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Marseille (François Thomazeau) tome 1 sur 2
EAN : 9782259253673
414 pages
Plon (08/03/2018)
3.41/5   29 notes
Résumé :
"Si j'étais un auteur marseillais, j'écrirai Marseille Confidential". Voilà le défi lancé par James Ellroy en personne à François Thomazeau. Défi relevé avec talent, pour un roman qui plonge le lecteur dans les années 30 et les bas-fonds de la cité phocéenne.
Marseille, avril 1936. A une semaine des élections législatives, Antoine Cardella est abattu dans une rue des quartiers populaires, entre le local de campagne du candidat socialiste et celui de l'extrême... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je vais commencer par ce qui ne va pas et qui est malheureusement sous notre nez dès le départ : le titre "Marseille Confidential"et la jaquette qui mitraille un "Génial" signé de James Ellroy...

Pourquoi ? François Thomazeau est anglophone et en 2015, il est chargé par Plon d'accompagner James Ellroy dans son séjour à Marseille pour la promotion sudiste de "Perfidia". Lors de discussions entre eux, l'angelino lui confie et répète lors d'une conférence publique que si il avait été marseillais, il aurait écrit "Marseille Confidential".

François Thomazeau le prend au mot et accouche rapidement de ce livre qu'il portait en lui depuis longtemps d'après ses dires. L'auteur insiste sur le fait qu'il ne tente pas par là de faire un livre inspiré d'Ellroy mais PAR Ellroy puisque c'est lui qui a allumé la mèche de cette idée vénéneuse.

Derrière, Plon s'engouffre dans cette brèche commerciale béante et apprend à Ellroy que Thomazeau a relevé son défi. Celui-ci s'exclame alors "Fucking great !!". L'éditeur le supplie alors de pouvoir mettre cette tirade sur la jaquette d'où le "génial" tonitruant.

François Thomazeau semble un peu fatigué, pour ne pas dire autre chose, par cette histoire et confirme qu'Ellroy n'a jamais lu ce livre car "il s'en branle" et que "oui, c'est bel et bien un coup d'édition".

L'anglais de "confidential" sonne faux. La couverture qui arbore le canon et le viseur d'une mitraillette est assez convenue. On aurait peut-être pu arborer la silhouette de Notre-Dame-de-la- Garde dans l'oeilleton du viseur. Même pas. Aucun effort.

Bref, je trouve que c'est un peu grossier de la part de l'éditeur et presque mensonger puisque ce n'est qu'en apprenant l'histoire qu'on comprend le sens du titre. Mais ça, c'est après avoir acheté le livre.

Vous l'aurez donc compris, petit moustique alléché j'ai été attiré par les lueurs littéraires et la promesse Ellroyenne.

Bien m'en a pris puisque je découvre l'auteur François Thomazeau et un livre qui m'a régalé.

Il éclaire de manière assez précise l'histoire marseillaise des années 30.

Nous sommes au coeur du "Marseille ? c'est compliqué". Ce n'est pas nouveau. J'en conviens.

Mais ce qui est redondant aussi, c'est cette maladie marseillaise bien typique qui fait que l'on connaît la maladie, qu'on la déplore dans nos discussions, mais qu'on ne se lasse pas de se renseigner sur le virus.

Mais pas comme des médecins. Plutôt comme des pervers masochistes qui souffrent mais qui n'osent pas avouer qu'ils y ont pris goût et qu'ils aiment se rouler dans la merde qu'on leur jette à la figure.

-"Oui, nous sommes sales, oui nous sommes violents et oui on vous pisse au cul !!"

Une vraie pathologie donc.

On entre dans ce roman par un biais inattendu : l'âme damnée d'Antoine Cardella coincée entre l'ici et l'au-delà, flic pourri ou "marron" qui rendait des "services" à tout ce que Marseille comptait de bandits et d'hommes politiques véreux. Les uns et les autres se confondant dans un marécage boueux et méridional.

Antoine ne va pas fort. Son dos vient de découvrir, assez brutalement, quelle était la formule chimique du plomb soit Pb et son numéro atomique. Ce cours de rattrapage a eu lieu avenue Camille Pelletan, peu de jours avant des élections municipales à hauts risque. Nous sommes en 1936.

C'est l'incipit. Une balle entre les omoplates pour une bordille. Entre la permanence du candidat socialiste, Ferri-Pisani, et du candidat nationalo-fasciste Simon Sabiani.

Le thème de l'entre-deux va être l'objet de ce livre. Cardella n'est qu'une brique d'un édifice marseillais où les seules lignes droites sont celles des caveaux.

L'enquête de l'inspecteur Grimal va bien révéler à quel point tout se brouille dans cette ville dans une aquarelle baveuse et grise : la violence, le milieu et la politique qui ne font qu'un, la corruption qui oscille entre lâcheté et instinct de survie.

Pichotte, le journaliste du "Petit Parisien" vient lui aussi apporter sa touche au tableau, lui qui avait couvert 18 mois auparavant l'assassinat du Prince Alexandre de Serbie et de Louis Barthou au beau milieu de la Canebière. Il est le témoin externe, le spectateur du théâtre terrible qui a lieu dans cette ville. Brutalité, tension, rapports de forces, coups de feu.

Il assiste médusé, au meeting de Simon Sabiani, Place Marceau et aux tirs qui éclatent parmi la foule venue assister à l'évènement. Communistes et partisans de Sabiani montrent les muscles en mimant la guerre. Interdit devant ce ballet hallucinant, il prend la température de la rue, bouillante et fébrile.

Théroz le gavot, inspecteur en chef de la Mondaine, est lui comme un poisson dans l'eau dans les rues du Panier ; à surveiller les activités horizontales et tarifées des maquereaux luisants. Il tente de retrouver la trace de Cardella entre la rue du Refuge et la Place de Lorette, la bien-nommée.

Cardella, dégoûté de la ville et de lui-même a voulu résister "ab absurdum".Le but étant de pousser le curseur de la compromission au maximum en mangeant avec une avidité morbide à tous les rateliers, sabianistes, socialistes. Une indigestion. Faire tomber l'arbre en accélérant la pourriture ambiante. Un suicide par avilissement. Un jusqu'au boutisme désespéré. Se perdre totalement pour se punir et tenter de mettre un joli bordel comme départ en fanfare.

On apprend beaucoup sur cette période charnière de l'avant-guerre qui porte les graines du Marseille actuel des encartages et des collusions, des factions. C'est ici la préhistoire de l'aquoibonisme phocéen et du mantra du "c'est comme ça".

L'enquête, comme souvent sert de prétexte à une visite sociologique et politique de la ville dans ces années 30 périlleuses. C'est très bien fait, très documenté, très riche. François Thomazeau évite le piège de tomber dans le documentaire grâce à une galerie de personnages bien dessinés qui tiennent les murs de ce roman de belle façon.

Et je dois dire que l'on a envie de les retrouver, car l'auteur a réussi à dévoiler habilement des éléments biographiques suffisants pour nous les faire apprécier tout en nous laissant entrevoir des jachères suffisantes pour une suite ou un antécédent.

On s'en réjouit car l'auteur espère une trilogie qui irait jusqu'à la Guerre d'Indochine.

Je ne vais pas me lancer dans les méandres historiques que mettent à jour ce roman, ni dans l'intrigue policière.

Je vais seulement vous dire ceci : François Thomazeau a eu une vraie belle idée narrative avec ce Cardella coincé entre la vie et le trépas. Cette ambiguïté va permettre à cet homme en partance de revenir régulièrement vers son village corse dans des va-et-vient hallucinés.

Tout d'abord car le "retour au village" touche à l'identité corse, même la plus diluée, la plus infime. C'est un lieu-commun de la culture insulaire dira-t-on mais qui garde sa force et sa réalité.Thomazeau a rendu ce voyage rêvé d'Antoine Cardella vers Zecavo d'une manière très fine et émouvante. Je l'ai vécu comme une respiration au milieu de la décrépitude de ce monde.

Et comme notre homme est malin, (je parle de l'auteur) cette figure du voyage imaginaire permet aussi de souligner un des points importants de cette histoire : le lien avec la Corse. le transit incessant entre l'île et le Continent. La pendule des hommes. Qui partent et reviennent.

Je n'en dis pas plus.

Antoine Cardella m'a bouleversé dans son extrémité. Il ne ment pas. Il assume sa bassesse et l'embrasse, en fait un brasier pour incendier le trou puant où les rats se terrent, déguisés en moutons ou en loups.

Quand un pourri a plus d'honneur que ceux qui s'affichent comme des purs.

Addiu Antoine.

Pour finir, deux citations de François Thomazeau à propos de Marseille et de ce livre dans une interview pour "Milieu Hostile".

C'est impossible d'être manichéen à Marseille. Surtout à cette époque. J'ai toujours pensé que le noir devait avant tout être un dégradé de gris. Je pense sincèrement que nous sommes tous pourris. Mais en même temps tous humains. Ça va de pair. Et à Marseille dans les années 1930, la pourriture et l'humanité cohabitaient, vivaient côte à côte, la main dans la main.

C'est assez paradoxal, mais en effet, il y a un lourd fatalisme ici, une capacité à accepter l'inacceptable et en même temps une grande violence sous-jacente. Elle est moins là pour changer le monde que pour se l'approprier. Les Marseillais sont des révoltés – cf La Marseillaise et la Révolution française – ils ont eu leur Commune de Marseille en même temps que la Commune de Paris, mais l'idée était moins de changer les choses que d'être maîtres de leur destin. Je crois qu'il y a à Marseille des luttes de pouvoir et des jeux de domination perpétuels, mais dans un tout petit périmètre. On se dispute d'autant plus violemment le gâteau qu'il est petit.
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Pour un Lillois chapeau ! M. Thomazeau a su retranscrire l atmosphère d une certaine partie de cette ville ,qui m a vu naître et vivre pendant plus d un demi siècle .Ce livre m' a fait revenir en mémoire des récits de ma grand mère et de ma mère , mais là est la frontière entre le réel et la légende noire Car s il est vrai que le Panier était le quartier réservé dans lequel la police ne pénétrait pas la nuit , quand les allemands l ont détruit en 1943 déportant en même temps que quelques proxénètes et prostituées, des centaines de travailleurs pauvres , dont bien peu sont revenus des camps nazi Vrai aussi que 3 des acteurs principaux du bouquin se sont roulés dans la collaboration Sabiani c est exilé chez Franco et mort en 1956 , que Carbone a eu la bonne idée de mourir dans un sabotage ferroviaire de la résistance ..Qu' hélas Spirito après avoir participé à la création de la French Connexion est décédé dans la peau d un restaurateur en 1967. l'immense majorité des Marseillais se composait et se compose d honnêtes travailleurs sans lien avec une quelconque truanderie . Mais voilà ce miroir déformé, comme celui que donne Pagnol dans sa trilogie, colle à la peau de la vieille Phocée et est vendeur . le plus proche de la vérité de l âme de la cité dans le polar Provençal est sans doute Jean Contrucci grande plume de feu le Provençal et connaisseur de l histoire locale
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Je n'ai pas lu LA confidential et ne saurais donc pas juger de la pertinence de ce titre hommage au roman de James Ellroy... En revanche je suis une lectrice assidue de romans noirs sauce marseillaise et j'ai énormément apprécié cet opus, signé d'un auteur pionnier du genre et que je n'avais encore jamais lu !

Il est vrai qu'il y est souvent question du rêve américain de Spirito et Carbone, inspirés par Al Capone... Donc pourquoi pas ce titre ? Quelques suggestions néanmoins de la part d'une humble et enthousiaste lectrice... D'abord Curée marseillaise, en référence à un autre auteur inspiré par la ville et ses mystères, je veux parler de Zola bien sûr et de l'épisode des Rougon Macquart dont l'intrigue peut rappeler une des ficelles du roman de Thomazeau.

Ou encore Marseille 36, en clin d'oeil à Marseille 73 de Dominique Manotti que je viens de lire... Les deux auteurs suivent en effet un schéma très similaire: reconstituer un moment historique, de basculement, dans sa spécificité marseillaise, plus intense encore... Des personnages de hors la loi protégés par les réseaux d'influence, et de flics, intègres ou pourris, enquêtant sur une affaire qui en dit long sur le climat politique explosif de la cité phocéenne.

Tout comme j'ai adoré suivre Théodore Daquin dans les années 70, j'ai été emballée par le Grimal de François Thomazeau, louvoyant dans cette année qui voit le triomphe du Front Populaire, entre les différentes factions mafieuses, les clans politiques, les rades du Panier et les cabanons du bord de mer.

Cette ambiance marseillaise de l'entre deux guerres, je l'avais découverte grâce au génial livre Bandits à Marseille d'Eugène Saccomanno, recueil de ses articles de jeunesse sur l'histoire de la ville. Mais ici, on est dans le registre du roman, et la construction de l'intrigue vient entremêler l'histoire de France, les histoires marseillaises, des réflexions plus existentielles de la part des différents personnages, et c'est vraiment très réussi.

L'auteur allie la précision des informations historiques à une plume sensible, qui restitue les ambiances avec juste ce qu'il faut de gouaille, et donne une profondeur et une grande justesse aux nombreux personnages du roman.
Cadella et sa femme Adèle, Grimal, Antoine, Pichotte, Théroz... Autant de personnages qui tentent de tenir un équilibre dans les compromissions que leur impose Marseille, cette cité mythique qui fascine et dégoûte, fait vibrer et tue.

Comme le souligne Thomazeau dans un entretien au site Milieu Hostile : "C'est impossible d'être manichéen à Marseille. Surtout à cette époque. J'ai toujours pensé que le noir devait avant tout être un dégradé de gris. Je pense sincèrement que nous sommes tous pourris. Mais en même temps tous humains. Ça va de pair. Et à Marseille dans les années 1930, la pourriture et l'humanité cohabitaient, vivaient côte à côte, la main dans la main"
Pas sûre que ça aie vraiment changé...
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J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman qui fait la part belle à la véritable guerre que se livrent les différents partis, principalement socialistes et extrémistes, qui se disputent les législatives à Marseille en 1936. L'intrigue policière passe au second plan pendant une bonne partie du récit, servant de prétexte à une description de cette époque agitée avec la montée du front populaire en France, la guerre civile espagnole et la montée des régimes fascistes en Europe.Les hommes politiques s'affichent ouvertement avec leurs services d'ordre issus de la pègre locale, essentiellement corse, qui n'hésitent pas à faire parler la poudre pour impressionner les camps adverses lors des meetings sous le regard de policiers attendant de savoir de quel coté va souffler le vent des urnes. Et puis il y a Antoine Cardella le flic victime du début du récit que tout le monde peut avoir abattu et dont les pensées nous parviennent du fond de son coma, sa femme, la seule qui se soucie encore de lui, qui fait tout pour savoir à qui elle doit son malheur. L'enquête policière menée en parallèle par un journaliste et deux flics ayant résisté à la corruption ambiante reprend finalement ses droits dans ce polar où se mélangent Histoire et histoire.
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« Marseille Confidential » de François Thomazeau .Antoine Cardella a été tiré comme un lapin , dans le dos ;autour de ce petit flic ripoux plongé dans le coma s'ordonne peu à peu un étrange ballet mêlant politiques , truands et policiers . Et dans la Marseille d'Avril 36 les frontières entre ces différentes corporations sont bien floues . L'Espagne se déchire , l'Europe se prépare au carnage futur , la France du Front populaire affronte ses adversaires et à Marseille couve la guerre feutrée des parrains corses :Santucci , Carbone et Spirito , les Guérini . Qu'à donc fait ou appris Cardella ce second couteau ,pour intéresser les grands prédateurs du crime ? Autour de cette intrigue ,l'auteur brosse un tableau fascinant des intrigues marseillaises en marge de la grande histoire. Qu'il ait été apprécié par Ellroy vaut label !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Une défaite, et Sabiani se retrouvait sans mandat électif, pour la première fois au cours d'une décennie qui l'avait vu glisser imperceptiblement du communisme au fascisme, du syndicalisme à la voyoucratie. Cette élection allait-elle signer sa mort politique ? C'était peu probable. L'homme avait de la ressource, de la conviction et du vice. Et la passion du pouvoir dévorait ce type d'homme jusqu'à la mort. En face, qui de Billoux ou de Ferri-Pisani recueillerait les espoirs du vote ouvrier ? En toute logique, leurs voix cumulées devaient faire basculer le secteur vers cette gauche dont Sabiani se réclamait encore. Mais comme Lussats, le héros de la guere se parait de mots qui masquaient mal la réalité de son parcours. Il avait baptisé sa garde prétorienne « phalange prolétarienne » et elle paradait en costumes italiens et souliers vernis. « Phalange ? s'était un jour écrié Ferri-Pisani. Sans doute parce qu'ils portent tous un diamant à l'annulaire !»
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Boubou surveillait le quartier du haut de sa fenêtre à fumer son kif. La lune formait un beau croissant le drapeau doré au milieu du ciel mauve. On aurait dit le drapeau d'un lointain sultanat. Des minots se poursuivaient en bas sur la placette. D'autres couraient derrière une balle de chiffon. Comme tous les soirs, la porte était ouverte. Le vrombissement des pales du vieux ventilateur couvrait tous les bruits familiers. Le chien du deuxième, le grincement des marches irrégulières, le couinement des semelles en crépe de l'homme qui montait.
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Carbone, pendant ce temps, disposait ses hommes autour du podium. Une quarantaine de porte-flingues, en panoplie de mobsters, formaient un cordon rendu plus dissuasif encore par les mitraillettes Thomson rutilantes tout juste importées de Chicago. Carbone faisait un complexe Al Capone depuis un voyage d'« études » aux États-Unis. Mais les « rouges » n'étaient pas en reste : une cinquantaine d'entre eux s'étaient disséminés dans la foule et n'avaient rien à envier à la garde de Carbone en matière d'artillerie lourde. Pour corser le tableau, l'orage menaçait et un vol d'étourneaux picorait les nuages noirs qui filaient vers la mer.
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L'orage menaçait et grondait de loin en loin alors qu'ils longeaient le cimetière Saint-Pierre avant de traverser ces quartiers ouvriers de la vallée de l'Huveaune qui hésitaient encore entre la ville et a campagne. La Treille n'hésitait pas. C'était un coin de Provence au coœur de la ville, où l'on s'attendait à tout instant à voir surgir un cantonnier, un puisatier, une lavandière, un berger, tout un petit monde de santons nourri à la farigoulette et élevé au son du fifre et du tambourin. Ils se garèrent sur l'esplanade qui surplombait le profond vallon des Escaouprés et se hâtèrent d'entrer dans I'auberge du Cigalon avant que la pluie tombe. La patronne, une vieille aux traits fripés, sortait elle aussi d'une carte postale sur les petits métiers de nos belles provinces.
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Il avait survécu malgré lui à la grande loterie de la connerie humaine ; et découvert ce trésor de violence ambiguë qu’il conservait désormais au fond de lui comme une arme à n’utiliser qu’en dernier ressort.
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Video de François Thomazeau (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Thomazeau
#Marseille #polar #CulturePrime
Il est assez rare qu'une ville ait son propre genre littéraire, et pourtant c'est le cas de Marseille, ville complexe qui offre ses beautés à qui sait les voir. Pour l'écrivain François Thomazeau qui a participé à la première vague du polar marseillais, "il y a une vraie aura dans cette ville et cette aura a été, pendant longtemps, habillée par Marcel Pagnol, par les "pagnolades", et il y avait autre chose à raconter". Voici comment le polar marseillais est né.
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