On connaissait la littérature de gare, l'éditeur Métailié nous propose la littérature d'aéroport.
Cela tombe bien, on y attend en général beaucoup plus longtemps; le WI-FI gratuit devenant la norme, un petit livre rempli d'histoires à feuilleton seul à même de le concurrencer. Les critiques professionnels suivant ici le mot d'ordre du service de presse, on nous présente, bien ficelé, « un petit livre pour attendre votre avion »…
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Bon, je l'ai lu sans quitter mon logement, un peu goguenard face à cette stratégie marketing, qui achève de placer ce livre dans une case manquant un peu d'ambition… Après tout pourquoi pas, l'auteur suivant cet embarquement immédiat, ratant de pas grand chose le surclassement, finalement à son aise en classe éco… A raison ? le vin servi en business-class est en général lourdingue et prétentieux… mais au moins, pas de queue pour les toilettes…
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Car quelques pistes laissent entrevoir un peu plus de profondeur, questionnant habilement l'intérêt d'une histoire, de sa véracité et de celle des clichés, imposant au lecteur un contrôle de marchandises, ses préjugés obligés d'être déclarés.
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Un voyage rapide et agréable, sans alourdir son empreinte carbone.
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Salvador Fuensanta est typiquement le genre de personnage qui m'insupporte dans la vie réelle.
Ce vieil homme est une vraie commère ! C'est un bavard impénitent qui se permet de raconter la vie des autres à qui veut l'entendre, n'hésitant pas à mentir si besoin est pour se faire mousser. Dieu merci, je ne l'ai croisé que dans ce livre dont le genre oscille entre le roman et le recueil de nouvelles. J'ai du souvent lui rabattre le caquet en refermant les pages, quand il m'énervait de trop... J'avoue avoir eu un peu de mal à avaler toutes ses sornettes dont l'humour et l'inventivité m'ont laissée de marbre.
Au début Salvador Fuensanta est amusant mais il devient très vite fatiguant. Je me demande comment j'aurai réagi s'il m'avait abordée dans le hall d'un aéroport...
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Le balayeur d'un aéroport international - dans cet univers où « le temps se dilate » et les distances se contractent, lieu de rencontres improbables - aborde les voyageurs en partance avec quelques banalités pour très vite leur raconter des histoires insolites, que l'on devine inventées de toute pièce. L'homme se révèle tour à tour poète, philosophe, rêveur romantique, mais surtout amoureux du genre humain, des hommes et des femmes ordinaires. le tout a un petit goût d'Amélie Poulain.
Le roman est bien construit et le style est très proche du style oral, léger et imagé, mais débarrassé toutes les lourdeurs, les répétitions de l'oralité.
Juste une précaution quant au titre trompeur: on n'y parle très peu du Japon !
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Dans cet aéroport, il y a un balayeur dont il faut absolument se rapprocher, avec ou sans valise, pour faire un brin de causette. Car avec lui, pas besoin de prendre l'avion : il vous fait voyager au bout du monde, sans formalités. Moi qui rêve justement d'aller au Japon ! Pas la peine, dit le vieux : ce foutu pays marketing n'existe pas !
Ce petit livre truculent est plein d'intelligence et de fantaisie, certes, mais il n'y a pas de quoi s'en relever la nuit... surtout qu'il se lit à une vitesse vertigineuse : mon thé n'as pas eu le temps de refroidir dans sa tasse japonaise que je l'avais déjà fini.
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