J'étais pressée de débuter cette série dont j'avais entendu beaucoup de bien. le voyage dans le temps, l'histoire, voilà ici deux sujets qui avaient tout pour me plaire.
L'idée de départ me faisait immanquablement penser à la duologie Blitz, composée de "Black Out" et de "All Clear" - de
Connie Willis, lue il y a quelques années et qui m'avait beaucoup enthousiasmée (il faut dire que la SF et moi, on n'est pas très copains, mais mon amoureux m'avait poussée à lire ces livres me disant qu'ils me plairaient certainement, et il avait raison). Là aussi des historiens se retrouvaient catapultés à une autre époque pour "vivre" et "étudier" les grands moments de l'Histoire. La comparaison s'arrêtera là car le traitement, et la finalité, ne sont pas du tout les mêmes.
Dans ce livre, qui est le premier tome d'une série qui en compte déjà apparemment pas mal, nous faisons la connaissance de Maxwell, jeune historienne qui pousse les portes de l'institut St Mary un peu par hasard. Elle s'y fera des amis, des ennemis, des alliés, un amoureux, et se retrouvera de son plein gré parachutée au milieu des dinosaures.
Ce premier tome plante le décor et le lecteur apprend à faire connaissance avec quelques personnages qui l'accompagneront peut-être au fil de ses lectures futures. Et comme souvent un premier tome d'une longue série, le rythme est un peu lent pour nous permettre de nous familiariser avec l'histoire et l'univers. Cela ne me gêne pas particulièrement, sauf que là j'ai trouvé que c'était très confus et que la façon de faire de l'auteure n'était pas très intéressante au final. Je me perdais parfois dans la narration, pensant même parfois avoir sauté des pages sans m'en rendre compte parce que je ne voyais pas le rapport entre ce que je lisais et ce que j'avais lu la page ou le paragraphe précédent. A titre d'exemple, il y a des ellipses de temps que le lecteur ne peut même pas appréhender, d'un coup Maxwell est au début de sa formation et hop! le chapitre suivant, on se rend compte que cela fait déjà cinq ans qu'elle se trouve à l'Institut. Cela n'est qu'un exemple parmi tant d'autres mais il y a parfois de quoi en perdre son latin.
L'écriture ne m'a pas beaucoup plu, je l'ai trouvée imprécise et manquant de flamme, et même approximative à certains moments. Si encore l'intrigue m'avait subjuguée, je serais passée au-dessus de ça, je lis aussi pour apprécier des histoires, mais force est de constater que
Jodi Taylor n'a pas réussi à m'emmener totalement avec elle. le choix de la narration à la première personne, du point de vue de notre héroïne, n'a pas été judicieux selon moi. Elle n'exprime rien, aucun sentiment, aucun ressenti, ce qui pour ce genre de choix de narration est tout de même bien ballot.
Enfin, s'agissant des personnages, je n'ai pas particulièrement réussi à m'attacher à eux. J'ai trouvé qu'ils manquaient de profondeur, cela peut éventuellement s'améliorer dans les prochains tomes. Et puis, surtout, ce qui m'a agacée et fait faire des bonds est la représentation que les hommes ont des femmes, se servant d'elles, au mieux, ou les traitant tout simplement de traînées... (je n'ai toujours pas compris l'allusion et le comportement de "l'amoureux" de Maxwell à un certain moment du livre).
En résumé, un roman que j'ai trouvé assez inégal, intéressant à certains points de vue mais ennuyeux à d'autres moments. Je vais toutefois lire le deuxième tome, déjà emprunté auprès de ma médiathèque, même si je sais, au vu des billets que j'ai déjà lus, qu'il n'est pas plus rythmé que le premier. Mais sait-on jamais?
Lu en avril 2021