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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une histoire de racisme
Un témoignage très dur des relations entre personnes de couleur et les blancs.
Une période historique difficile pour la société de cet époque
J ai aimé ce livre bien que je me sois un peu perdu avec les noms propres
Une lecture historique très intéressante pleine d d'émotion .
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Le 5 juin 1985, Gwendolyn, la mère de Nathasha Trethewey est assassinée par son ex-mari, Big Joe. Trente ans plus tard l'auteure entreprend l'écriture de ce livre pour comprendre la trajectoire tragique de la vie de sa mère et comprendre comment sa propre vie a été façonnée par cet héritage.

Tout commence pour sa mère par un mariage interdit entre une femme noire et un homme blanc dans le Mississipi au climat lourd de menaces du Ku Klux Klan en pleine campagne de terreur. Nathasha a connu le destin d'une enfant métisse née dans un endroit comme le Mississippi et a vécu au sein d'une communauté noire très unie marquée par une scène que sa famille lui a souvent racontée : le Klan brûlant une croix dans leur allée.

Après la séparation de ses parents Nathasha quitte le Mississippi pour Atlanta, ville racialement progressiste où elle vit seule avec sa mère avant que Gwendolyn ne s'unisse à un vétéran du Vietnam surnommé Big Joe et d'être rattrapée par la violence...

Dans ce texte très intime l'auteure tente de prendre de la distance en utilisant le tu tout en intercalant des chapitres en italiques à la première personne. Pendant des années elle a relégué ses souvenirs de cette période tragique dans un coin de sa mémoire jusqu'à ce qu'elle ait accès en 2005 au dossier judiciaire sur le point d'être détruit et que l'écriture de ce texte ne s'impose alors à elle.
Le début du texte m'a surprise par les détours que l'auteure prend avant d'aborder le drame, sans doute était-ce trop douloureux pour elle de rentrer dans le vif du sujet, ces détours ont le mérite de resituer le contexte historique de l'époque et sa place de métisse dans le sud des Etats-Unis.
Ensuite elle ne rentre pas dans les détails des années de violence que sa mère a subies mais nous décrit par petites touches le climat de violence et surtout nous livre des documents poignants, les retranscriptions des conversations téléphoniques entre sa mère et Joël et les derniers écrits de sa mère avant sa mort.
Un travail de mémoire qui a certainement fait du bien à l'auteure, un témoignage émouvant sur les ravages de la violence conjugale, un témoignage certes dramatique mais malheureusement lu de nombreuses fois. J'attendais un traitement plus littéraire et une écriture plus travaillée de la part d'une auteure aussi renommée.

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Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Memorial Drive
Mémoires d'une fille
Natasha Trethewey
récit
traduit de l'anglais (E.-U.) par Céline Leroy
Editions de l'Olivier, 2020, 217p


C'est un récit autobiographique, le parcours d'une fille qui a voulu oublier le meurtre de sa mère. Un jour, la nécessité de revenir sur l'événement s'impose. Elle tente de rattraper les souvenirs qu'elle a essayé d'occulter.
D'emblée, le lecteur sait que sa mère est morte assassinée à Atlanta en 1985. La narratrice a 19 ans. Atlanta est la capitale de la Géorgie, qui a joué un rôle important dans la guerre de Sécession et le mouvement des droits civiques de 1960. La guerre de Sécession fait partie des thématiques récurrentes de N. Trethewey.
L'exergue du livre, de Martin Bubber, est : « Tout a une destination que le voyageur ignore ».
Quelle est cette destination ? Tasha n'écrit que pour, le moment venu, raconter sa mère, et rendre hommage aux femmes qqui l'ont faite. La route de la mémoire la conduit à ce récit, qui devait sortir des ténèbres du passé vers un avenir lumineux, pas sûr, mais Tasha a compris qu'il n'était plus l'heure d'oublier.
La narratrice est métisse, fille d'un Blanc qui a grandi dans la campagne de Nouvelle-Ecosse au Canada, et qui parle par métaphores, à l'instar du poète Robert Frost, et d'une Noire qui fait des études de théâtre et adore la musique, les Temptations. Son père lui dit qu'elle double ses chances, du fait de son métissage : Tu as le meilleur des deux mondes ». Soit, mais sa qualité de métis la met face à beaucoup de questions de la part de ses condisciples blancs. Sa mère, en tant que Noire, subit des vexations. le Ku Klux Klan rôde, exerce la terreur. le couple mixte bat de l'aile. Ses parents se séparent. Sa mère et elle vivent seules. Puis Joe arrive, qu'elle appellera Big Joe. Un fils naîtra. Joe bat sa mère, emmène Tasha faire des tours en voiture sur la Memorial Drive qui l'angoissent, lit son journal intime qu'il a décadenassé. le refuge pour Tasha est l'école, où elle travaille très bien pour faire plaisir à sa mère, et les livres, comme Lumière d'août parmi d'autres.
Le pire est prévisible, la mère appelle la police et se met sous la protection d'une Association de Femmes battues. Elle ne dit rien à sa propre mère. Pourquoi faut-il que les femmes battues se taisent ? Tasha se tait elle aussi, comme une Cassandre (nom que lui donnait son père dans les histoires qu'il écrivait) muette. Petite, elle soignait la plante qu'on appelle canne du muet. Une fois cependant, elle dit à son institutrice qu'elle admire que sa mère est battue par son mari. Elle sait aussitôt que l'institutrice ne fera rien.Ni la police ni l'Association ne se démènent beaucoup pour mettre fin à cette situation qui dérive. du reste, on note bien l'indifférence ambiante quand le gardien de l'immeuble demande l'autorisation d'enlever immédiatement les taches de sang, facilement enlevables quand on s'y prend tôt.
Joe ne supporte pas que sa femme ne soit pas toute à lui. Il a divorcé pour elle. Il la menace, menace sa fille. Il retrouve celle-ci à son entraînement de pom-pom girls. Par hasard, Tasha le salue amicalement. Ainsi, sans qu'elle le sache, elle sauve sa vie. Dans son besoin de tuer, Joe tire sur sa mère. Tasha va se mettre dans la tête qu'elle est coupable
Quand elle raconte les souvenirs d'enfance de Tasha, l'autrice reste en retrait. C'est écrit dans une forme presque académique. La conversation téléphonique et qui dure, dure, que la mère a avec Joe et qui est enregistrée, agace. Pourquoi la mère parle-t-elle si longtemps ? Puisqu'elle répond à d'autres interlocuteurs, ne pouvait-elle pas faire appeler la police ?
Memorial Drive, autrefois la Fair Street, est une grosse artère qui termine à Stone Mountain, le lieu de commémoration des Blancs, le plus grand monument dédié aux états confédérés- qu'on fête le 26 avril, jour de naissance de Natasha- « métaphore prégnante pour l'esprit des Blancs du Sud ». Et pourtant, c'est une Noire -qui ne voulait pas se servir d'une arme contre l'ennemi (blanc) qui meurt à cause d'un Noir qui veut en faire sa chose.
Ce livre est empreint de discrétion, de tristesse, et enquête sur un refus, comme s'il avait fallu qu'on tourne la page avant d'avoir fini de la lire. L'autrice, élevée dans les Lettres et maîtrisant les formes de langage indirectes, (se) devait (de) revenir sur ce refus, sur ce deuxième coeur qui aidait le sien à battre bien.
Natasha Tretewey , née en 66 dans le Mississipi, est poète et professeure d'université. Elle a obtenu le prix Pulitzer de poésie en 2007 pour son recueil Native Guard, dédié à sa mère.
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Natasha Trethewey, dans cet ouvrage autobiographique, trace son chemin de résilience, trente ans après le meurtre de sa mère par son beau-père. L'auteure, métis, dont la mère était noire et le père blanc, a tiré un trait durant trente ans sur son enfance et son adolescence, afin d'effacer les traumatismes subis. Elle a fui la région pour tout recommencer. Et trente ans après, elle y revient pour son travail. Là, le déclic se produit : il lui faut écrire son histoire pour assumer enfin le deuil de sa mère. Un livre éprouvant, qui parle du racisme, du rejet du métissage aux USA dans les années 70, des difficultés des mariages mixtes à cette époque, et de la lente descente aux enfers de sa mère après son remariage avec un ancien soldat. Les seuls moments qui éclairent l'oeuvre sont les quelques années d'enfance de l'auteure, passées entre son père, sa mère et sa grand-mère, avant le divorce de ses parents. Natasha Trethewey aborde tous ces thèmes difficiles avec clarté et sans pathos. Elle part sans hésiter, d'une écriture fluide, à la rencontre de tous ce qu'elle a voulu effacer. Cette lecture m'a vraiment interpellée.
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« Mémorial drive » est une autoroute à Atlanta, qui conduit à un mémorial de l'histoire des Etats Unis, mais c'est aussi dans ce texte, le cheminement que va faire la narratrice dans sa mémoire personnelle et les mémoires des Archives.
En 1985, la mère de Natacha Trethewey a été assassinée par son mari, après des années de violence conjugale. Big Joe, ce beau père de la narratrice, elle est le fruit d'un premier mariage, inter racial, dans les années 60, Après la mort de sa mère, elle a tenté de tourner la page de son enfance et adolescence. Adulte, elle revient sur les lieux de ce meurtre et va essayer de se souvenir, en étudiant méticuleusement ses rêves, cauchemars, en allant consulter un médium, bien qu'elle se définit trop rationnelle pour y croire, en récupérant les pièces de la procédure judiciaire.
Pas facile de revenir sur son passé, ses souvenirs d'enfance : une enfance joyeuse, au début de sa vie, une vie entourée de parents, (grand mère cousins), puis la séparation de ses parents, un déménagent à Atlanta, le remariage et l'entrée de sa vie de petite fille de Big Joe, beau père ambivalent, ancien du Vietnam, qui devient violent avec sa femme, jusqu'au crime.
Un récit autobiographique, intime mais qui parle de la société américaine des années 60-70, de la culpabilité de cette fille, qui aurait pu aider, sauver sa mère. Elle décrit très bien le climat social, judiciaire face à ces violences intimes, familiales, bien que les autorités et l'entourage savaient ce qui se passait dans la vie familiale de ce couple.
Un texte perturbant, qui interroge, interpelle.
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Memorial drive.
Natasha TRETHEWAY

Encore un féminicide !
Nous sommes en 1985 à et la victime est Gwendoline la maman de l'auteure Natasha TRETHEWAY.
Ce roman nous fait remonter le temps, depuis la jeunesse de Gwendoline jusqu'à sa mort et plus tard encore quand sa fille décide d'ouvrir les portes du passé plusieurs décennies après.
Gwendoline victime de la violence « passionnelle » de son ex-mari, victime des préjugés raciaux, victime de sa condition de femme.
Natasha vit dans un foyer aimant jusqu'au divorce de ses parents et surtout l'arrivée de ce bourreau, big Joe.
Elle voit bien elle, que la relation entre sa mère et son beau-père n'est pas normale, mais elle n'est qu'une petite fille…
Jusqu'au jour du drame qu'elle enferme dans sa tête et dans son coeur pour nous le restituer 30 ans plus tard, le coeur et la tête toujours aussi douloureux…

J'ai apprécié ce roman pour la narration et le style simple et presque simpliste de raconter ce drame.
Les flashbacks sont une vraie valeur ajoutée avec une photo de l'époque très visuelle (la musique, les vêtements, les voitures et les coiffures).
Cependant je n'ai pas été touchée plus que ça.
C'est peut-être justement cette narration un peu distanciée qui m'a empêché d'être émue.
Ça reste une belle lecture et surtout un très bel hommage d'une fille à sa mère.
Ce roman traite donc de la violence conjugale, de la récidive, des feminicides.
C'était en 1985.
Croyez-vous que depuis les feminicides ont diminué dans le monde ?

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Memorial drive, mémoires d'une fille de Natasha Trethewey

Je m'attendais à une plume plus... poétique !

L'intérêt de ce livre courageux réside dans le déroulement d'une histoire vécue par l'auteure et des documents authentiques qu'elle a insérés dans son récit, c'est-à-dire les conversations de la mère et du beau-père, les 12 pages de notes de la mère.

Ce sujet tristement d'actualité met en lumière le peu d'aide reçu par les femmes victimes de violences pouvant aller jusqu'au meurtre.
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Un roman, ou plutôt une autobiographie qui commence par la fin : l'assassinat de la mère de l'auteure. Celle-ci part dans ses souvenirs pour comprendre les raisons de cette mort. Elle est , elle même la fille d'un poète universitaire irlandais et d'une femme noire américaine du Mississipi. Ses parents se sont mariés au début de l'assouplissement des lois régissant les mariages mixtes, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne souffriront pas du racisme. L'auteure n'explique pas pourquoi le mariage de ses parents n'a pas résisté , ni le rôle que son père biologique a joué dans sa vie. Hélas, pour elle sa mère se remariera avec un homme ancien soldat qui a fait la guerre du Vietnam. Ils ont un enfant ensemble, et c'est la raison pour laquelle elle ne le quitte pas immédiatement. L'enfant sera malheureuse et cet homme la fera souffrir en cachette de sa mère, l'enfant ne le lui dira pas et s'en voudra parce que cela aurait peut être sauvé sa mère. Je ne vous apprends rien en disant qu'un jour celui-ci tuera sa femme. Ce qui révolte sa fille c'est que la police n'a pas cherché à protéger sa mère. Un témoignage terrible qui est, hélas, bien banal .

Le livre se termine par la retranscription des enregistrements des dernières conversation de sa mère avec son mari. On devine une femme lucide et courageuse , mais qui ne pourra pas se défendre face au pistolet de celui qui n'a qu'une idée en tête : l'empêcher de vivre.

Un livre qui a connu un grand succès aux États-Unis, (enfin c'est ce que dit la quatrième de couverture) qui m'a intéressée sans me passionner je n'arrive pas à savoir pourquoi. En revanche j'ai bien aimé la façon dont cette auteure raconte le racisme ordinaire des américains et aussi le courage des femmes qui s'y opposent. Par exemple, sa tante qui ne veut pas qu'un homme blanc l'appelle « hé , Tantine » et qui lui répond :

Ça alors, j'aimerais bien savoir quand est ce que mon frère a épousé votre mère !

Mais avec un fusil à portée de main .. on ne sait jamais !


Lien : http://luocine.fr/?p=17047
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Dans ce récit autobiographique, l'autrice, née en 1966 d'une union entre homme blanc et une femme noire, se livre sur son enfance dans le Mississippi, revient sur le drame qui a coûté la vie de sa mère et laissé une marque indélébile sur sa vie, et sur les années qui ont précédées et qui annonçaient déjà le drame à venir.

Memorial drive est tout d'abord le témoignage d'un lieu et d'une époque. Nous sommes aux États-Unis, dans l'Etat du Mississippi ; Nous sommes à la fin des années 60 et à cette époque, le Mississippi connaît une longue période de violences racistes, notamment avec le ku klux klan, organisation née de la défaite sudiste.

Memorial drive est aussi, à travers les portraits de sa mère, de sa grand mère, etc. un grand portrait de femmes et un bel hommage.

Memorial drive est enfin un témoignage bouleversant des violences faites aux femmes, tant physiques que psychologiques, de leur écoeurante et rageante banalité, et du peu de cas que l'on en fait.

L'écriture, tout en finesse, subtilité et retenue, nous offre davantage un témoignage factuel. Il aura fallu 30 années à Natasha Trethewey pour affronter ce douloureux passé et en témoigner... Et probablement une prise de distance nécessaire pour pouvoir nous la livrer.

L'autrice jongle avec les modes de narration pour nous offrir un témoignage complet et j'ai trouvé ce choix narratif très intelligent et judicieux.

Pour autant et malgré des thèmes soulevés très forts et auxquels je suis très sensible, je n'ai pas réussi à me laisser pleinement embarquer. Je ne sais pas comment l'expliquer. Je justifie souvent un manque d'engouement par une question de sensibilité mais ce n'est pas le cas pour ce récit là. Peut-être davantage une question de moment, tout simplement.

Lecture dans le cadre de la quatrième édition du prix bookstagram du roman étranger.
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Natasha Trethewey raconte son enfance d'enfant métisse auprès d'une mère isolée puis en prise à un
mari toxique qui finira par l'assassiner.
C'est une description presque clinique de la vie de l'autrice, son enfance entre sa grand-mère et sa
mère, puis de son adolescence avec le nouveau mari de sa mère. Elle raconte aussi beaucoup ses
rêves, ses cauchemars en détail. Cette famille, malgré l'amour que mère et fille se portent
réciproquement, est marquée par le silence. Natasha ne dit presque rien à sa mère des violences
psychologiques que lui fait subir son beau—père, Gwendoline ne dit rien des coups qu'elle reçoit
jusqu'à la toute fin, quand il est trop tard et que Joey la tuera après qu'elle l'ait quitté.
Il est toujours difficile d'avoir un commentaire négatif sur un livre qui traite de tels sujets, le racisme et
les violences faites aux femmes d'autant que ce livre a reçu de nombreuses critiques élogieuses. Dans
la mesure où il s'agit d'un récit et non pas d'un roman, on n'attend pas d'émotion littéraire mais force
est de constater que j'ai lu ce livre sans émotion particulière. Quarante-trois femmes ont été tuées en
France depuis le début de l'année et à part un entrefilet dans le journal local, aucune n'aura droit à un
essai. Cela n‘enlève pas l'intérêt que l'on peut ressentir à la lecture de ce récit tout en pensant que si
Natasha Trethewey n'avait pas eu le prix Pullitzer en 2006, il n'est pas sûr que ce récit aurait intéressé
un éditeur.
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