Aimer son prochain, ce n'est pas trier parmi ses prochains.
Une fois, en 2006, il (Philippe Carrese) a fait pire que cela. Remontant la Canebière au sortir d'une séance de cinéma - son vice ultime -, il s'est trouvé une fois de trop confronté à la réalité du quotidien : trottoirs crasseux, papiers jetés et éparpillés par le vent, incivilité, injures, voirie défoncée, services publics inexistants. Tout cela saute parfois aux yeux, sur seulement quelques centaines de mètres sur la plus belle avenue du tiers-monde.
" Plus belle la vie " ne parle pas de Marseille..ce n'est qu'un " décor" ..
C'est une ville de passion. C'est parfois excessif, il y a de la violence verbale, on est des sanguins, mais cela crée un sentiment d'appartenance..Marseille, c'est " une marque de fabrique ".
Ainsi si le revenu médian en France par habitant est de
20 900 euros (source Eurostat), Patrick Mennucci avance pour Marseille des chiffres particulièrement inquiétants, qui justifient le besoin d'une action spécifique. A Marseille, la moyenne des revenus est de 17 000 euros. Dans le troisième arrondissement, c'est 11 000 euros, mais dans le décile de Saint-Mauront, c'est 6 000 ; c'est un peu en-dessous du niveau de l'Algérie ou du Maroc...
Je (Patrick Mennucci) sais que ça pourra paraître un peu prétentieux, mais je crois que je sais ce dont cette ville a besoin, elle a besoin d'une économie forte, il faut aider son commerce, son industrie, et il faut aller chercher les emplois. Sous-entendu : il ne suffit pas de la rendre belle, de réhabiliter son front de mer, il faut mettre du contenu derrière le contenant. Et il conclut : A ce moment-là, oui, on pourra utiliser l'image agréable de la ville, son côté carte postale.
Neurochirurgien, maire de Marseille et à ses heures artiste, peintre et écrivain, Robert Paul Vigouroux est le principal concepteur du tournant qu'a pris Marseille dans les années 1990, l'homme qui a préféré envisager le futur plutôt que de ressasser le passé.
Et par là-meme, ces pages sont à l'image de Marseille, incomplètes, imparfaites, contestables. On nous objectera une longue liste d'absences et d'omissions. C'était la règle du jeu.