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Critique de fanfanouche24


Samedi 13 mai 2023 - Square des Poètes- livres - voyageurs

Déjà plus de 2 semaines que j'ai trouvé sur mon chemin ce texte, en venant déposer moi- même des ouvrages dans ce charmant kiosque de "livres- voyageurs ", qui m'a réservé ces derniers mois de fort belles surprises, connus ou pas.C'est l' Imprévu total et j'adore !

Là, il s'agissait d'une auteure que j'apprécie tout particulièrement...et cet écrit avait tout pour me séduire, étant passionnée de " Photographie" ...

Toutefois, le sujet ne s'arrête pas à cela...loin de là !...

Je débute par une citation décrivant fort bien le point de départ de la naissance de ce texte, le noyau central de ce livre singulier ...

"À quoi ma rencontre avec Diane Arbus a-t-elle tenu? À rien, à la lumière et à la solitude de ce jour d'automne, au souvenir du Musée du Jeu de Paume avec mes parents. À rien.J'en ai, rétrospectivement, le vertige. Car il y a des rencontres qui sauvent. Elles vous saisissent au corps, elles vous soulèvent du sol auquel vous êtes englué, elles vous font passer de la nuit à la lumière."

c'est l'incroyable rencontre, rencontre - sauvetage" imprévue, " miracle " comme coup de foudre pour le travail de Diane Arbus, lors d'une exposition au Jeu de Paume (où elle se rendait, enfant, avec ses parents ), à un moment de profond mal-être de l'auteure...

Le récit de Laurence Tardieu va nous relater la rencontre de deux sensibilités, de deux histoires qui, de façon très troublante , possèdent de nombreux points d'intersection entre les environnements, la classe sociale, une enfance peu sereine : milieu très riche, lisse, policé, normatif à outrance, la solitude intense d'enfants livrés aux mains de gouvernantes, dans des grandes maisons vides...
(** Cela m'a fait songer en lisant ces ambiances trop bourgeoises, trop parfaites...et mortifères dans un même temps au récit de Fritz Zorn " Mars"...)

Il est tout aussi "troublant" d'observer combien on se construit fréquemment " CONTRE ".Les Excès de normes du milieu de Diane Arbus l'amènent à aller débusquer l'autre face des choses, des êtres, l'envers du décor dans les milieux les plus marginaux qui soient , tout au long de sa carrière..!

"Ce qui l'obsédait : faire tomber les masques, saisir ce que chacun est de l'autre côté du rideau des apparences. Elle cherchait l'autre. Elle disait de son appareil photo qu'il était son passeport. Celui qui lui permettait de franchir les frontières, d'aller vers ceux qu'elle voulait connaître, connaître intimement : ceux dont elle voulait atteindre " la vie intérieure "

En nous décrivant son enthousiasme pour les clichés de Diane Arbus en ajoutant la description de ses émotions au fil de ses recherches sur sa vie personnelle, Laurence Tardieu va découvrir une sorte de " Double", de " miroir", de révélateur , qui va lui permettre de sortir d'une affreuse période de dépression et d'idées très noires !

Diane Arbus va être comme un modèle, un " absolu singulier" dans son art...qui va l'inspirer et lui ré-insuffler l'élan de vivre , de " faire"; ce qui veut dire reprendre goût à son travail d'écrivain...à son art à elle: celui d' ÉCRIRE....

J'ai omis de préciser qu'en parallèle de ce texte très personnel...on apprend d'abondantes " choses" sur le parcours exceptionnel de cette artiste- photographe

"Ton appareil photo en main, tu posais ton regard sur les frontières. La frontière du féminin-masculin, la frontière entre le monde de l'enfance et celui des adultes, la frontière entre la folie et l'équilibre mental, la frontière entre les pauvres et les riches.Tu les sondais, tu les faisais ployer.Tu voulais voir ce qui tenait. Ce qui, à la fin, tenait."

Même si j'ai été enthousiaste de cette lecture et que j'ai été quelque peu tentée de garder ce livre,je me suis décidée à le rapporter afin qu'il puisse être partagé avec de nouveaux lecteurs, car c'est un livre tout à fait captivant et emotionnant...!



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