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Citations sur Nuit d'épine (41)

La nuit permet tout : toutes les audaces, toutes les images, toutes les noces sémantiques, imaginaires, lyriques. Et moi qui ne connais pas encore Moscou, même pas celle de Michel Strogoff, non plus celle des Cosaques de Tolstoï, je la vois, cette ville, plus vivante, qu'elle ne peut être, parce que je la vois la nuit et par les yeux d'un poète.
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Ainsi vont les bavures policières aux Etats-Unis. A cette cadence, ce nombre et cette impunité, s'agit-il encore de bavures ? Ils prétendent souvent, les très rares fois où il y a enquête, qu'ils ont cru que... il allait tirer, il dissimulait quelque chose sous sa capuche, il cachait de mauvais desseins d'autant plus dangereux que rien n'en transpirait, il faisait semblant d'avoir les mains en l'air, son pistolet jouet ressemblait à un vrai colt, il allait sortir un mauser de sa poche au lieu de la pièce d'identité requise, il mentait quand il disait qu'il ne pouvait respirer... De quoi ont-ils peur ? De quels dangers se prémunissent-ils ? De quel bord viennent les assassinats depuis des lustres ? Qui tire sur qui ? Qui lynche qui ? Qui exécute qui sans risques ? Qui cherche à décimer quels jeunes mâles ?
Et qui, a contrario, expérimente au plus jeune âge l'insécurité diffuse et insensée ?
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Les quelques pirogues que l'on croise sont celles d'orpailleurs clandestins. Le trafic bat son plein , avec tous ses effets, destruction des écosystèmes, pollution du lit des rivières, maltraitance des sols, empoisonnement au mercure, trafic en tout genre : médicaments, carburant, or, matériel, alcools, jeunes femmes et jeunes filles, avec des complicités diffuses. Comme d'habitude, l'administration, dans toute sa splendeur en territoire déshérité, tape sur ceux qu'elle peut, les quelques artisans à demi en règle, ignore ceux qui ignore ses lois et son autorité, pérore, menace, en attendant de retrouver peut-être, un jour, grâce à ses jeunes soldats dévoués, le contrôle du territoire. Pour l'heure, elle hausse le ton en ville à la radio et à la télévision, néglige les comparses probables dans le commerce et les services, procède comme par le passé où elle se souciait au lieu de protéger la forêt, les cours d'eau et la ressource minière, de quadriller l'hinterland par des postes de douanes (oui, oui, neuf au plus fort du deuxième cycle de l'or, à Grigel, Waki, Inini, Maripasoula, Abounami, Beïman, Sparwine, Mana, Saint-Laurent). Elke lève donc taxe sur ce qui ne peut lui échapper : l'activité des bijoutiers. Cela lui suffit pour le moment.
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"C'est au-moment où l'Europe est tombée dans les mains des financiers et des capitaines d'industrie les plus dénués de scrupules que l'Europe s'est propagée. " Césaire.
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Lorsqu'ils ont assassiné Martin Luther King, il n'avait pas quarante ans. Medgar Evers non plus. Pas plus qu'Ernesto Che Guevara. Ni Malcom X. Ni Zapata, ni Sandino, ni CamilloTorres Restrepo. Ni Sankara. Avant d'être enfermé dans le Jura dans ce petit cachot du fort de Joux sans lumière ni chauffage ni nourriture et d'y périr de froid et de faim, Toussaint Louverture avait bravé Leclerc, général napoléonien qu'il avait fait plier et qui, sournoisement, le mit aux fers : " En me renversant, vous croyez avoir abattu l'arbre de la liberté à Saint-Domingue, mais il repoussera car ses racines sont profondes et puissantes. "
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A trop exagérer l𠆞nfer, elles le rendent invraisemblable.
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Ce noir et blanc de faubourg et de bidonville qui contraste avec le noir et blanc d'intérieurs cossus ou bourgeois dessine la dislocation sociale. Les visages marqués, les silhouettes disgracieuses, les voix rugueuses disent pourtant une beauté, celle d'individus abrupts quotidiennement aux prises avec une vie âpre et qui savent encore rire , aiment bruyamment, femnes en verve et en mouvement , et des enfants qui restent turbulents jusqu'à la pré-adolescence où vite, vite l'usine les avale. C'est la pauvreté, pire la misère, saisies au plus proche de leurs ravages, dans la palpitation même des corps livrés aux cadences industrielles et à la voracité de la machine
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Ainsi, les poulets aux hormones congelés ont fait leur apparition dans les communes et les villages les plus éloignés ; comme nous ils prennent la pirogue aujourd'hui, après avoir parcouru en container réfrigéré dix mille kilomètres depuis la rive nord de l'Atlantique. Ils sont arrivés en même temps que le Coca-Cola, les bières et les T-shirts NYPD.
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Nous accostons au petit jour. Nous sommes à faible distance des monts Tumuc Humac et du mythique point de trijonction qui marque le croisement physique ou la séparation, la tangence assurément, entre Brésil, Guyane et Surinam.
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Le fleuve paraît plus nourricier que la mer, il n'est pas plus hospitalier. Là où la mer vous accueille en pente douce, que la marée basse dévoile sans manières, le fleuve peut vous absorber brutalement, à quelques mètres de la rive, dans une profondeur de gouffre.
Chaque milieu a ses périls, la ville n'est pas en reste. Il faut, ici comme ailleurs, savoir s'accommoder des dangers. Le Maroni est une zone très impaludée. J'ai fait, les trois jours précédents, une cure de tisane de kwachi. Cette plante contient de la quinine. Nous le savons tous, sur le littoral et dans l'intérieur. Cela n'empêche pas des industriels et des chercheurs de déposer des brevets, sur la plante, ses molécules, et la connaissance empirique de ses vertus.
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