Les Coeurs silencieux

Que feriez-vous si vous n'étiez plus maître de votre corps?
Que vous ne puissiez plus bouger, plus vous exprimer alors que vous observez tout ce qu'il se passe autour de vous sans interagir?
Cela peut arriver à n'importe qui et n'importe quand.

Et se sentir prisonnier dans un corps qui refuse de fonctionner correctement, c'est ce que PEDRO DA SILVA, 68 ans, va vivre dans ce roman de SOPHIE TAL MEN.

Jeune retraité pourtant très actif, PEDRO est victime d'un AVC dans l'entrée de son immeuble.
Pris en charge rapidement par les services de secours, ce dernier ne comprend pas ce qu'il se passe, lui qui estime à la vie saine et sans accros.
Enfin, si, il a des accrocs au coeur et à l'âme.
Il possède des parts d'ombre, surtout au sujet de ses enfants.

PEDRO a quitté sa compagne ADELINE et ses deux fils, TOMÀS et TIAGO, il y a plus de 20 ans maintenant. Il a fui pour des raisons qui le taraudent encore et encore plus depuis son AVC.
Après son départ, PEDRO a rencontré VÉRONIQUE une cadre à l'hôpital de Brest.
Une femme de caractère et mère de la petite Sarah.
Fille que Pedro va prendre sous son aile et l'élever comme si c'était sa propre enfant.

PEDRO comprend que son AVC lui a ôté la possibilité de parler.
Les mots ne sortent plus de sa bouche.
Comme ils ne sortaient plus vraiment de son coeur depuis des années à renier ce qu'il avait fait et à se demander pourquoi il n'avait jamais fait le premier pas vers ses fils.

L'envie d'aller de l'avant va le gagner.
Il voudrait leur parler, du moins, exprimer ses regrets et ses pourquoi.
Et c'est grâce à SARAH, qui l'aide durant sa convalescence, que PEDRO va entamer un chemin vers la rédemption et vers l'amour qu'il a toujours eu pour ses fils.

SARAH va devenir son messager vers les personnes que PEDRO a voulu effacer de son passé.
Elle, qui a connu aussi des déboires et qui, à plus de trente ans, a une vie décousue et complétement vouée à son travail d'infirmière.

Entre la Bretagne et le Portugal, Sarah va tenter de renouer PEDRO avec les liens de son ancienne vie, tout en découvrant de son côté une possible nouvelle vie.

Comment vont réagir les fils de PEDRO à l'arrivée de SARAH?
Vont-ils revoir leur père?
PEDRO recouvra-t-il la parole et exprimer tout ce qu'il a sur le coeur?

SOPHIE TAL MEN nous offre avec ce roman un magnifique et tendre récit “choral”, peuplé de personnages attachants, au passé difficile pour certains.

Avec un style léger, elle arrive à aborder en douceur des thématiques difficiles comme l'abandon d'un parent, la fuite par peur de responsabilités et l'incapacité à exprimer ses émotions.
La destructrice force des non-dits et des silences est donc un thème récurrent dans le livre.
Elle parle aussi de la peur de l'handicap, de la recherche de reconnaissance et de l'absence d'affection. Sans oublier le lourd héritage du passé.
Et ce, sans tomber dans le larmoyant et le pathos, ce qui est pour moi une qualité.
Exprimer le négatif sans trop le signaler est la marque d'une excellente autrice.

L'écriture est limpide, sans lourdeur, non dénuée de poésie et d'humour.
Le rythme est correct et l'envie de tourner les pages vient facilement.

Les personnages principaux sont bien abordés psychologiquement.
Comme cité plus haut, ils sont pour la plupart attachants et on ressent énormément d'empathie pour nos protagonistes.
Dont TIAGO et SARAH qui ressortent du lot pour ma part.

LES COEURS SILENCIEUX est mon premier roman de cette autrice et il m'a beaucoup plu.

On réfléchit, on s'étonne, on pleure, on compatit, on comprend, on rit, on sourit, on voyage, on poétise, on pense, on avance.
Toute une kyrielle de choses que j'ai cru ressentir durant ma lecture.
Ce qui me l'a rendue encore plus intéressante.

Pour terminer, je dirais que s'exprimer, avancer et ne rien regretter seraient les idées que je retiendrai de ce superbe roman de SOPHIE TAL MEN.
Autrice que je suivrai désormais de près, mais aussi dont je lirai les oeuvres précédentes.

Sophie Tal Men et sa bande de potes médicaux... Quand on commence, on sait comment ça va finir ! C'est du feel good, très convenu... Et pourtant, on y revient ! Comme une petite sucrerie interdite par une overdose de guimauve mais que l'on ne peut s'empêcher de déguster. Une fois de temps en temps, c'est bon à prendre ou à lire !

Un roman fort qui parle de la force des liens et du pouvoir des mots. Les personnages sont touchants, dès les premières lignes, j'ai aimé la plume de l'autrice qui m'a émue. Voyagez entre Lisbonne et la Bretagne, avec Sarah, infirmière qui prend soin de ses proches, mais jamais d'elle-même. Et il y a Pedro, son beau-père auquel elle est très attachée, un vrai papa de substitution. Admis d'urgence à l'hôpital, il va perdre l'usage de la parole. Elle va alors tout faire pour qu'il se réconcilie avec sa famille, et notamment son fils, Tomas, qui vit au Portugal. Elle va alors devenir sa « voix » et ne reculer devant aucun obstacle pour briser ce silence qui pèse depuis des années. Mais le jeune homme ne va pas voir d'un bon oeil l'intrusion dans sa vie, surtout, qu'ils ont de nombreux souvenirs d'enfance en commun. Mais parfois, remuer le passé a du bon…L'autrice aborde des sujets difficiles comme l'autisme ou encore l'anorexie avec beaucoup de délicatesse.

Ce fut une douce parenthèse qui m'a emporté, on vibre d'émotion avec ses coeurs silencieux. Une histoire de pardon et d'amour sous toutes ses formes. Surtout, dites à vos proches que vous les aimez, c'est trop important ! C'était la première fois que je lisais Sophie Tal Men, et ça m'a donné très envie d'en découvrir plus.

Pédro, fils d'immigré portugais, a derrière lui une vie d'abandons et de ruptures : son père, ses fils. Lui qui a si peu pu dire quand il avait la parole, ne peut plus parler.
La détermination bienveillante de Sarah, fille de sa compagne, qu'il a su aimer comme sa fille, permettra une forme de résilience.
Les mots et l'écriture contre les maux.

C'est avec un réel plaisir mêlé d'une certaine excitation que j'ai pu assister à la rencontre-signature avec Sophie Tal Men, interview menée par Babelio que je remercie vivement de m'avoir invité, ainsi que les éditions Albin Michel qui m'ont offert 2 beaux ouvrages et permis de découvrir cet auteur. Sophie Tal Men est quelqu'un de très généreux, prompte à répondre à ses lecteurs, un public de passionnés s'interrogeant sur sa manière d'écrire ; souhaitant évoquer les lieux où se situe l'histoire et pourquoi certains lieux peuvent être considérés comme des personnages à part entière.
Dans ses romans on retrouve parfois l'un des protagonistes qui évolue d'une histoire à l'autre, comme le feraient les membres d'une même famille en suivant chacun sa propre destinée.
Le 2e roman "Les coeurs silencieux" que j'ai lu d'une traite, m'a beaucoup plu car il aborde un thème qui m'est particulièrement cher. Il y a également une très belle histoire d'amour, une jeune femme attachante et solaire qui va se retrouver confrontée à deux hommes plus sombres, ce qui la renverra à sa propre existence. La psychologie des personnages est très intéressante mais c'est la partie plus "clinique" qui m'a intéressé avec la problématique du malade qui découvre petit à petit sa pathologie ; comment il ressent les choses ; vit sa maladie ou plutôt apprend à vivre avec ; les nombreux questionnements qui lui viennent en tête et aussi les interrogations de l'entourage. J'ai pu appréhender grâce à ce livre certaines des questions qui restent sans réponse lorsqu'un proche est atteint d'une grave maladie. En cela ce livre m'a bouleversé. L'intrigue amoureuse qui se noue en filigrane permet au roman de conserver sa note positive. Une vraie leçon de vie que nous révèle une fois de plus Sophie Tal Men dans son dernier roman, à la plume toujours aussi fluide et limpide, et d'une grâce infinie pour aborder les thèmes universels que sont la vie, la maladie, l'amour.
Enfin je remercie l'auteur pour sa dédicace qui a pris tout son sens lors de ma lecture et me touche infiniment :
"Et si les coeurs s'autorisaient enfin à parler..."

Avoir un livre de Sophie Tal Men dans sa pal, c'est l'assurance de passer un moment cosy.

C'est la garantie de continuer à suivre les personnages de ses premiers romans, même si ils n'apparaissent que de manière succincte.

Et la joie de revoir la Bretagne si chère à son coeur. Dans ce roman la, nous partons au Portugal,où tout est décrit de façon à nous faire voyager et nous donner envie de découvrir ce pays.

Mais ce roman ce n'est pas que ça, il nous bouscule, nous interroge, et nous fait prendre conscience que la vie est bien trop courte et qu'il faut profiter de l'instant présent.

Apprendre à accepter, à aimer, à lâcher prise, et à pardonner pour avancer, tels sont les messages que nous fait passer Sophie Tal Men, attendez vous donc à un tourbillon d'émotions.

Je terminerais avec cette citation «  On pardonne aux gens qu'on aime, car l'amour est plus fort que la haine »

«  Suite à un AVC, Pedro perd la parole mais réalise qu'il y a des mots qu'il n'a pas su dire. Est-ce trop tard pour les exprimer?
Sa belle-fille, Sarah fera tout pour que l'amour et les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux soient prononcés. »

J'attends avec impatience chaque livre de Sophie Tal Men. Je passe toujours de très bons moments avec ses romans qui font du bien au coeur et à l'âme. Et encore une fois, je n'ai pas été déçue. Bien que ce ne soit pas mon préféré, j'ai retrouvé la plume délicate de l'auteure que j'aime tant. C'est un roman riche en sensibilité et en émotions. 
Les personnages sont touchants et attachants. J'ai passé un très bon moment en compagnie de Sarah, Tomàs et Pedro et j'ai été également touchée par la beauté des personnages secondaires tels que Tiago et Adeline.
J'ai aimé retrouver le Gobe-Mouches et apercevoir entre les couloirs de l'hôpital d'anciens personnages.
Un voyage non seulement entre la Bretagne et Lisbonne, mais aussi un voyage vers le pardon, la libération des silences et des rancoeurs, une invitation à aimer.
C'est beau, c'est simple. 
Et quoi de mieux pour résumer la beauté de ce roman que de revenir sur la chanson « Les mots bleus”, que je n'ai cessé de fredonner en lisant ce roman.
Merci à l'auteure pour cette belle histoire.