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Critique de kuroineko


Le petit traité sur l'immensité du monde offre un fort agréable moment de lecture. Sylvain Tesson invite le lecteur à retrouver les plaisirs du nomadisme. S'il cite nombre d'illustres vagabonds volontaires tels Jack London ou Goethe, il parle surtout de sa propre expérience. Il exprime son besoin d'être en mouvement, son refus de l'immobilisme tant physique que moral. Et aussi une bonne part de sa misanthropie. Il donne ses raisons à sa fuite des rassemblements humains, préférant à la grégarité la solitude des vastes steppes, d'une cabane ermitage ou encore la mastication de son cheval.

Son traité se veut presque manuel du parfait wanderer en fournissant des moyens de lutter contre l'ennui cérébral sur les plaines infinies, les livres à emporter pour comprendre la structure et les lignes de forces des paysages traversés - il est géographe de formation après tout. Il rappelle le vagabondage romantique du XIXème siècle où nombre de tenants prenaient la route dans la Mittel Europa.

Si je ne partage pas tous les points de vue de l'auteur - ce qui n'est certainement pas son but, d'ailleurs - j'ai beaucoup apprécié ses propos sur le monde et ses infinies beautés, sur le besoin de le réenchanter, sur la communion qui s'installe entre le cavalier et sa monture, les escapades sur les toits de Notre-Dame de Paris et autres monuments, etc. Son écriture est très plaisante et fluide, émaillée de citations judicieuses et de termes techniques et scientifiques.

Bien sûr, Sylvain Tesson donne envie de chausser ses chaussures de randonnée pour à son tour prendre la route. A son propre niveau, avec l'envie de redécouvrir si besoin la joie de simplement marcher et d'ouvrir grands les yeux. Pas forcément besoin - ni la possibilité d'ailleurs - de partir pour les confins du Kirghistan pour s'émerveiller du vol d'une libellule ou de la douce courbe d'une colline herbeuse.
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