L’essentiel en ce pays étrange était la ruse.
Condition de vie, condition de survie. A la ruse des bêtes dont on tire tout, opposer sa ruse à soi, humaine, mais délibérément ravalée au niveau animal.
(p. 201, Chapitre 31, “Pilayi - Les bouchers”).
Le mal du Blanc proliférait, cette évolution de l’individu s’opposant de plus en plus aux conditions. Chez Agaguk, la fuite vers la solitude, la libération. Chez les autres, quelle forme prendrait cette émancipation nouvelle ? Agaguk pouvait-il compter que l’on s’en tiendrait aux stricts diktats de la tradition alors que lui-même s’en était si peu soucié quand il s’était agi de partir avec Iriook ?
(p. 46, Chapitre 8, “Inu.sik - La vie”).
Tu n'a peur de rien, tu n'as peur de personne. Sauf de toi-même. C'est la pire de toutes les peurs.
Je voudrait...dit-il.
Il faisait un geste d'impuissance. Il souffrait même, elle le sentait. Comment fallait-il agir à partir de là? Iriook connaissait mieux les gestes de soumission que les autres. ..
Agaguk soupira, tourna la tête.
Tu pourrais...murmura Iriook d'un ton timide...
Tu pourrais, répéta Iriook. Laisse-moi t'aider...
Agaguk ne comprenait point.
Avec des gestes tendres, Iriook retira la peau de caribou qui l'enveloppait. Elle vit alors combien l'homme avait maigri. Elle se mit à nu elle aussi, puis elle enfourcha Agaguk et, lentement, pieusement presque, avec des soupirs et des geignements qui étaient presque des pleurs, elle tira de son homme d'abord l'avant-joie et ensuite l'accomplissement...