Fin 1941, Burma est de retour d'un camp de prisonniers en Allemagne. Le train qui le ramène en zone libre s'arrête à Lyon. Là, de la fenêtre de son wagon, il voit son ancien collaborateur Bob Colomer se faire tuer sur le quai, juste après que ce dernier lui ait crié: ‘Patron, 120 rue de la gare'. Débute alors une enquête de Burma d'abord à Lyon, puis à Paris à la recherche de l'assassin de Colomer et du 120 rue de la gare, adresse certainement liée à l'assassinat.
Tardi a bien saisi l'atmosphère du roman de Leo Malet. Ses planches en lavis noir, gris et blanc collent parfaitement avec le type de roman - le roman noir - et avec l'époque et le sujet du roman: le temps des camps de prisonniers et de la France occupée. Il a dessiné un Nestor Burma et un Faroux, tels qu'on se les imagine. C'est le bon côté de cette BD. Mais ce roman là de Léo Malet a vraiment vieilli, avec sa structure à la Agatha Christie. Ainsi Burma trouve le coupable par une série d'observations et de déductions, comme Hercule Poirot quand il fait marcher ses petites cellules grises. Il organise, également comme Hercule Poirot, une réunion finale de tous les protagonistes et annonce ‘L'assassin est parmi nous'. Puis après une exposition de ses déductions, il déclare ‘Je vais vous présenter l'assassin' et le désigne. S'en suit une longue explication de ce qui s'est passé, hélas pas très compatible avec le format BD. En effet sur 16 des dernières pages, la surface des bulles de texte est supérieure à celle des dessins. Ce qui rend la lecture peu fluide, voire pénible. Dommage. Dans la série des Leo Malet - Tardi, je préfère Brouillard au pont de Tolbiac, plus adapté à la BD, plus nerveux et plus émouvant.
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