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EAN : 9782848766959
173 pages
Philippe Rey (19/04/2018)
3.73/5   62 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage passionnant, Christiane Taubira rend hommage aux livres et aux écrivains qui l’ont façonnée. De son enfance à Cayenne – où les lectures des jeunes filles étaient sévèrement contrôlées – à aujourd’hui, les auteurs et leurs œuvres défilent : Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Gabriel Garcia Marquez, René Char, Yachar Kemal, Simone Weil, Toni Morrison, et tant d’autres…

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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Sans parler de politique, puisqu'il n'en est nullement question ici, je peux vous confier que j'ai toujours apprécié Christiane Taubira pour son humanité, son érudition, son éloquence. Et j'ai retrouvé tous ces traits sous sa plume dans Baroque Sarabande.

Bien que le fil rouge de cet essai soit la littérature, l'érudition de Christiane Taubira ne s'arrête pas là et elle n'a de cesse de créer des liens entre la littérature et la peinture, la musique, la chanson, la photographie, la sculpture, le cinéma, la danse et même le sport !
Ses références sont nombreuses et variées même si l'on devine où vont ses préférences (Césaire, les auteurs créoles et surtout les poètes de tous bords ne sont jamais très loin).

Les livres dont elle nous parle mettent aussi en lumière son humanisme : il y est question de la condition féminine, d'esclavage et de colonialisme, de régionalisme et des DOM-TOM...

Christiane Taubira est aussi éloquente et efficace à l'écrit qu'à l'oral. Sa plume peut parfois paraître un peu complexe mais toujours très poétique et musicale.
Dans Baroque Sarabande, il est souvent question de la langue (ou devrais-je dire des langues), une langue mouvante qui s'enrichit inlassablement. Il y sera donc aussi question de traduction, de linguistique...

Un ouvrage donc fort intéressant, qui a emmené ma curiosité vers de nombreux auteurs qui m'étaient inconnus.
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Un très beau titre que Baroque sarabande qui ouvre bien des portes. C'est un des messages de Christiane TAUBIRA. Ne vous interdisez rien, mais ayez le sens de l'analyse et de la critique, et étoffez vos lectures afin de mieux comprendre le monde autour de vous.

Sauf que trop de références au bout d'un moment lasse. Bien des auteurs sont énoncés et viennent éclairer Christiane TAUBIRA sur ses choix dans la vie de tous les jours et son amour pour la langue.

Un livre pour les érudits. Difficile de tout comprendre, vu qu'elle fait référence à des auteurs que je n'ai pas lus et donc pas le même ressenti. de plus, je n'ai pas les billes nécessaires pour apprécier à sa juste valeur les poètes qu'elle cite. Professeur Dan a décrit mieux que moi les difficultés à aborder ce livre.

Bref, il en restera que je lirai vraisemblablement quelques-uns des auteurs dont parle Christiane TAUBIRA. C'est toujours ça.
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Déjà plus de deux mois que j'ai abandonné à regret ce livre....Tout était pour me plaire : la personnalité dynamique, charismatique, courageuse , brillante de cette femme, devenue ministre de la Justice...
Ma curiosité s'est éveillée lorsque j'ai pris connaissance qu'elle parlerait des livres, auteurs qui l'avaient marquée...

Peut-être n'étais-je pas dans une disponibilité suffisante ou est-ce ce ton fréquemment revendicatif (historiquement, et c'est légitime !) qui a freiné mon élan... L'ensemble m'a semblé distant, froid... à mon avis, éminemment subjectif, je vous l'avoue !!...

Pour l'instant, j'abandonne... le parcours de cette femme est admirable... mais là, je ne parviens pas à entrer dans son ouvrage...Je le mets provisoirement de côté...
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Christiane Taubira est peut-être une personnalité clivante, on peut lui trouver un caractère trop autoritaire mais nul ne peut nier sa grande culture et sa qualité d'expression écrite et orale. Est-ce générationnel ? Combien d'hommes et femmes politiques peuvent aujourd'hui se targuer d'une telle culture.
Christiane Taubira rend hommage dans cette sarabande à tous les auteurs mais aussi musiciens, cinéastes qui l'ont forgée. Que de références, trop parfois ! Elle explique qu'elle n'a pas souhaité évoquer des auteurs déjà très connus. Elle convoque plutôt des auteurs sud américains, africains, antillais, explique combien la littérature lui est nécessaire comme l'air, la nourriture, la protège et lui fournit des armes. Vous serez peut-être déçus si vous vous attendez à un récit intime, personnel même s'il est un poil autobiographique mais que de réflexions sur la langue, les livres, quelle sincérité, quelles envolées lorsqu'elle évoque toutes les oeuvres qui l'ont marquée. Des oeuvres qui l'ont confortée ou lui ont été hostile mais qu'elle a admirées.
Un très bel hommage à la littérature en général, capable de nous transcender.
"Des livres qui nous réveillent, nous bousculent, nous désolent ou nous réconfortent, nous fouillent nous éclairent, nous sauvent des naufrages"
Très belle plume qui plus est.
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Baroque sarabande (Christiane Taubira, 136 pages, Points)
Christiane Taubira faisant l'éloge convenu de Flamby Hollande n'est certes pas à mes yeux le côté le plus attachant du personnage. Mais elle a osé porter le projet de loi sur le mariage pour tous, tenté (avec un succès limité) de desserrer à peine l'étau d'un appareil judiciaire qui ne semble connaitre que la répression. Et elle nous a offert quelques beaux moments d'anthologie à l'Assemblée Nationale. Face à des députés réactionnaires bavant leur vocabulaire restreint en guise d'attaques aussi petites que sournoises, elle répondait parfois avec révolte ou rage, toujours avec force et conviction, souvent avec un humour décapant, et des références littéraires flamboyantes à ces élus de la droite la plus bête du monde et dont le niveau n'atteignait pas la cheville de la ministre, leur clouant le bec et les ridiculisant en citant au débotté des poèmes d'Aimé Césaire.
Quel rapport avec « Baroque Sarabande », ou pourquoi cette diatribe en introduction de cette note de lecture ? Parce qu'en ce qui me concerne, ouvrant ce livre, je ne pouvais faire abstraction du personnage politique, des traces qu'elle a laissées, qu'on les apprécie ou pas, à chacun de faire ses comptes.
Dans ce beau livre CT évoque par touches successives les articulations qu'elle voit entre écriture et mouvements sociaux, en particulier dans l'histoire du colonialisme et des racismes. Elle s'interroge, et nous interroge sur le pouvoir et ses dérives, s'ancrant délibérément du côté des opprimés, sans pourtant aucun angélisme à leur égard. de l'antiquité au monde contemporain, elle convoque la littérature, la musique, la peinture, la photographie, la philosophie, la sociologie... Ses références sont foisonnantes, sans doute même trop, ce qui m'a au début de la lecture plutôt embarrassé, ou même un peu saoulé ; que faire de quinze ou vingt noms d'artistes sur une page, dont dix me sont inconnus ? Au point que je me suis demandé un moment si ça ne relevait pas de l'étalage gratuit et pompeux. D'autant que le texte est fleuri de quelques citations en anglais, non traduites, ce qui me semble ici un double non-sens… Puis j'ai fait avec, tant le contenu se révèle riche.
C'est un livre sur la lecture, ce qu'elle peut ouvrir comme ouvertures vers le large monde, et donc comme possibilités d'émancipation. C'est aussi un livre sur la littérature, mais plus encore sur la langue, les langues et leurs usages sociaux et politiques ; comment elles évoluent au contact les unes des autres, pourvu qu'on ne cherche pas à les étouffer. Elle montre à quel point, en particulier dans les colonies, la déculturation imposée par l'interdiction des langues locales fait des dégâts. Ce livre est un cri d'amour à la richesse et à la variété des langues du monde, contre l'uniformisation culturelle. Et l'éducation massacrée des filles ! Et voilà aussi qu'elle démonte quelques statues : Jack London, des romans duquel elle s'est gavée, mais dont elle rappelle qu'il était raciste ; et Borges, qui soutint les pires dictateurs d'Amérique du Sud dans leurs entreprises de bourreaux ; et Tocqueville l'esclavagiste, puisque pour lui la démocratie était réservée aux blancs. Que de rappels indispensables ! Trois auteurs qu'elle admire pourtant, mais avec une grave lucidité sans compromis.
En filigrane aussi, Christiane Taubira ébauche une sorte d'éthique politique, en convoquant Hugo, Louise Michel, Zola (ce qui explique mon introduction ?)... Un des derniers petits chapitres semble illustrer une vision rêvée de ce que devrait être pour elle un parlement réellement démocratique (une utopie ?)… Tout cela teinté de quelques souvenirs de son parcours personnel, de ses engagements de jeunesse, de jeune femme, noire, résistante.
Mais au final, c'est avant tout un chant d'amour à la poésie des humiliés. Un beau livre, nécessaire, grave et parfois joyeux, un livre de révolte aussi. « Ne pas obéir… Ne se laisser ni asservir ni accabler… (…) Et parfois désobéir ».
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critiques presse (2)
Liberation
18 juin 2018
Elle a le verbe haut, un véritable don pour la joute oratoire. Mais dans sa voix, il y a quelque chose que tous les tribuns n’ont pas : la connaissance des textes. Christiane Taubira est pétrie de littérature.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaLibreBelgique
29 mai 2018
Dans "Baroque sarabande", Christiane Taubira célèbre cet acte fondateur, la lecture, et les auteurs qui jalonnent son existence. Où s’ensemencent le plaisir de l’instant et la pensée en mouvement.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Et les bons livres ont ceci de fabuleux qu'ils ne nous laissent pas indemnes. (...) [Les auteurs] entrouvrent leur monde même quand ils croient se barricader. Et, se livrant, ils nous livrent un peu à nous-mêmes. Ce chemin n'est ni le plus droit ni le plus court. Car les livres nous réveillent, nous bousculent, nous désolent ou nous réconfortent. Il arrive qu'ils nous confortent simplement. Souvent ils bougent avec nous, nous disent les choses différemment avec les mêmes mots et les mêmes enchaînements à des moments différents de nos vies, ils nous fouillent, nous éclairent, nous sauvent des naufrages. Ils nous préparent aux déconvenues et nous préviennent qu'il faudra parfois serrer les dents. Ils entassent la paille pour amortir les chocs à venir. Ils brassent l'air pour dégager la vue. Ils nous racontent toutes sortes d'histoires. Des vraies, des fausses, des arrangées, des vraies parce que possibles, vraies parce que belles, vraies parce que énigmatiques, vraies parce que sans fin, vraies parce que nous parlant subrepticement d'une inquiétude, d'une joie, d'une aventure, d'un malheur qui nous sont advenus. Ou de quelque embarras qui nous taraude. Ou d'un impossible à concevoir. Nous ne savons pas toujours que nous sommes grâce à eux caparaçonnés d'esprit et d'ardeur pour déjouer les pièges ça et là dispersés sur nos routes par les aléas de la vie.
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Ils sont là. Tous vos auteurs. Ils ne se bousculent pas. Ce ne sont pas des gens à bousculade. Ni fous ni sages. Ils auraient pu vaquer ailleurs. Mais ils sont là parce qu’ils sont fidèles. Pas pour ce combat-ci en particulier, simplement depuis toujours. Lors de votre voyage en vous-même quand vous commencez à frémir de vous sentir à la fois si vulnérable et si présente au monde. Lorsque vous déambulez sans boussole dans les méandres des innombrables lieux et situations où s’imposent des sociabilités non apprises, ils vous gardent sans effroi. Ils se glissent à vos côtés, plus sûrement encore dans l’intime de vos vigilances, quand vos repères se brouillent, que les raisonnements vous paraissent soudain inopérants, alors ils vous soufflent qu’il est des opacités qui ne se dissolvent pas et qui d’ailleurs sont bienvenues.
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Avis aux amateures. Voilà tracée par cette chaîne de prohibition la carte des obstacles à franchir, et fortuitement offerts les premiers indices pour atteindre à soi-même. Autant y aller en allégresse, aussitôt que possible, goûter aux saveurs brutes, âcres, coriaces, réjouissantes aussi de la transgression de cette cascade d'interdits, en encaisser les effets souvent sévères, voire cruels, se repaître de l'émoi suscité chaque fois, et savourer les discrètes transformations qui affleurent, subtilement gratifiantes pour soi. Redresser la tête, corser l'esprit, bien se camper dans le paysage et, face à celles et ceux qui se prennent pour les maîtres de votre monde et prétendent en tracer l'horizon, articuler comme Diogène répliquant à Alexandre le Grand : "Ôte-toi de mon soleil." Et tant pis si le rapport de force conduit à seulement le penser par devers soi, le penser alors très fort.
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Comment la littérature parvient-elle à nous transmettre l'intense sensualité de l'instant dans le moment même où elle nous parvient alors qu'elle peut avoir été écrite plusieurs siècles plus tôt. Pourquoi ces expériences si singulières, si locales, si particulièrement narrées nous emportent-elles jusqu'à nous-mêmes, à nos moments, à nos entours, à des mille et des lieux des choses racontées... C'est pourtant ainsi qu'elle fait quand elle est belle, vive, profonde, ardente ou froide et rude, trop vraisemblable ou incroyable, mais toujours lorsqu'elle atteint à des mots, des sons, des interstices, des abîmes et des cimes qui nous rendent contemporains tous les lieux et toutes les époques du monde, les cultures et leurs glissements, les langues et leurs esquives, les langages et leurs détours, les imaginaires dans leurs allées et venues.
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Ah ! Lautréamont, dont Aimé Césaire dit que sa poésie est "belle comme un décret d'expropriation...le premier à avoir compris que la poésie commence avec l'excès, la démesure, les recherches frappées d'interdit, dans le grand tam-tam aveugle [...] jusqu'à l'incompréhensible pluie d'étoiles..." (p. 12)
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