Maud Tabachnik plante un décor assez angoissant au Canada, dans le Manitoba. Une contrée isolée où s'est implanté une prison ultra moderne avec des prisonniers extrêmement dangereux. Déjà là le lecteur se dit que ça va être une source d'ennuis. Mais
Maud Tabachnik distrait le lecteur avec d'autres intrigues aussi intéressantes, tout en faisant monter les tensions… jusqu'au moment où les éléments se déchaînent ainsi que certains humains.
Il y a un contraste entre la modernité de la prison et les camps indiens et leur wigwam. Contraste entre le cartésianisme des uns et les croyances ancestrales des autres. Dérèglement climatique (ou autre explication scientifique) vs phénomène surnaturel.
On va découvrir différents groupes de personnages au fur et à mesure que progressent les intrigues. J'ai trouvé cela intéressant car je ne connaissais pas toutes ses institutions et leur organisation dans la société canadienne et leurs compétences juridiques. Lou Grynspan va devoir s'adapter à tous les « clans » et aux différents interlocuteurs, on sent parfois que c'est limite.
Des contrastes on en voit tout au long de cette histoire. On a d'entrée la femme chérif, pragmatique qui doit être très diplomate avec le chef indien avec ses croyances et ses positions très arrêtées.
En ce qui concerne la violence autant la nature que les humains peuvent être extrêmes.
On va suivre deux enquêtes avec leurs ramifications, et le chérif Lou Grynspan va devoir jongler avec les deux. Dans les deux intrigues les « blancs » et les « autochtones » sont impliqués.
Selon les chapitres nous avons une narration à la première personne (Lou) ou à la troisième personne mais pas toujours la même. du coup le lecteur en sait parfois plus que le Chérif, cela donne au lecteur un petit plus positif et en même temps une certaine frustration de ne pouvoir agir.
En ce qui concerne le langage,
Maud Tabachnik a émaillé son texte de mots ou d'expression pour bien ancrer son histoire au Canada. Ce n'est pas systématique et c'est très compréhensif du lecteur français, on a parfois une traduction entre parenthèse.
On retrouve un personnage homosexuel et d'origine juive, ce qui ne m'étonne pas, c'est la touche
Maud Tabachnik.
C'est un roman qu'on a du mal à lâcher avant de l'avoir fini car elle nous réserve bien des rebondissements et des émotions fortes.
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