Certains instincts primaires - dont l'attirance irraisonnée pour ce qui est beau - surpassent les règles de civilisation. Alors nous idéalisons la beauté, parce qu'en réalité nous avons honte d'être chaque fois incapables de lui résister, aujourd'hui encore, à notre époque.
Il s'était saigné aux quatre veines pour couvrir de joyaux sa trop belle épouse, une femme capricieuse et exigeante toujours suivie d'une cohorte d'admirateurs...
D'un point de vue évolutionniste, la beauté n'est rien d'autre qu'un marqueur de la fertilité. Notre définition de la beauté dépend surtout de règles qui se rapportent à la symétrie et aux proportions, qui elles-mêmes sont un signe de bonne santé structurale. Ces particularités qui nous sont en général agréables - le regard vif, les dents blanches, la peau douce - traduisent la jeunesse et la vigueur du corps. De fait, un homme aura plus de chance de s'accoupler avec une femme jeune et robuste qu'avec une femme affaiblie par l'âge et une santé défaillante. Voilà comment notre vision de la beauté a été influencée par des millénaires de sélection réussie.
Personne ne comprenait pourquoi il était si difficile de trouver un mari à Helena. Elle était jolie, intelligente, elle présentait bien. Elle n'était pas capricieuse ni difficile. Et pourtant, depuis sa première saison, elle repoussait les beaux partis les uns après les autres, avec autant de répulsion que s'il s'était agi d'une horde d'assassins sanguinaires et répugnants.
Un homme qui passe son temps à chercher des ammonites ne pourrait pas reprocher à une femme de publier des livres.
Vingt-sept ans était un âge difficile pour une célibataire. Les demandes en mariage se raréfiaient, la saison londonienne prenait des allures de corvée. En passe de devenir ce qu'on appelait « une vieille fille », Helena devait paradoxalement continuer de se déplacer sous la surveillance d'un chaperon. Était-ce par exaspération qu'elle s'était jetée dans les bras d'un homme ?
Peu importe qu'elle soit vénale, frivole et dépravée ! Il lui fallait posséder cette femme !
Chaque mot était comme une goutte d'acide qui lui brûlait le cœur.