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Citations sur Le temps vieillit vite (17)

page 50 [...] Il leva avec précaution le mince rayon de lumière vers la paroi, comme un détective qui enquête pour trouver des traces dans le néant, évita l'espace de la malade, surtout son corps, en faisant courir lentement le point lumineux sur le lit, partant du haut. Il cataloguait. Un : la poche de plastique pleine de cette matière laiteuse, avec un petit conduit qui descendait sous le drap : la nourriture. Deux : à sa droite une sorte de drainage qui aboutissait à un récipient à côté du lit. Trois : l'appareil à oxygène qui bouillait dans l'eau avant d'arriver dans le nez mais qui ne faisait aucun bruit, dont le tuyau s'était détaché quand elle avait retiré le respirateur. Quatre : une petite bouteille blanche suspendue la tête en bas avec un petit tuyau très fin qui faisait un coude où les gouttes se cognaient l'une après l'autre pour descendre vers le bras à un rythme immuable : la morphine. A ce rythme, sans variation tout le jour et toute la nuit, les médecins administraient la paix artificielle à un corps que la douleur aurait sans cela secoué violemment comme une tempête. Il aurait voulu détourner le regard, mais n'en fut pas capable, comme si le rythme monotone de la chute provoquait en lui un état de fascination, d'hypnotisme. Il pressa le petit bouton et éteignit la lumière. Et alors il les entendit, les gouttes. Elles commencèrent avec un bruit sourd et souterrain, comme si elles venaient du sol ou de la paroi : ploc plof, ploc plof ...[...].
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En allait-il donc ainsi, le temps était-il de l’air qu’elle avait laissé sortir par un petit trou minuscule dont elle ne s’était pas rendu compte ? Mais où était le trou ?, elle ne réussissait pas à le voir.
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Pense aux bouteilles en plastique, celles d'eau minérale, la bouteille a un sens tant qu'elle est pleine d'eau, mais quand tu l'as bue tu peux la ratatiner sur elle-même et puis tu la jettes, voilà ce qui m'est arrivé, le temps s'est pour moi ratatiné, un peu aussi les vertèbres, si je puis le dire comme ça...
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Et cette histoire-là, qu’il s’était racontée de si nombreuses fois qu’elle lui semblait un livre déjà écrit et qui était très facile à dire dans la parole mentale avec laquelle il se la racontait, était en revanche très difficile à écrire avec les lettres de l’alphabet auxquelles lui aussi avait recours quand la pensée doit se faire concrète. C’était comme s’il lui manquait le principe de réalité pour écrire son histoire, et c’était pour cela, pour vivre la réalité effective de ce qui était réel en lui mais qui ne réussissait pas vraiment à être réel, qu’il avait choisi ce lieu.
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Comme la nuit peut être présente. Elle s’impose de sa seule présence, faite seulement d’elle-même, elle est absolue, chaque espace lui appartient, de la même présence que le fantôme dont tu sais qu’il est là en face de toi mais qui est partout, y compris dans ton dos, et si tu te réfugies dans un petit coin de lumière tu deviens prisonnier de celui-ci, parce que autour, comme une mer qui circonvient ton petit phare, il y a l’infranchissable présence de la nuit.
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(...) l'inévitable n'arrive jamais, l'imprévu toujours (dans Festival)
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En allait-il donc ainsi ? Le temps était-il de l'air qu'elle avait laissé sortir par un petit trou minuscule dont elle ne s'était pas rendu compte ? Mais où était le trou ? Elle ne réunissait pas à le voir.
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Parfois le sens profond d'une histoire se révèle alors que cette histoire semblait conclue.
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Comme la nuit peut être présente. Elle s'impose de sa seule présence, faite seulement d'elle-même, elle est absolue, chaque espace lui appartient, de la même présence que le fantôme dont tu sais qu'il est là en face de toi mais qui est partout, y compris dans ton dos, et si tu te réfugies dans un petit coin de lumière tu deviens prisonnier de celui-ci, parce que autour, comme une mer qui circonvient ton petit phare, il y a l'infranchissable présence de la nuit. (dans Ploc plof, ploc plof)
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La chose la plus belle du monde.C'est une fillette chauve promenée dans une chaise roulante par une infirmière qui l'avait dit. Elle savait quelle était la plus belle chose du monde , alors que lui ne le savait pas.
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