Pour beaucoup, la vie est une affaire d'habitudes. On peut mettre tout le monde à égalité sur la ligne de départ, ça n'empêchera pas certains d'avoir plus de choses à l'arrivée, et de checher à les protéger, ni d'autres d'en avoir moins et de crier au scandale.
"Jadis, nous avions été une multitude de singes nus, passant notre vie à gratter le sol pour trouver de quoi subsister sur un rivage africain. Désormais nous étions un grande armée, une termitière de géants qui pouvaient secouer la planète en tapant du pied tous ensemble, qui pouvaient réchauffer l'air rien qu'en respirant."
Nous avions été si prodigues du savoir durement acquis par l’humanité. Tous ces petits faits arrachés à la terre. Le nom des plantes et des métaux, des pierres, des animaux et des poissons ; le mouvement des planètes et des vagues. Tout cela réduit à néant, comme les mots d’un message primordial qu’un idiot aurait mis à laver avec son pantalon et récupérés tout brouillés.
On était là, à un jour de marche de la Zone, prêts à voler à la terre souillée les choses qu’on n’avait plus l’intelligence ni les moyens de produire. Et une fois épuisées les ressources de la Zone, on aurait de la chance de se retrouver dans la peau de ce môme, traquant des animaux empoisonnés dans une forêt qu’on ne serait plus capable de nommer.