'en sortir par tous les moyens pour parvenir à l'étage du dessus, par tous les moyens ou presque. le jeune Béla apprend vite l'art de la débrouille au milieu de cette nuée de « bêtes humaines ».
Béla est aussi János Székely. L'auteur raconte sa propre vie, ses émotions, ses fuites, à travers les tribulations du gamin.
« L'enfant du Danube » est la fresque d'un moment de l'histoire où l'inimaginable était encore en gestation : l'entre deux guerres, la montée du nazisme et du communisme en Europe centrale, le capitalisme sauvage et l'antisémitisme car il faut toujours des coupables aux malheurs d'une société égoïste et cruelle.
Traduction de Sylvie Viollis.
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Titre : L'enfant du Danube
Auteur : Jànos Székely
Année : 1946
Editeur : Editions des syrtes
Résumé : Béla est un enfant abandonné par sa mère à la naissance. Dans la Hongrie des années 20, les enfants démunis comme lui souffrent du froid et de la faim. Recueilli par une vieille prostituée, l'enfant doit se battre chaque jour pour subsister. À 14 ans il quitte son village pour Budapest et trouve un travail dans un palace où se presse toute la bonne société Hongroise. Béla y fait l'apprentissage de la vie et tente de se faire une place dans une société cruelle et inégalitaire.
Mon humble avis : L'enfant du Danube est considéré par beaucoup comme un monument de la littérature européenne. Roman autobiographique, il narre l'enfance miséreuse et les déboires de Székely, enfant livré à lui-même dans un pays en pleine mutation. Souvent comparé aux Misérables ou à l'illustre Oliver Twist, ce roman fleuve dresse un constat implacable de la situation des pauvres en Europe au début du vingtième siècle. Roman d'apprentissage mais aussi de révolte, l'auteur, qui immigra en Amérique, le publia sous un faux nom pour lui permettre de remettre les pieds dans son pays natal sans s'attirer les foudres du pouvoir en place. Székely y décrit admirablement bien les affres de la faim, les injustices, les drames qu'il a dû subir pour tenter de survivre dans un pays qui redoute et réprime l'émergence des ''communisses", comme le dit si bien la mère de Béla. Car oui, le petit enfant abandonné retrouvera finalement sa mère et même son père, personnage haut en couleur et fort en gueule. Tous trois combattront la faim ensemble, dans des conditions à peine croyables à notre époque. Malgré les affres d'une vie précaire Béla ne perd jamais espoir, sa vie est tumultueuse, il se lie d'amitié avec des groupuscules révolutionnaires, séduit une riche aristocrate et se prive de repas pour nourrir sa famille. Un personnage forcément marquant, et c'est là où la comparaison avec le Gavroche de Hugo ou le Oliver Twist de Dickens prend tout son sens. le texte de Székely est divisé en deux parties distinctes, la première sur l'enfance de Béla et la seconde qui couvre son adolescence dans la grande ville. Point commun de ces deux parties : la volonté farouche du gamin, son combat pour ne jamais abandonner sa famille et ses rêves. Dans un style qui n'a pas pris une ride, l'auteur relate ce combat quotidien, les privations, les humiliations subies par le petit peuple, les injustices et la cruauté des nantis. L'enfant du Danube est un roman poignant, intense, un roman qui touche au coeur. Sans jamais être larmoyant, Székely dresse de superbes portraits, avec une mention particulière pour le père de Béla, un homme brûlant, pathétique par moment, mais tellement attachant qu'il aurait mérité que l'auteur hongrois lui consacre un roman. C'est à la fois magnifique et hideux, triste et d'une gaieté folle, traversé d'un puissant souffle slave. C'est L'enfant du Danube, de Jànos Székely.
J'achète ? : Nous ne mourrons jamais ! C'est le cri de ralliement du père de Béla. Celui qu'il hurle à pleine voix lors de ses beuveries homériques ou lorsqu'il se met dans des colères noires. Ce leitmotiv résume parfaitement l'état d'esprit de cette famille, une façon de ne jamais mettre un genoux à terre, de faire face à l'adversité, la tête haute. Superbe, encore une fois.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Hongrie, début du XXe siècle. La mère de Béla est contrainte de laisser son fils à la campagne chez une vieille prostituée qui recueille en pension des enfants, leur donne le gîte et le couvert en échange d'un loyer.
Dans ces temps difficiles, la mère de Béla ne parvient pas toujours à subvenir à ses besoins et à ceux de son fils. Mais, heureusement, c'est un jeune débrouillard qui ne se laisse pas faire et pour obtenir ce qu'il veut il est prêt à tout.
Un jour, il décide que lui aussi doit aller à l'école. Il trouve une idée pour que la tante Rozika cède à sa requête. Il deviendra l'un des plus assidus, sérieux et travailleurs.

Puis, à quatorze ans, il rejoint finalement sa mère à Budapest. Là, une vie encore plus misérable l'attend. Il est pris en apprentissage dans un hôtel. Non rémunéré, il a le droit de manger avec les autres employés. Il est parfois obligé de faire huit heures de marche par jour pour s'y rendre car il n'a pas les moyens financiers de payer le tram.

Ce roman autobiographique est poignant. Il retrace l'enfance et l'adolescence d'un jeune garçon hongrois qui aurait préféré aller à l'école plutôt que de subvenir aux besoins de sa mère. Dans un contexte historique de l'entre deux guerres, où la misère fait des victimes chaque jour, où la faim occupe l'esprit continuellement. L'adolescent vit également ses premiers émois charnels qui marquent un changement dans la vie d'un jeune homme.

Ce pavé m'a fait vibrer, c'est un récit exceptionnel. Cela fait quelques temps que j'ai fini de le lire et il est encore présent à mon esprit. Il est d'une rare intensité. Je vous conseille vivement de découvrir cet hymne à l'espoir, à la vie.
Découvert via la box exploratology et les bons choix de Marjorie ;)
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L'ouvrage met en scène un témoignage sous forme autobiographique des conditions de vie du petit peuple hongrois d'une époque certes révolue où l'exploitation des indigents s'étalait sans complexe . Béla , le jeune personnage qui se raconte a du par la force des choses se couper de ses émotions apparentes et parait donc d'une totale absence d'affect .... technique de survie ... sans aucun doute !
L'enfance , niée , brisée , si elle peut fournir des armes , peut aussi casser à vie
Mais nous connaissons d'autres exemples en littérature ( personnages de Dickens , Hugo et autres ) qui malgré de terribles blessures à l'enfance , ayant acquis les armes nécessaires , sont parvenus à se construire en tant qu'hommes tenant debout .
Bien des enfants de l'assistance publique , des maisons de correction , ou autres institutions étatiques , se sont construits en dépit des mauvais traitements subis , de la néfaste influence de la religion et de sa morale hypocrite , et ce roman illustre à merveille comment , malgré les épreuves , l'on peut rester digne , et refuser de vivre à genoux .
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L'enfant du Danube : Un roman autobiographique renversant, la jeunesse incroyablement pauvre, affamée, de ce jeune Hongrois dans les années 1920, mis en pension par sa très jeune mère dans une maison de son village où une marâtre l'exploite sans vergogne, qui obtient par son audace le droit d'être scolarisé, qui brave la neige en culottes courtes et nu-pieds pour aller à l'école, qui rejoint sa mère à Bucarest, qui partage son logement misérable et sa précarité, qui travaille sans salaire pour une place d'apprenti dans un hôtel pour laquelle il marche 4 heures le matin, et 4 heures le soir, parce qu'ils n'ont pas d'argent pour le bus, cet hôtel qui est un endroit de luxure où il faillit perdre son âme, comment s'en est-il sorti, comment a-t-il pu devenir écrivain avec un tel départ dans la vie, chapeau très bas M. Szekely
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Une très belle découverte autobiographique grâce aux critiques des lectrices et lecteurs de Babelio ! Plus de 800 pages happées par une paire d'yeux au petit matin et en soirée !

Dans la Hongrie au début de 20ème siècle, nous suivons la vie "initiatique" de Béla de l'enfance à l'adolescence : la quête du bonheur dans ce pays où l'extrême pauvreté côtoie la richesse indécente et la corruption. Heureusement, une note d'espoir et d'espérance ponctue l'ouvrage !
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L'histoire de Béla , ce pourrait être l'équivalent hongrois de Cosette mais sans Jean Valjean , un petit garçon laissé par sa mère à une vieille tante acariâtre et grippe-sous dans un village de Hongrie vers les années 1920 . Une enfance de misère avec le froid, la faim , l'absence de toute affection mais par contre les privations et les coups quand l'argent de la mère n'arrive pas assez vite .

Mais l'enfant est volontaire, débrouillard et se construit une carapace pour survivre et pour s'échapper lorsqu'il a 14 ans pour retrouver sa mère à Budapest, elle habite le Faubourg des Anges , beau nom pour désigner un quartier pauvre , loin des fastes de la capitale .

Une nouvelle vie commence pour Béla qui devient groom dans un grand Hôtel, côtoyant les plus riches . C'est encore pour lui le règne de la débrouille, avec les petits trafics , les vols, la concurrence rude avec les autres employés de l'hôtel et la découverte de l'amour, le platonique mais également le sexe dans toute sa crudité ... Avec toujours comme obsession , rapporter de quoi payer le loyer et donner à manger à sa mère . La solidarité entre locataires est forte mais le concierge impitoyable !

Au beau milieu de cette pauvreté , l'irruption de BeauMichel , son père , apporte quelques mois d'insouciante gaieté avec l'argent facile acquis sans que Béla sache comment mais cette prodigalité n'est que passagère .

Une belle et poignante description de la Hongrie au début du vingtième siècle avec la montée de courants politiques comme le communisme, le mouvement social-démocrate, le fascisme mais toujours la misère , les arrestations , les assassinats pour beaucoup de gens sans avenir malgré les promesses des uns et des autres . Ce roman donne un aperçu réaliste du premier combat de ces hommes et femmes, celui de survivre et livre une palette variée de caractères entre celui de Béla, acharné à s'en sortir, sa mère qui baisse les bras, l'étoile filante qu'est son père, les opportunistes et les sans scrupules comme le concierge et bien d'autres qui rendent la lecture captivante .

Un passé douloureux dont on sent encore la proximité lorsque l'on sort des belles avenues de Budapest ou qu'on visite le Musée de la Terreur .
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