Un bon livre sur le problème de l'attitude devant la souffrance humaine : l'auteur s'appuie sur le parcours de personnes comme Frantz Stangl,
Romain Gary ou André et
Magda Trocmé, sur des expériences de psychologie : Milgram, Samuel et Pearl Oliver, Batson... et sur des auteurs et philosophes :
Kant et Arendt notamment.
On découvre avec intérêt comme
Michel Terestchenko (re)définit l'obligation altruiste comme un engagement bienveillant de toute la personne. On retient de l'action altruiste qu'elle se soustrait à la léthargie du témoin (même empathique), qu'elle ne répond pas au respect de principes éthiques formels et abstraits (au devoir), mais qu'elle trouve dans son accomplissement une joie, une plénitude vécue comme naturelle, une fidélité à soi plutôt qu'un sacrifice de soi, un engagement de la personne entière : sensibilité et raison, coeur et intelligence.
On apprécie la démonstration menant finalement au dépassement de l'opposition entre égoïsme et altruisme, à travers les notions de "présence à soi" s'opposant à l'absence à soi ou la "Kadavergehorsam" (l'obéissance du cadavre) d'un Adolf Eichmann (Arendt, p.256).