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Myriam Chirousse (Traducteur)
EAN : 9782864247708
240 pages
Editions Métailié (21/04/2011)
4.19/5   8 notes
Résumé :
Jaime est photographe, mène une vie rangée de père de famille et collectionne en cachette les photos de nus excitantes qu’il développe pour ses clients. En particulier celles d’Alberto qui photographie les femmes avec lesquelles il couche dans des poses explicites, jusqu’au jour où il n’amène plus que des photos romantiques d’une seule
femme. Jaime croit reconnaître cette femme à la gare et se présente à elle sous le nom de Pedro. Elisa lui raconte une vie fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le premier roman d'Alberto Torres-Blandina, le Japon n'existe pas, m'avait bien plu, dans un registre comico-ironico-léger. Pour son second roman, l'auteur est parti explorer un domaine totalement différent : celui de l'amour : la passion, la tendresse et bien sûr l'amour absolu, celui qui dure toujours : "nous aimer pour toujours, comme on n'aime que dans les poèmes." (p.199)

Jaime est un homme installé, marié et père de famille qui ne rêve que d'aventures, qui se pose des questions sur la durée de l'amour, sur la fidélité, sur la paternité et qui se demande ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas suivi ce chemin. Mais il n'ose pas franchir le pas de l'adultère, malgré quelques occasions, de peur de ne plus pouvoir se regarder en face. Lorsqu'il est sur le point d'aborder une femme, il l'attend à l'extérieur d'une brasserie et voit son propre reflet :

"Ce qui m'effraie le plus dans ce Jaime reflété sur la vitre, ce sont ses yeux. Identiques aux miens. Mes propres yeux en train de m'observer depuis la surface froide. Ils m'interrogent tout comme je les interroge. Son regard me fait peur, pénétrant, inquisiteur, comme s'il ne me reconnaissait pas.

Encore que ce serait bien pire qu'il me reconnaisse, qu'il se reconnaisse en moi. Qu'il me sache son reflet.

Je serais alors obligé de partir en courant.

Et aujourd'hui je ne dois pas partir en courant." (p.98)

Alberto est l'homme à femmes, celui qui devient totalement paranoïaque et désemparé lorsque sa compagne Elisa se fait violer. Rien ne sera plus comme avant. Lui, l'homme aux conquêtes, ne drague plus, ne fait plus l'amour et quitte Elisa. Il voue de la haine aux hommes, tous ceux qui auraient pu violer Elisa. Il est détruit. Ne réussit pas à remonter la pente : "Tout me semble absurde autour de moi. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien savoir des larmes, ces gens-là ? Pourquoi est-ce qu'ils perdent leur temps dans des conversations hypocrites ou qu'ils se prennent la tête pour des bêtises ? La vie passe à côté de nous, mais nous sommes trop occupés à des conneries pour nous en rendre compte." (p.107)

Elisa est la femme amoureuse, qui pardonne à Alberto ses aventures. Elle est entière, indépendante. Violée, elle a énormément de mal à se remettre. Elle pense à la mort, à l'amour à mort. Elle cherche désormais l'amour absolu, celui qui ne peut baisser en intensité et celui qui la sauvera de son mal-être, qui la lavera de ce qu'elle ressent comme une salissure, son viol.

Dit comme cela, ce livre peut paraître noir, triste ; je ne vais pas vous mentir en vous disant qu'on rit à toutes les pages, mais je peux vous dire qu'il est surtout très profond. La réflexion des personnages est poussée à fond, ce qui dérange le lecteur bien obligé de se mettre en question lui-aussi. Il est construit en cinq parties de trois chapitres chacune, un par narrateur. Cette construction permet de maintenir un intérêt tout au long de la lecture. Bien écrit, simplement, pas de tournure de style alambiquée, point de phrases incompréhensibles. Chaque personnage, bien distinct, est une facette de l'humanité :

"Elle vient de découvrir qu'elle ne peut pas me haïr. Que nous sommes la même personne. Que derrière les noms et les nuances, nous sommes tous exactement la même personne perdue sous divers déguisements." (p.200)

Si vous aimez les histoires plan-plan, ne notez pas ce titre. Si vous aimez être dérangé par vos lectures, foncez ! Je vous avouerai sincèrement qu'un récit aussi intimiste ne m'avait pas bousculé autant depuis longtemps ! Assez facile de se projeter dans un des personnages ou dans les trois en même temps. Alberto, qui est pourtant très loin de ce que je suis dans la vie me touche particulièrement : son récit me paraît être le plus fort, le plus dense.

"Une histoire qui ne vous quitte plus" (4ème de couverture). Un auteur assurément à suivre !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Trois vies se croisent, s'aiment, se quittent et se fuient. D'abord il y a Jaime le photographe, un bon père de famille qui mène une vie rangée et qui collectionne en cachette les photos excitantes de nus qu'il développe pour ses clients, en particulier celles d'Alberto qui photographie les femmes avec lesquelles il couche dans des poses explicites. Et cela jusqu'au jour où ce dernier amène au photographe plus que des photos romantiques d'une seule et même femme. Jaime croit reconnaître cette femme un jour à la gare et l'aborde sous le nom de Pedro. C'est Elisa. Elle lui raconte une vie fantasmée et tous les deux s'inventent un nouveau présent. Elisa a été heureuse avec Alberto jusqu'au jour où elle a été victime d'un viol. Alberto, à partir de ce moment là, s'est replié sur lui-même avant de partir sans rien dire à Elisa. Peu après elle rencontre le mystérieux Pedro et commence une nouvelle vie avec lui. Ils se sont promis de ne jamais laisser leur amour s'enfoncer dans la routine, mais leur rêve commence rapidement à sérieusement s'effriter.
Ainsi se mêlent ces trois vies entre amour et haine, espoir et désespoir de la vie... trois vies liées et pourtant tellement solitaires qui sont ici parfaitement représentées dans ce roman Carte du labyrinthe, car c'est bien à un labyrinthe que fait penser cette confusion des sentiments, de l'auteur espagnol Alberto Torres-Blandina. Tels trois journaux intimes qui s'entremêlent, chacun avec sa voix propre, nous font découvrir ce méandre sentimental. Etonnant aussi de voir à quel point ce qui au début paraît comme une lecture assez amusante au départ devient peu à peu bien plus profond et laissera des réflexions qui poursuivront le lecteur bien après sa lecture.

Carte du labyrinthe de Alberto Torres-Blandina est un étonnant roman sur les méandres de l'amour, un texte fort à plusieurs voix qui marquera profondément son lecteur.
Lien : http://www.bibliotheca.be/ar..
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J'ai eu ce livre grâce à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Métailié qui m'ont permis de faire cette découverte.
Au sortir de la lecture, j'avoue que mon avis est un peu mitigé, j'ai bien aimé l'histoire globale, mais certains points m'ont perturbée.
Je vais essayer de m'expliquer tout en restant claire, même si même pour moi, c'est un peu confus.

Tout d'abord, la relation titre/histoire, celle-ci n'est, au premier abord, que très floue. Cependant, après avoir lu le livre, on comprend le pourquoi du comment du titre. En effet, on est, tout au long du livre, au plein coeur d'un labyrinthe spatio-temporel. On ne sait pas où on est et surtout quand on est. La raison de cette perte est la présence de trois narrateurs différents qui racontent chacun un moment différent de leur histoire, et ce, en alternant constamment entre eux, par roulements.
En premier lieu, on découvre Jaime, un photographe qui collectionne les photos de nus de ses clients, et plus particulièrement, celles d'Alberto, un de ses meilleurs clients, qui, pendant un moment n'en a plus amené au profit de photos de voyage centrées sur une femme qui semble être l'amour de la vie d'Alberto. Cet Alberto, justement, est le second protagoniste, un séducteur invétéré qui pendant un moment est sorti avec Elisa, une jeune femme pleine de vie et d'amour pour lui, cependant, un jour, plusieurs violeurs ont brisé l'histoire d'amour, Alberto et Elisa ne pouvant se relever de cet évènement. Elisa est la troisième et dernière narratrice, elle clos chaque roulement de narration ainsi que le livre, et on se rend compte qu'elle est en réalité, le personnage le plus important du livre, car étant le lien entre les personnages ; mais pour des raisons de discrétion et pour ne pas vous en dire trop, je ne vous révélerai pas la nature de ce lien.

Donc, vous l'aurez compris le lecteur est perdu dans ce labyrinthe, ce n'est cependant pas le seul, étant donné que les personnages aussi sont perdus : perdus dans une vie trop bien rangée, entre des sentiments contradictoires, des peurs et des non-dits.

En conclusion, j'ai bien aimé l'histoire, ce labyrinthe m'a à la fois perturbée et fascinée. Pourtant, un point m'a un peu plus chiffonnée. En effet, le viol reste, malgré son rôle central dans l'histoire, un peu en retrait, presque personne n'en parle, excepté Alberto qui pendant un moment a dans l'idée de venger sa bienaimée ; j'aurais aimé qu'il soit plus exploité. Mais bon au final, quand on y réfléchit bien, on finit par comprendre que c'est un élément de plus pour nous perdre dans un labyrinthe de sentiments dont on ne sait s'ils sont bons ou mauvais.

J'aimerais en tout dernier point ajouter que je trouve la couverture très jolie avec ses photographies qui rappellent le hobby de Jaime et vous inviter à lire le livre, qui vaut le détour, rien que pour la fin qui est vraiment bien tournée.
Pour ce livre, je remercie Babelio et les éditions Métailié qui m'ont permis de le découvrir.
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Les paroles strictement vraies semblent contraires à la raison. Lao-Tseu

Malgré une entrée dans le livre un peu spéciale, il commence par le photographe Jaime qui collectionne les photos olé olé de ses clients, j'ai été très vite prise par cette histoire.

Ces trois vies, qui s'entrecroisent d'une façon ou d'une autre dans un labyrinthe de sentiment, de confusion, d'impuissance et de mélancolie, m'ont énormément plu et touché. Déjà parce que tous ces personnages sont impuissants et possèdent une histoire sordide, plus ou moins grave qui les mènes à la dérive d'une manière ou d'une autre, mais aussi parce que magnifiquement bien écrit, d'une écriture très simple et décrivant à la perfection les divers sentiments de ses protagonistes, -sans pour autant tomber dans le lyrisme-, c'est un livre qui sait nous mener au plus proche de l'histoire qu'il partage, du moins c'est l'impression qu'il m'a donné. Puis cette trame n'ayant rien de vraiment extraordinaire, surtout qu'elle ne se finit pas de la meilleur des façons pour tout le monde, on se dit qu'elle pourrait être réelle et tous nous toucher à divers degré au final.

Néanmoins même si l'histoire d'Elisa, d'Alberto et de Jaime m'a plu, surtout celle d'Elisa le personnage qu'on peut dire central et qui possède une histoire terrible et surprenante, j'ai quand même un petit regret en ce qui concerne ce bouquin. ... suite sur le blog
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Si ce n'était pas devenu un cliché, je parlerais volontiers de trois "écorchés vifs" qui se croisent dans les méandres d'un labyrinthe amoureux où se mélangent sexe, amour, passion, amour propre, etc. Les chapitres se succèdent, d'un narrateur à l'autre, d'une conception de l'amour, du sexe et de la vie à l'autre, chacun racontant sa propre histoire et petit à petit, se tissent les liens entre ces trois personnages, qui s'ils ne sont pas particulièrement attachants, trouvent écho dans nos propres expériences, nos propres souffrances. Chaque chapitre a son unité propre et son ton : les pages de Jaime, l'époux malheureux, s'intitulent "Catalogue illustré de chattes et de coeurs", en référence à son métier de photographe et à son voyeurisme coupable. Alberto, l'homme perdu, raconte sa douleur face aux sentiments dans "La douleur en cinq fascicules à collectionner", et finir, Elisa épanche sa douleur, ses interrogations face aux hommes de sa vie dans le chapitre intitulé "Dictionnaire révisé elisa-monde / monde-elisa".

Ce petit bijou étrange pousse à son paroxysme les douleurs et les souffrances engendrées par les relations humaines, quelles qu'elles soient ou paraissent, dans une langue poétique et rude, à l'image de ce que peuvent être les relations sociales, sentimentales et sexuelles.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui est identique à hier. Et demain promet de ne pas être différent. Cela m’effraie et me paralyse. Il n’y a rien qui aille mal dans ma vie, voilà le problème : mon travail ne me déplaît pas, j’aime ma femme et je mourrai pour ma fille. Pour ma femme aussi. Ma maison est grande, jolie et ensoleillée, ma voiture est neuve et j’ai quelques économies à dépenser en voyage, pour un appartement en bord de mer ou ce qui me plaira. Rien ne va mal et c’est ce qui transforme ma vie en prison.
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Tout me semble absurde autour de moi. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien savoir des larmes, ces gens-là ? Pourquoi est-ce qu'ils perdent leur temps dans des conversations hypocrites ou qu'ils se prennent la tête pour des bêtises ? La vie passe à côté de nous, mais nous sommes trop occupés à des conneries pour nous en rendre compte. (p.107)
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Je pourrais dire que l’amour ne se réduit pas à la possession de l’autre, surtout du sexe de l’autre, comme notre éducation chrétienne nous l’a appris. On peut aller au cinéma, dîner ou jouer aux cartes avec d’autres mais pas coucher avec. On peut penser à eux jour et nuit, mais pas tirer un coup de cinq minutes. Pourquoi est-ce qu’on accorde une telle importance au sexe, un petit organe que possède tous les animaux ? Est-ce que l’amour se concentre exclusivement là ? Ne devrait-il pas être dans le coeur ou dans l’âme ?
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Il me disait que la vie nous plante peu à peu des épines dans le coeur. Il me disait que c'était une obligation de s'arracher les plus grosses. Parce que, quand il y a beaucoup d'épines, les étreintes ne sont pas possibles.
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Ce qui m'effraie le plus dans ce Jaime reflété sur la vitre, ce sont ses yeux. Identiques aux miens. Mes propres yeux en train de m'observer depuis la surface froide. Ils m'interrogent tout comme je les interroge. Son regard me fait peur, pénétrant, inquisiteur, comme s'il ne me reconnaissait pas.
Encore que ce serait bien pire qu'il me reconnaisse, qu'il se reconnaisse en moi. Qu'il me sache son reflet.
Je serais alors obligé de partir en courant.
Et aujourd'hui je ne dois pas partir en courant. (p.98)
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Video de Alberto Torres-Blandina (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alberto Torres-Blandina
Alberto Torres-Blandina - Carte du labyrinthe .Alberto Torres-Blandina vous présente son ouvrage "Carte du labyrinthe" aux éditions Métailié.http://www.mollat.com/livres/alberto-torres-blandina-carte-labyrinthe-9782864247708.htmlNotes de musique : Shelly Manne & his men, 3 sorta Blue.
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