Citations sur Le phénomène humain (43)
Être plus, c’est s’unir davantage : tels seront le résumé et la conclusion même de cet ouvrage.
Parvenus a l’extrême de leurs analyses, physiciens et naturalistes ne savent plus trop si la structure qu’ils atteignent est l’essence de la Matière qu’ils étudient, ou bien le reflet de leur propre pensée... Objet et sujet s'épousent et se transforment mutuellement dans l'acte de connaissance.
Réunis entre eux, et beaucoup d’autres, ces divers indices me paraissent constituer une preuve scientifique sérieuse que (en conformité avec la loi universelle de centro com¬plexité) le groupe zoologique humain, — loin de dériver biologiquement, par individualisme déchaîné, vers un état de granulation croissante, — ou encore de s’orienter (au moyen de l’astronautique) vers une échappée à la mort par expansion sidérale, — ou tout simplement, de décliner vers une catastrophe ou la sénescence, se dirige en réalité, par arrangement et convergence planétaires de toutes les réflexions élémentaires terrestres, vers un deuxième point critique de Réflexion, collectif et supérieur : point au-delà duquel (justement parce qu’il est critique) nous ne pouvons directement rien voir ; mais point à travers lequel nous pouvons pronostiquer (comme je l’ai montré) le contact entre la Pensée, née de l’involution sur soi de l’étoffe des choses, et un foyer transcendant Oméga », principe à la fois irréver¬sibilisant, moteur et collecteur de cette involution.
Réunis entre eux, et beaucoup d’autres, ces divers indices me paraissent constituer une preuve scientifique sérieuse que (en conformité avec la loi universelle de centro com¬plexité) le groupe zoologique humain, — loin de dériver biologiquement, par individualisme déchaîné, vers un état de granulation croissante, — ou encore de s’orienter (au moyen de l’astronautique) vers une échappée à la mort par expansion sidérale, — ou tout simplement, de décliner vers une catastrophe ou la sénescence, se dirige en réalité, par arrangement et convergence planétaires de toutes les réflexions élémentaires terrestres, vers un deuxième point critique de Réflexion, collectif et supérieur : point au-delà duquel (justement parce qu’il est critique) nous ne pouvons directement rien voir ; mais point à travers lequel nous pouvons pronostiquer (comme je l’ai montré) le contact entre la Pensée, née de l’involution sur soi de l’étoffe des choses, et un foyer transcendant Oméga », principe à la fois irréver¬sibilisant, moteur et collecteur de cette involution.
Si l’Univers nous apparaît sidéralement comme en voie d’expansion spatiale (de l’Infime à l’Immense) ; de même, et plus clairement encore, il se présente à nous, physico chimiquement, comme en voie d’enroulement organique sur lui-même (du très simple à l’extrêmement compliqué), — cet enroulement particulier « de complexité » se trouvant expérimentalement lié à une augmentation corrélative d’intériorisation, c’est à dire de psyché ou conscience.
Vivant au cœur du Christianisme, je pourrais être soupçonné de vouloir en introduire artificieusement une apologie. Or, ici encore, et autant qu’un homme peut séparer en lui divers plans de connaissance, ce n’est pas le croyant convaincu, c’est le naturaliste qui parle et qui demande à être entendu.
Le fait chrétien est devant nous. Il a sa place parmi les autres réalités du Monde.
Comment, par la substance de son Credo d’abord, par sa valeur d’existence ensuite, par son extraordinaire pouvoir de croissance enfin, il me semble apporter aux perspectives d’un Univers dominé par des énergies de nature personnelle la confirmation cruciale dont nous avons besoin : voilà ce que je voudrais montrer.
Je serai compris quand j'aurai été dépassé
Sous la tension croissante de l’Esprit à la surface du globe, on peut d’abord se demander sérieusement si la vie n’arrivera pas un jour à forcer ingénieusement les barrières de sa prison terrestre, soit en trouvant le moyen d’envahir d’autres astres inhabités, soit, événement plus vertigineux encore, en établissant une liaison psychique avec d’autres foyers de conscience à travers l’espace. La rencontre et la mutuelle fécondation de deux Noosphère. p318-319
En vérité, je doute qu’il y ait pour l’être pensant de minute plus décisive que celle où, les écailles tombant de ses yeux, il découvre qu’il n’est pas un élément perdu dans les solitudes cosmiques, mais que c’est une volonté de vivre universelle qui converge et s’harmonise en lui.
L’Homme, non pas centre statique du monde, comme il s’est cru longtemps, mais axe et flèche de l’évolution, ce qui est bien plus beau. p 30
Jadis les précurseurs de nos chimistes s’acharnaient à trouver la pierre philosophale. Aujourd’hui, notre ambition a grandi. Non plus faire de l’or, mais de la vie. p276