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Critique de HordeDuContrevent


Les Nymphéas… Bleu aquatique, bleu transparent, bleu ciel renversé. Reflets et ondes, brumes, buées faites toile, les bleus azurs mêlés de vert, vert des saules pleureurs, vert d'orage et de menthe, frissonnant de grains poivrés, flottent aux côtés des bleus profonds mêlés de rose-thé, fleurs aux racines noyées, symbiose mauve ponctuée de ci de là de touches de blanc, et de quelques gerbes éclatantes de jaunes venus pimenter et réchauffer des couleurs aux tonalités plutôt froides. Reflets luxuriants de papier peint suranné.
Un panorama apaisant peint durant la Première Guerre Mondiale, havre de paix et refuge pour Monet pour ne plus penser aux horreurs du moment. Un panorama qui semble contenir en filigrane « la substance même, éphémère et palpitante, de la vie », du peintre même, comme dissous dans son oeuvre.


Jean-Philippe Toussaint propose un tout petit récit, si petit hélas, pour parler de ce moment devenu rituel au fil des années, ce moment précis où Monet entre dans son atelier lorsque, à la fin de sa vie, il peint des années durant Les Nymphéas. C'est ainsi qu'au début de ce texte, au moment précis où il entre dans son atelier la guerre fait rage, l'atelier devenant refuge le coupant du monde, condition même de son art mais aussi fuite loin de la tristesse du monde. Puis le moment précis où Monet entre dans son atelier est le moment de l'Armistice et Monet souhaite offrir son tableau à l'Etat comme symbole de paix, par l'intermédiaire de Clémenceau. La peinture doit alors être parfaite. le moment où Monet entre dans son atelier les dernières années de sa vie, sera ensuite cette d'un impossible achèvement. « Ce sera l'éternelle toile de Pénélope qu'il tissera et détissera jusqu'à son dernier souffle ».


La recherche de la perfection, même lorsqu'il perdra presque la vue, fait dire à Toussaint : « Ce que Proust avait fait avec des mots, en transformant ses sensations et son observations du monde en un corpus immatériel de caractères d'imprimerie, Monet le fera avec des couleurs et des pinceaux ».


L'écriture est certes belle, le projet est original, mais que c'est court ! Impossible d'éprouver de l'empathie, impossible de ressentir, de voir avec le regard du peintre comme avait réussi à le faire avec talent Alain Yvars avec Van Gogh dans "Que les blés sont beaux : l'ultime voyage de Vincent van Gogh". Je suis restée totalement sur ma faim après ces dix minutes de lecture. C'est bien dommage et frustrant, Les Nymphéas font partie de mes tableaux préférés.
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