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Critique de christinebeausson


Un petit rappel pour l'ignare que je suis :
"Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française d'une manifestation d'algériens organisée Paris par la fédération française du FLN.
Préparée en secret, la manifestation est un boycott du couvre feu nouvellement appliqué aux seuls Nord Africains. Alors que les attentats du FLN frappent les forces de l'ordre depuis plusieurs mois, l'initiative, non déclarée aux autorités, se veut cependant pacifique. le FLN, qui y voit un moyen d'affirmer sa représentativité, y appelle tous les Algériens, hommes, femmes et enfants, et leur interdit le port d'armes. Les défilés nocturnes sur les grandes artères de la capitale donnent lieu à des affrontements au cours desquels des policiers font feu. La brutalité de la répression, qui se poursuit au-delà de la nuit du 17 dans l'enceinte des centres d'internement, fait plusieurs centaines de blessés et un nombre de morts qui reste discuté, de plusieurs dizaines selon les estimations les moins élevées."

Dans ma mémoire j'ai confondu avec :
"L'affaire de la station de métro Charonne est un cas de violence policière qui a eu lieu le 8 février 1962, dans la station de métro Charonne à Paris, à l'encontre de personnes manifestant contre l'OAS et la guerre d'Algérie.
Étant donné le contexte des plus tendus et l'état d'urgence décrété en avril 1961, après le putsch d'Alger, la manifestation organisée par le PCF et d'autres organisations de gauche avait été interdite.
Parmi les manifestants qui essaient de se réfugier dans la bouche de la station de métro, huit personnes trouvent la mort, étouffées ou à cause de fractures du crâne, ainsi qu'une neuvième à l'hôpital, des suites de ses blessures.
À l'origine :
Le 7février 1962, une charge de plastique visant le domicile d'André Malraux, ministre de la culture, fait une victime : une petite fille de quatre ans, Delphine Renard, a les yeux arrachés. L'émotion est grande. Une nouvelle manifestation contre l'OAS va s'organiser le lendemain, le 8 février."

Je ne suis pas la seule à mettre un peu emmêlée les pinceaux dans l'histoire agitée de ces années là , Gilles Manceron "a écrit un livre sur la triple occultation du massacre des Algériens. Il parle de l'effacement de l'événement à la fois par la gauche au profit de Charonne, par les premiers gouvernants de l'Algérie indépendante, car les organisateurs de la manifestation étaient devenus des opposants. Et il évoque aussi les efforts de la droite française pour effacer des mémoires et de l'histoire la coupure idéologique profonde qui s'est produit au sein de la famille gaulliste à l'heure de la décolonisation."

Le 17 octobre 1961, ...
Crime d'état décidé par le gouvernement de l'époque ?
Débordement de la police par ses éléments les plus extrémistes, oreilles et mains de l'OAS ?
Provocation des futurs dirigeants algériens en cours de négociation ?
Provocation ou laisser faire de Papon ?

Un travail de mémoire par famille interposée.
Un massacre a eu lieu à Paris le 17 octobre 1961.
De Gaulle, Michel Debré, Roger Frey, Maurice Papon, qui sont le ou les responsables ?
Louis Terrenoire a t il été complice de ces actes ?
S'agit il d'un crime d'état commis par la France envers des ressortissants algériens ?
Marie Odile Terrenoire mène l'enquête et cherche à nous guider à travers cette période de notre histoire.
Son histoire familiale l'a conduit à découvrir le rôle que son père a tenu à ces moments là. Plus qu'un dédouanement c'est plutôt une remise à plat des éléments connus jusqu'à ce jour qu'elle cherche à porter à notre connaissance.
C'est passionnant.
Mon ignorance sur les faits précis évoqués ne me permet pas de porter un jugement moral sur les différentes responsabilités.
Je partage toutefois une bonne partie de l'analyse de l'auteur sur l'importance que les faits soient évoqués, reconnus, condamnés et regrettés.
L'heure est venue au pardon .... l'amnistie ?
"Oubli institutionnel qui vise à mettre fin à des désordres civils" ?
"Ne cherche pas la vérité historique ; au contraire, elle sacrifie la vérité sur l'autel de la raison d'État" ?
Il est difficile de trancher.
La responsabilité ici comme ailleurs est souvent collective.
Est il utile de chercher à nommer le coupable qui dans ce cas comme dans beaucoup d'autres n'est pas un individu isolé ?
Il faut avancer, ne pas oublier le passé, il faut se servir de nos erreurs passées pour qu'elles ne se reproduisent pas et ne produisent pas les mêmes effets.
Un jour peut être arriverons nous à vivre ensemble ... mais vraiment ensemble et pas seulement les uns à côté des autres !
Peut être !


Notons un extrait de la lettre que Maurice Grimaud adressa aux policiers le 29 mai 68 : "je sais aussi, et vous le savez avec moi, que des faits se sont produits que personne ne peut accepter. [...] Frapper un manifestant tombé à terre, c'est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu'ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés. [...] Dites-vous bien et répétez le autour de vous : toutes les fois qu'une violence illégitime est commise contre un manifestant, ce sont des dizaines de ses camarades qui souhaitent le venger. Cette escalade n'a pas de limites."

Merci à Babelio et aux éditions Recherches de m'avoir permis de découvrir cet essai.
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