Orange, tome 7

Accepter de vivre, c’est comme marcher dans un paysage enneigé. Même si on n’en voit pas le bout, ce n’est pas grave. Même si parfois on s’arrête, on tombe, jamais il ne faut s’arrêter. Il faut continuer d’avancer, pas à pas, car toujours après la neige, le printemps nous attend.

En quoi c’est mal, d’être faible ? Et puis, ça peut être un avantage parfois… Il n’y a personne de mieux placé que quelqu’un qui souffre pour comprendre ce que vivent ceux qui sont dans la même situation. Moi, je crois que les gens forts sont là pour prendre soin et protéger les gens supposément faibles. On est tous complémentaires. On a tous un rôle à remplir, quelqu’un à soutenir à notre manière.

Qu'est-ce qu'on ressent, au juste, quand on a envie de mourir ? Vouloir mourir, c'est synonyme de "préférer ne jamais être venu au monde" ? Désolé Kakeru. Ce sentiment, je ne le saisis toujours pas. Par contre, je comprends ce que signifie "être venu au monde" ! Moi, je suis né pour te faire rire. Alors t'as intérêt à me faire le plaisir de rester en vie !

Toujours après la neige, le printemps nous attend.

- Au fait, Hagita... Tu les as mangés, toi, les chocolats que je t'ai offerts ?
- Euh, c'étaient pas des crottes de chien, ces trucs ?

Quand on prend conscience de son propre bonheur, on arrête d’envier les autres.

- Dis, Kakeru... On ressent quoi, quand on a envie de mourir ?
[...]
- Eh bien... C'est très douloureux... C'est comme si tu étais dans un long tunnel dont tu ne voyais jamais le bout... Et que cette envie de disparaître ne te quittait jamais. En plus, toutes ces petites choses qui te donnent de la joie... comme acheter un nouveau jeu ou préparer une sortie avec quelqu'un... Il suffit d'un rien pour qu'elles se vident de leur sens.

Ce courrier est pour toi,
N'oublie jamais que tu es quelqu'un de précieux.
Merci d'avoir surgi dans ma vie.
Puisse ton avenir être synonyme de bonheur.

Dans la vie, les grandes décisions qui se présentent à nous se résument en général à choisir entre deux solutions mais pourquoi une simple alternative suffit à nous faire hésiter à ce point ?

Papa, merci de m'avoir permis d'exister. Merci de m'avoir enseigné le sens du mot "bonheur".