Le Montespan de
Jean Teulé, c'est un peu comme les blagues de l'oncle Maurice au repas de mariage de la cousine Yvette. A la première, on rit franchement : tonton a de la verve et sa bonne humeur nous change de notre quotidien policé. A la seconde, on sourit. Puis, on se contente d'un hochement de tête, avant de sombrer dans l'indifférence voire l'ennui avec une question : fallait-il 300 pages pour évoquer les secrets d'alcôve de
Louis XIV ? Cette description de la face cachée du roi Soleil est pourtant anecdotique quand on connaît les terribles prédations qui accompagnaient ses conquêtes militaires ou encore la reprise de la répression contre les protestants. Plus grave que les blagues de carabin (si elles pouvaient conduire vers des lectures plus sérieuses ou quand le mot vulgaire peut conduire à la vulgarisation), il est à regretter que l'auteur, par ailleurs, bien documenté, n'explore pas davantage les mécanismes du pouvoir royal. La volonté de contrôle du souverain, notamment à Versailles, cette « prison dorée » pour reprendre l'expression de
Joël Cornette passait bien sûr par la prédation sexuelle dont le cocu n'est pas la victime principale. Les résistances à la monarchie absolue telles qu'elles pouvaient se manifester en province ne sont pas non plus exposées alors que ce personnage de Louis-Henri de Pardaillan pouvait le laisser espérer. Au XVIIème, ils étaient nombreux à être trompés par le roi et pas seulement dans un lit à baldaquin.
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