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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fidelma nous emmène dans une enquête sur fond de paganisme et d'hérésie. Comme de coutume, la religion est une nouvelle fois bien présente. L'aspect païen apporte une certaine aura d'étrangeté et d'ambiance assez sombre, d'autant que nous sommes au moment de Samhain.


L'enquête est très tortueuse, comme toutes les enquêtes de Fidelma et aboutit à des éléments qui n'ont que peu de rapports avec ceux supposés du début. La chute, pour une fois, est prévisible, l'auteur mettant des jalons ici et là pour y mener, peut-être à un détail près.

Côté personnage, on a une nouvelle fois une Fidelma au mieux de sa forme. Eprise de justice mais n'hésitant pas à remettre les plus grands à leur place, y compris et surtout lorsqu'il s'agit de son frère, roi au demeurant. Pour Eadulf, il est une fois de plus question de sa place dans cette société, dans son union. On sent que la dépendance poussée qu'il a vis-à-vis de la loi avec sa femme ne lui plaît pas plus que cela. Je ne sais si ces détails vont être explorés plus en amont dans un autre titre de la récit. C'est très intéressant, montre une société assez moderne, du moins féministe dans le sens où la loi est la même, qu'on soit homme ou femme. Surtout, depuis quelques titres, on s'éloigne de l'image du faire-valoir que l'auteur lui avait assigné pendant trop longtemps, sans pour autant lui donner une vraie place dans l'enquête. Fidelma en reste l'enquêtrice principale, Eadulf, un satellite gravitant autour d'elle. Sur ce point, je me demande si l'auteur ne pourrait pas le faire évoluer davantage, à commencer par ses compétences médicales, rendant ainsi son personnage un peu plus essentiel. Ou tout simplement l'enlever de quelques intrigues...

Côté connaissances, j'ai vivement apprécié tant l'ambiance Samhain que l'hérésie psilanthropiste présentée ici. Peter Tremayne attire toujours notre attention sur ce christianisme en voie de se construire, les divergences qu'il peut y avoir entre les différentes communautés que L Histoire n'a que peu éclairées.
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« C'était apaisant de laisser les montures avancer presque d'elles-mêmes, sous la douce chaleur du soleil qui brillait dans un ciel serein, caressés par la brise. Tantôt un lapin peu farouche bondissait le long de leur chemin, tantôt un renard roux trottinant sur le coteau s'arrêtait pour les observer, puis repartait vaquer à ses propres affaires. »
« Il fallut qu'Eadulf entende le trait siffler au ras de sa tempe et qu'il le voie se ficher dans le sol pour qu'il comprenne ce qui leur arrivait. Ils étaient attaqués, et l'on comptait bien qu'ils n'en sortiraient pas vivants. »
Peter Tremayne nous balade avec talent entre la douceur de l'Irlande rurale du 7ème siècle dans laquelle se déroule la nuit du porte lumière, et l'âpreté des luttes de territoire (spirituel et temporel) entre les ordres religieux s'accusant mutuellement d'hérétiques et cherchant à renforcer leur domination.
Dans cette société qui a résisté à l'envahisseur romain, les croyances païennes sont encore très fortes et les autorités locales hésitent à les affronter. Rome censé montrer la voie est si loin…et laisse se développer le « conflit entre les pratiques de l'Église des cinq royaumes et celles (…) prônées aux conciles de Streoneshalh et d'Autun. (…) La plupart des Églises des cinq royaumes et, même au-delà, celles de Bretagne et de Gaule n'adhèrent pas aux dogmes romains bien qu'elles acceptent la doctrine fondamentale de la foi chrétienne. »
Certains ordres peu scrupuleux s'emploient à semer la confusion pour mieux assoir leur emprise sur une population toujours crédule.
Polar historique passionnant, facile à lire, scrupuleusement documenté, « La nuit du porte lumière » nous éclaire (Gag !) sur une période fondatrice de l'histoire où l'Eglise s'efforce de continuer à cumuler les fonctions religieuses avec le pouvoir temporel.
En facilitant avec intelligence et non sans une certaine duplicité, la convergence entre les rites païens et les nouveaux rites religieux, l'église rebaptise les lieux des anciennes croyances et autorise les anciennes fêtes païennes en les affublant de règles de la nouvelle religion, pour conserver son contrôle moral sur la population.
Le roman est construit autour de ces affrontements souvent souterrains qui sont incarnés par des personnages inquiétants par leur obscurantisme et leur volonté de dissimulation.
Au sein de ces luttes d'influence souvent cruelles, toujours mortelles, Fidelma et son mari Eadulf apparaissent comme les seuls êtres humains capables de compréhension et de compassion, soucieux de justice, de vérité et avant tout, de l'intérêt général.
« Gelasius, le nomenclator, secrétaire principal de Sa Sainteté a-t-il raison de penser que le « manuscrit volé au palais du Latran (…) dans les « Archives secrètes de la Sacrosancta Lateranensis ecclesia, omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput (…) a de quoi remettre en cause les décisions théologiques prises ces derniers siècles. » ?
Ce vol a –t-il un rapport avec les meurtres commis en Irlande, à Cashel précisément ?
« Fidelma la rousse, Fidelma de Cashel, dálaigh ou avocate des cours de justice de l'Irlande du VIIe siècle », chez qui « La maîtrise de la « lutte par la parade » (…) avait entretenu (…) la souplesse, la force et la vivacité qui étaient d'habitude l'apanage de la jeunesse. », saura une fois de plus, résoudre cette énigme et faire jaillir la lumière et la vérité avec le brio qu'on lui connait.
« Si mes soupçons sont fondés, j'espère faire tomber le masque au cours de l'audience. », dit-elle à Colgú, le roi son frère, alors que les présumés coupables sont sous les verrous.
Un nouveau Peter Tremayne à lire. 28ème opus des aventures de Fidelma !

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Nous sommes en 671 et Fidelma de Cashel, avocate des cours de justice, soeur du roi de Muman, Colgύ, va avoir fort à faire avec un meurtre peu commun : un berger ivrogne grimé en moine, tonsuré de frais, est retrouvé mort dans le bûcher dressé pour la Samhain (fête païenne qui survit pourtant). Sur ses fesses sont gravées les premières lettres du nom Christos.
A cette époque en Irlande, les rites religieux chrétiens sont encore fragiles : la christianisation du pays a eu lieu au Vème siècle avant le célèbre Saint Patrick mais depuis les dissensions sont nombreuses. Certains sont contre le célibat des religieux ou pour le libre arbitre. D'autres contestent le péché originel. D'autres encore rejettent l'Immaculée Conception et pensent que Jésus n'était qu'un homme ordinaire, fils de deux humains, Un fils de Dieu et non LE fils de Dieu.
Un roman très original, une découverte pour moi de cet auteur qui souligne le système juridique celte très moderne et l'égalité des sexes dans les castes supérieures.
Une enquête elle-aussi pleine de rebondissements et d'action (en plus des meurtres, un livre qualifié d'hérétique a disparu et des pillards sont à l'oeuvre sur des bateaux transportant de l'argent).
Bref je le conseille !
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Ce tome se passe au moment de Samhain. Bien que catholique, l'Irlande est encore marquée par les festivités païennes d'antan et les superstitions. le passage dans les jours sombres s'accompagne d'une soirée bien arrosée autour d'un grand feu de joie. C'est au cours de la préparation du bûcher que le cadavre d'un berger est découvert. Il a subi ce que les rites celtiques appellent la "triple mort". S'ensuivent de nombreux rebondissements, qui mènent Fidelma et son époux Eadulf sur les traces des anciennes coutumes. Ils finissent par s'intéresser aux mystères qui entourent un monastère proche de Cashel...

Je suis toujours charmée par les talents de Peter Tremayne. Ses ouvrages nous entrainent dans une Irlande prise entre les traditions anciennes et la mise en place d'une religion catholique encore teintée de coutumes celtiques. Croyances, rites, pratiques juridiques, nous sont présentés avec facilité à travers des enquêtes plus ou moins rocambolesques.
Dans ce tome 28, Peter Tremayne dose très bien le suspens, en entremêlant plusieurs enquêtes qui convergent toutes vers un monastère au fonctionnement trouble, posé dans un paysage époustouflant.
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Voici la 28ème enquête de soeur Fidelma, déjà ! Et ce n'est que la troisième que je lis, autant dire que j'ai du retard à rattraper.
Mon choix s'est porté sur ce titre avant tout pour le thème développé ainsi que pour son ambiance prometteuse.
La nuit du Porte lumière prend place à Samhain, le nouvel an celte, qui correspond chez nous à Halloween. C'est durant cette nuit que le voile entre l'au delà et le monde des vivants est le plus fin. C'est alors un moment privilégié pour se livrer au spiritisme. Cette lecture était donc de circonstance pour la fin du mois d'octobre. J'ai pleinement savouré cette ambiance inquiétante autour de ces mystères païens et ces croyances ancestrales.

Comme d'habitude avec la protégée de Peter Tremayne, les meurtres, aussi abonimables soient-ils, sont pris avec une certaine légèreté, et le plaisir de Soeur Fidelma à résoudre ces assassinats dédramatise les situations. Avec cette série, les meurtres servent surtout de point d'ancrage, autour duquel l'on découvre le contexte politique et religieux de cette lointaine époque qu'est le VIième siècle. La Cournouaille a plein de traditions et de croyances à nous révéler, et c'est d'autant plus vrai dans ce tome où les superstitions celtes sont mises à l'honneur et plus que jamais opposées à l'église de Rome. L'ésotérisme prend une place prépondérante à travers des pratiques occultes et d'étranges signes kabbalistiques retrouvés sur les corps des défunts.

J'ai dévoré cette enquête, et même sans avoir lu les précédents tomes, je n'étais pas perdue. Eadulf et Fidelma forment toujours un duo aussi sympathique. Ils croisent toujours sur leur route des personnages atypiques et forts charismatiques pour certains. Ici, Brancheó est l'une de ses personnalités insolites et extravagantes, dont on ne sait vraiment si l'on aimerait la rencontrer ou la fuir.

Les passages en langue latine et les nombreux termes en gaéliques complexifient juste ce qu'il faut la narration, tout en apportant la touche authentique qui fait le charme de la saga de Peter Tremayne.

Une très bonne lecture !
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On suit toujours Fidelma avec plaisir.
Pourtant une comparaison entre le texte anglais et la traduction réserve des surprises déplaisantes : des paragraphes entiers sont supprimés, des phrases sont modifiées sans raison, quant aux nuances de vocabulaire elles sont le plus souvent ignorées.

Exemple :

Anglais Night of the Lightbringer chapitre VI

The stench that met them as they entered was so strong that it caused Fidelma to catch her breath and cough. There was little light in the place but enough for Eadulf to notice a candle lying on a side table. A small box lay obligingly nearby and proved to be ready with flint and steel, constituting the tenlach-teined or kindling gear as the tinder box was called. Eadulf set to work but he was no expert and, after a few moments, Fidelma took it from his hands and quickly achieved a spark, causing the small cluster of dried leaves and tinder to catch and from that she was able to light the candle.

Français

Des miasmes fétides assaillirent leurs narines et les firent tousser. Dans la pénombre, Eadulf distingua sur une petite table une bougie posée à côté du tenlach-teined, le nécessaire contenant de l'amadou, un bout d'acier et un silex. Après quelques tentatives infructueuses, il fit jaillir une étincelle qui lui permit d'embraser un petit tas de feuilles sèches, auquel il alluma le lumignon.

Il y a de quoi s'interroger sur le travail de l'éditeur.
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Au VII ème siècle, un manuscrit confidentiel est dérobé par des Irlandais à Rome. S'il tombait entre de mauvaises mains il pourrait compromettre la religion chrétienne. Lucidus part à sa recherche.
Pendant ce temps en Irlande, à Cashel, on prépare la fête de Sauhaim. Il s'agit de la veille du 1er novembre. C est la version païenne d'halloween. Pour cette fête un grand bûcher est préparé. le matin de la fête, le guerrier Aidan et frère Eadulf découvrent un corps caché dans le bûcher. Au premier abord il s'agit d'un prêtre (tenue, tonsure) mais il s'avère rapidement que c'est tout simplement un berger qui a été tué. L'homme a été tué selon un rituel, la triple mort. Fidelma, avocate et soeur va mener l'enquête sur ce meurtre. Elle va découvrir que non loin de la ville se trouve une abbaye dont elle n'avait pas connaissance....
Fidelma et son mari, frère Eadulf, n'en sont pas à leur première enquête mais cela ne gêne en rien la lecture. On pourrait penser qu'une histoire se déroulant au VII ème peut être complexe mais le roman se lit très facilement. On est vite pris dans l'histoire. Il n'y a pas de temps mort. le suspense est au rendez-vous. On a hâte de savoir qui tire les ficelles de ces meurtres. Si l'histoire vous a plu, d'autres aventures de Fidelma sont disponibles.
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Encore un tome des enquêtes de Fidelma de Cashel qui se lit avec grand plaisir.

Peter Tremayne continue à explorer l'Irlande médiévale eu moment où le catholicisme s'impose avec virtuosité. Il a ce petit plus par rapport aux autres auteurs de romans policiers historiques d'avoir très bien documenté ses romans. son érudition sur cette époque particulièrement complexe est assez impressionnante. Il a d'ailleurs reçu plusieurs prix et ce dernier opus des enquêtes de Fidelma a été reconnu par le magazine historia...

Une autres des caractéristiques de cet auteur est de mêler souvent deux intrigues dans le même romans, ce qui permet de brouiller les pistes. Les solutions sont donc souvent assez complexes, mais les scénarios sont très bien montés.

Cette fois, Fidelma est confrontée au vol d'un manuscrit au Vatican, susceptible de faire vaciller la foi et à une abbaye hérétique au coeur du royaume dirigé par son frère.

Le personnage d'Eadulf est particulièrement valorisé dans ce dernier tome, avec quelques fulgurances de déduction de sa part.

C'est toujours un grand plaisir de voyager avec ces personnages à la fois dans le temps et l'espace.
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