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EAN : 9782259027960
584 pages
Omnibus (10/09/1993)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Comment ne pas aimer un homme capable d'inventer "Y'a de la joie" en balayant la cour de la caserne pendant son service militaire ?

Tombé du ciel rassemble 390 chansons, dont 43 inédites, pour apprendre la vie selon Charles Trenet. La drôlerie, la nostalgie, la tendresse, l'émotion, la solitude, l'espoir, les aveux... L'intégrale du poète donne toute sa mesure à son oeuvre.

"Je fais des chansons comme un pommier fait des pommes." dit Tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Souvent une lecture vous conduit vers une autre. Ainsi, les interviews de Sempé sur la musique m'ont fait revenir à mes sources !
Charles Trenet… « Il pleut sur les ardoises, Il pleut sur la basse-cour, Il pleut sur les framboises, Il pleut sur mon amour »… Une mélancolie envisagée avec le sourire. Je commence par un texte qui détonne dans l'humour ambiant !
Lorsqu'il s'agit des chansons, la musique a la faculté d'habiller les paroles. Les mots se donnent en sacrifice pour se transformer en une autre oeuvre qui réunit deux arts. La poésie est une fleur qui donne toutes ses forces à la graine qui est la chanson et se dessèche si on ne la relit pas.
Lire la poésie de Charles Trenet c'est en quelque sorte déshabiller les mots pour leur rendre leur nudité d'origine : leur pureté poétique sans la séduction mélodique, sans le charme de l'interprète. C'est comme l'intérêt de lire un livre après avoir vu le film !
Il y a environ vingt ans, je suis arrivée à Paris, chez des « tombés du ciel » c'est le cas de le dire ! Et j'ai découvert immédiatement Trenet, un de leurs idoles. Ils m'ont fait chanter «Verlaine » s'émerveillant de mon petit accent (sans imaginer comment je déteste d'entendre parler de mon accent même « délicieux »!) Moi qui sortais du « couvent » qui était le conservatoire d'Odessa très puriste, très classique, très intellectuel, très profond, très très très. Je ne jurais que par Jean Sébastien Bach ! La légèreté de Charles Trenet était un choc agréable. le fait que des violonistes classiques dont je venais de faire connaissance « péchaient » par amour pour Trenet, à l'époque ça me choquait autant que le vin rouge qu'ils prenaient au repas de tous les jours sans pour autant être alcooliques ! Mon admiration de Trenet c'était comme une petite digression de ma part, une transgression voire une trahison, tout cela à la fois, et le début de ma libération : la liberté de me défaire de tout ce qui était scolaire !… Et aujourd'hui je suis inséparable de Trenet « Et depuis Je chante Je chante sur mon chemin ! » Les chansons se démodent tandis que la poésie jamais !
Trenet vous jette des bouquets : « Vive la vie, vive l'amour ! » Mon fils de cinq ans (toujours lui !) danse lorsqu'il entend un disque de Trenet et le préfère aux chansons enfantines. C'est ce qu'il fait exactement pendant que je rédige cette chronique. Ce n'est pas pour rien car tous les enfants sont des poètes ! le virus de la poésie, heureusement, on n'a pas encore inventé un vaccin pour le combattre !
Mais plus on lit les textes de Trenet plus on sent que c'est un pierrot lunaire aux masques de gaieté…






























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Magnifique recueil des textes du poète-chanteur-compositeur. C'est beau, c'est gai ; ça respire la joie de vivre. Et pourtant tout ne fut pas si facile pour lui...

Encore une belle référence dans la bibliothèque et une source inépuisable de citations.

A lire absolument, sans a priori et sans réserve, en prenant son temps.
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Revoir Paris
Charles Trenet 1954

Un talent inouï d'artiste

Quelqu'un disait ici que le voyage en train n'a pas son pareil pour susciter l'inspiration, je crois qu'on peut y ajouter l'avion au même titre, peut-être même que les hauteurs invitent à encore plus de veine.

Charles Trenet revient d'une tournée mondiale triomphale, après 10 ans d'absence, fort de ses succès que le monde entier fredonne : La Mer, Douce France ..

Imaginez le sentiment que vit alors Charles Trenet de revoir après tant d'années son pays chéri. sa mère .. le talent de cet artiste est immense, talent à l'état pur : il compose dans l'avion du retour : Revoir Paris.

Revoir Paris
Un petit séjour d'un mois
Revoir Paris
Et me retrouver chez moi

Seul sous la pluie
Parmi la foule des grands boulevards
Quelle joie inouïe
D'aller ainsi au hasard

Prendre un taxi
Qui va le long de la Seine
Et me revoici
Au fond du bois de Vincennes

Roulant joyeux
Vers ma maison de banlieue
Où ma mère m'attend
Les larmes aux yeux
Le coeur content

Mon Dieu que tout le monde est gentil
Mon Dieu quel sourire à la vie
Mon Dieu merci
Mon Dieu merci d'être ici

Ce n'est pas un rêve
C'est l'île d'amour que je vois
Le jour se lève
Et sèche les pleurs des bois

Dans la petite gare
Un sémaphore appelle ces gens
Tous ces braves gens
De la Varenne à Nogent

Bonjour la vie
Bonjour mon vieux soleil
Bonjour ma mie
Bonjour l'automne vermeil

Je suis un enfant
Rien qu'un enfant tu sais
Je suis un petit français
Rien qu'un enfant
Tout simplement

Paris

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
LA FOLLE COMPLAINTE


Les jours de repassage,
Dans la maison qui dort,
La bonne n'est pas sage
Mais on la garde encore.
On l'a trouvée hier soir,
Derrière la porte de bois,
Avec une passoire, se donnant de la joie.
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère a bien failli le mordre.
Il pleut sur les ardoises,
Il pleut sur la basse-cour,
Il pleut sur les framboises,
Il pleut sur mon amour.

Je me cache sous la table.
Le chat me griffe un peu.
Ce tigre est indomptable
Et joue avec le feu.
Les pantoufles de grand-mère
Sont mortes avant la nuit.
Dormons dans ma chaumière.
Dormez, dormons sans bruit.
Berceau berçant des violes,
Un ange s'est caché
Dans le placard aux fioles
Où l'on me tient couché.
Remède pour le rhume,
Remède pour le cœur,
Remède pour la brume,
Remède pour le malheur.

La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysage
Pour les petits garçons
Qui brûlent d'impatience
Deux jours avant Noël
Et, sans aucune méfiance,
Acceptent tout, pêle-mêle :
La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques,
Les larmes dans les gares,
Guignol et les coups de triques,
Les becs d'acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d'Hélène
Par un beau soir d'été.

Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil.
Il est tombé de la branche,
Le gentil écureuil.
Je n'ai pas aimé ma mère.
Je n'ai pas aimé mon sort.
Je n'ai pas aimé la guerre.
Je n'ai pas aimé la mort.
Je n'ai jamais su dire
Pourquoi j'étais distrait.
Je n'ai pas su sourire
A tel ou tel attrait.
J'étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non.
Mon âme s'est dissoute.
Poussière était mon nom.
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Si les mystères de la vie
Vous mènent à zéro,
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Pourquoi, lorsque tombe la pluie,
Nous vient-elle d'en haut ?
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Pourquoi la lune a-t-elle une influence
Sur les marées des océans immenses ?
Pourquoi le paon dit-il "Léon",
Le coq "Cocorico" ?
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.

Si vous avez soif la nuit
Et qu'il n'y ait pas d'eau,
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Si, pour traverser Paris,
Vous prenez le métro,
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Un peu d'oubli ne fait pas d'mal en toutes choses
Et trop d'génie vous rend parfois morose.
Si vous jouez de la guitare
Et pas du banjo,
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.

Pourquoi dit-on mon beau-frère
A un type qui est vraiment pas beau ?
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Et pourquoi : ver "solitaire"
Lorsqu'il y a tant d'anneaux ?
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Pourquoi dit-on qu'elle est grande, cette petite ?
Pourquoi le saumon
A-t-il le goût de la truite ?
Pourquoi cette bonne est mauvaise
Et ces bas sont hauts ?
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.

Si vous ignorez l'algèbre,
Les points cardinaux,
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Si vous confondez le zèbre
Avec le taureau,
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Soyez heureux
Avec le peu de science
Qui rend joyeux
Les braves gens sans méfiance.
Pourquoi les vaches ont des puces
Et les puces pas de veaux ?
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
Laissez faire le monde qui tourne.
C'est la loi d'En-Haut.
N'y pensez pas, n'y pensez pas, n'y pensez pas trop.
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Mam'zelle Clio
Mam'zelle Clio
Le premier jour je me rappelle
C'était chez des amis idiots
Mam'zelle Clio
Mam'zelle Clio
Votre maman avait des ailes
Dans une robe de taff'tas
Vous étiez une demoiselle
Et je vous murmurais tout bas

Dormir avec vous dormir une nuit,
Faire un rêve à deux quand le ciel est noir au fond de ma chambre
Le sommeil est doux quand tombe la pluie
Quand le vent du nord murmure tout bas
Décembre
Tous les mots d'amour le vent nous les dit
Quand la cloche sonne une heure perdue lointaine...
Oublier la vie oublier nos peines
Dormir une nuit dormir mon amour dormir avec vous

Mam'zelle Clio
Mam'zelle Clio
Vous êtes mariée c'est ridicule
Avec le fils de ces idiots
Mam'zelle Clio
Mam'zelle Clio
Votre mari est somnambule
Il se promène sur les toits
Toute la nuit tandis que moi

Je dors avec vous dans le même lit
Nous rêvons tous deux quand le ciel est noir au fond de ma chambre
Votre corps charmant se donne à minuit
Dans un petit hôtel tout près de la rue Delambre
Y a pas d'eau courante et pour faire pipi
C'est au fond de la cour
Mais là-bas y a pas de lumière
Ces petites bêtises me sont familières
Je dors avec vous et pendant le jour
J'attends notre nuit

Mam'zelle Clio
Mam'zelle Clio
Votre mari dans une crise
M'a flanqué deux balles dans la peau
Mam'zelle Clio
Mam'zelle Clio
Je suis bien mort quoi qu'on en dise
Oui mais le diable m'a permis
De revenir toutes les nuits

Dormir avec vous sans vous faire peur
Caresser vos cheveux toucher votre coeur vous dire à l'oreille
" Je t'aime chérie je t'aime et j'en meurs "
Et tirer les poils du petit cocu qui veille
La commode qui grince un bruit sur le toit
Le lit qui gémit c'est moi dans le bois ma brune
Je suis courant d'air et rayon de lune
J'ai l'éternité pour chanter là-bas
Je dors avec toi.
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Le vieux piano de la plage ne joue qu'en fa qu'en fatigué
Le vieux piano de la plage possède un la qui n'est pas gai
Un si cassé qui se désole
Un mi fané qui le console
Un do brûlé par le grand soleil du mois de juillet
Mais quand il joue pour moi les airs anciens que je préfère
Un frisson d'autrefois
M'emporte alors dans l'atmosphère
D'un grand bonheur dans une petite chambre
Mon joli cœur du mois de septembre
Je pense encore encore à toi
Do mi si la

Le vieux piano de la plage ne joue qu'en sol en solitude.
Le vieux piano de la plage a des clients dont l'habitude
Est de danser samedi dimanche.
Les autres jours seul sur les planches
Devant la mer qui se souvient il rêve sans fin...
C'est alors que je sors tout courbatu
De ma cachette
Et que soudain dehors tremblant, ému,
Devant lui je m'arrête
Et c'est inouï tout ce que je retrouve
Comme cette musique jolie m'éprouve
Me fait du mal me fait du bien
Je n'en sais trop rien

Adieu, adieu piano tu sais combien peuvent être cruelles
Ces notes que tu joues faux mais dans mon cœur ouvrant ses ailes
S'éveille alors la douce rengaine
De mon heureux sort ou de mes peines.
Lorsque tu tapes, tapes, toute la semaine mais le samedi
Quand les jeunesses débarquent
Tu sais alors brigand de la plage
Que ton souvenir les marque
Et qu'un beau soir passé le bel âge
Un autre que moi devant la piste s'arrêtera là et sera triste
En écoutant le cœur battant
L'air de ses vingt ans
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J'ai connu de vous
De folles caresses,
Des moments très doux
Tous pleins de tendresse.
J'ai connu de vous
Votre corps troublant
Vos yeux de petit loup
Vos jolies dents.
J'ai connu de vous
Toutes les extases
Tous les rendez-vous
Et toutes les phrases,
Vous voyez Madame que l'on n'oublie pas tout :
Moi je pense encore à vous.
Je me souviens de la boutique
Où l'on s'est rencontré un soir
Et je revois les nuits magiques
Où nos deux coeurs battaient, battaient remplis d'espoir.
Quand on a connu
Les mêmes ivresses
Et qu'on ne s'aime plus
Il y a la tendresse
Vous voyez Madame que l'on n'oublie pas tout,
Moi, je pense encore à vous ;

J'ai connu de vous
Les soupes brûlées,
Les ragoûts trop doux,
Les tartes salées,
Pour un oui, un non,
Vous sautiez du balcon.
Tranquille, je vous laissais
Tomber du rez-de-chaussée.
J'ai connu de vous
Les assiettes qui volent,
Les soirs de courroux
Quand vous étiez folle
Vous voyez, Madame, que l'on n'oublie pas tout?
Moi, je pense encore à vous.
Je me souviens de la cuisine
Où très gentiment voisinait
Le poivre avec la naphtaline
Le sucre, la moutarde, le lait, la chicorée !
Quand on a connu les mêmes ivresses
Et qu'on ne s'aime plus,
Il y a la tendresse,
Vous voyez, Madame, que l'on n'oublie pas tout,
Moi, je pense encore à vous,
Moi, je pense encore,
Moi, je pense encore,
Moi, je pense encore à vous.
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