Je me refuse de donner raison à Gide quand il écrit dans Les faux monnayeurs :
"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui passe pour un charlatan".
J'ai envie, j'ai besoin d'enchanter mon quotidien, ici et maintenant, de tenter à ras d'Homme de le rendre meilleur ; le calcul m'est étranger et je suis incapable de pénétrer la raison de ceux qui, derrière chaque carte, devinent un dessous, derrière chaque action une volonté dissimulée.
[...] La sentence de Levinas : "C'est par l'autre que je suis" ne cesse de me tarauder. Phrase magnifique qui ouvre sur l'universel, mais formule terrible dans l'exacte mesure où elle fait dépendre, pour partie, l'identité de l'être du regard d'un tiers, d'une parole, d'une conscience. Et tant pis si l'un ou l'autre sont superficiels, hâtifs ou lâches. Malheur à vous si vous êtes sensible, si l'on vous touche trop aisément, si tout fait mouche.
Il se trouvera toujours quelqu'un qui, avec les meilleures raisons du monde, se permettra les commentaires les plus assassins, les remarques les plus perfides, les étonnements les plus destructeurs. Il figera ainsi, et pour toujours peut-être, votre identité dans une apparence dont lui seul détiendra les clefs.
[...] Mais surtout je vous en conjure, ne changez pas ! Que votre consolation soit le souvenir de rencontres qui, sans vous, n'auraient pas été possibles. Passez les frontières, les castes, les corporations, votre passeport est le bon, l'humanité est à ce prix, soyez bienveillant.
Comme le conteur de Marrakech dans la fable que raconte si bien Mousta Largo, je n'écris pas tant pour changer le monde que pour éviter qu'il me transforme.
L'important n'est pas de courir après des chimères, de se perdre en vaines conjectures, mais de respecter ou de chérir les graines que nous avons fait germer, les fruits que nous avons cueillis. D'aimer les êtres tels qu'ils sont et non tels que notre histoire personnelle les a assemblés, nos représentations consolidées. C'est là la seule manière d'échapper au carcan des causalités, aux chaînes de son passé et de célébrer la richesse de la diversité.
Demeurer pierre brute, incertaine et fragile. Et puis, à partir de ce point de vue, de toujours tenter de construire une humanité plus fraternelle. L'un avec l'autre, l'un après l'autre...
La libellule tire son nom du vol horizontal qu'elle effectue. C'est un paradoxe. Comment une telle régularité dans le déplacement peut-elle générer tant de beauté foisonnante ? Peut-être faut-il chercher réponse dans les creux intimes des oscillations de toute vie, dans l'imperceptibilité des mouvements qui l'animent, dans les aléas d'un coeur vivant.
Une libellule, comme un tableau, n'est pas réductible à la somme de ses pigments.
Si "exemplaire" est le mot qui convient, alors celui-ci ne peut se jauger qu'à l'amour que nous avons reçu et à celui que nous offrons. Termes d'une équation qui ne peut être que l'infini. Et, l'infini comme l'éternité, ne mesure pas.
Maintes fois je me suis étonné de ce que chaque homme, tout en s'aimant de préférence à tous, fasse pourtant moins cas de son opinion sur lui-même que de celle que les autres ont de lui. Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même.
Hervé Broquet et Catherine Lanneau présentent leur livre qui met l'accent, à travers des grands discours, sur d'importants moments de politique internationale du siècle dernier.
En pleine ère de mondialisation, ce livre met l’accent, à travers des grands discours, sur d’importants moments de politique internationale du siècle dernier.
Un livre de référence que tout “honnête homme” devrait avoir dans sa bibliothèque.
Pour plus d'informations : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=704