J’étais journaliste avant, dans ma vraie vie. J’aimais mon métier ! Enquêter et rendre compte de la vérité à la population. Puis la propagande s’invita, et il me fut plus difficile de travailler dans de bonnes conditions. Quand on m’a intégré à l’armée afin de partir en France, je pensais que j’allais le faire en qualité de journaliste, et non de simple soldat.
Elle se retrouvait orpheline de père et de mère en un jour. Jamais elle n’avait pu imaginer qu’à l’âge de quarante ans, elle serait seule. Plus de grands-parents pour Julie, sa fille de treize ans. Celle-ci attendait que l’orage passe et ne s’approchait de sa mère que brièvement afin de prendre la température. Mais puisque cette colère sourde ne voulait pas retomber, la jeune fille vivait dans sa chambre depuis l’annonce du drame. Reprenant son monologue, Myriam pensa qu’il faudrait organiser encore bien des choses. Et que faire de la maison ? Il faudrait d’abord la vider. Des heures et des heures à manipuler les bibelots et autres objets emplis de souvenirs ; c’était au-dessus de ses forces !
Le problème est que son état de soldat ennemi, qui chasse et tue les miens, cela ne laisse aucune place à l’amitié, ou davantage. Ces allemands m’écœurent ! Et je deviendrai moi aussi une personne à abattre si quelqu’un savait mon secret. Je suis née juive, bien que n’ayant aucune culture de cette religion. Mais cela suffit à faire de moi une cible potentielle.