Nous sommes tous ici obligés d'accepter l'élargissement de la liberté individuelle de nos enfants. C'est le prix que nous devons payer à notre propre liberté. Le prix de notre adaptation à cette société qui nous accueille. Si nous maintenons chez nous la rigidité de notre éducation traditionnelle, nous courons à la catastrophe. Nous risquons de voir nos enfants nous rejeter. (p. 219)
Quelle semence, aussi résistante soit-elle, arrive à germer après vingt ans de sommeil sous vingt tonnes de terre ? (p. 205)
Une chenille tombée dans une marmite de bouillon suffit à la gâter toute entière. (p. 196)
L'impassibilité que l'on nous reproche souvent n'est que superficielle. Elle ne traduit pas l'indifférence. Nous désirons seulement rendre notre présence légère, ne pas peser sur autrui plus que nous voudrions que l'on pèse sur nous. (p. 180)
A présent, Manh rejoint seul sa voiture tandis que la précoce manifestation de la mousson d'été tache de larmes sa chemisette couleur sable. Et lui reviennent, avec d'autres souvenirs, l'arôme de la rizière assoiffée sous ces gouttes et celui de la route brûlante comme un toit au crépuscule. (p. 171)
Buvant force doses de thé au chrysanthème, un fortifiant souverain, et suçant du gingembre confit pour chasser ses aigreurs d'estomac, elle épie la moindre parole montant de la salle à manger. (p. 151)
Un Tay, un Français, aussi intelligent soit-il, peut-il oser tenter de percer la muraille de cette forteresse : la tête d'un Viêt ? (p. 23)