Voici un roman qui se lit rapidement et facilement. Ce n'est certes pas celui que je préfère chez cet auteur, mais il m'a marqué parce que je sens bien qu'à travers cette histoire, l'écrivain dresse une sorte de bilan de sa vie.
Armand Boisier, grand écrivain encensé par le public et les critiques, siégeant à l'Académie française, continue de créer l'âge venant. Il comprend bien que désormais ni le public, ni les critiques n'attendent son dernier roman, il en a écrit tant ! Malgré tout, il attend avec impatience sa publication et sa résonance dans le monde littéraire. Mais cette fois-ci, son nouveau né n'a pas reçu l'accueil souhaité, ni même une place dans la liste des best-sellers. C'est d'autant plus rageant que celui qui reçoit tous les honneurs est l'amant de sa fille. Celle-ci est partagée entre l'amour qu'elle voue à son père et à Jean-Victor Désormieux, nouvel auteur en vogue.
L'intrigue est légère, le dénouement trop vindicatif, mais qu'importe ! Oui qu'importe, j'ai été émue par les pensées et les émotions de cet écrivain vieillissant. N'être plus le nombril du monde, constater que désormais la roue continue de tourner mais sans vous, n'être plus à la mode, accepter les compromis, se renier soi-même... Comme il est dur de vieillir.
Je ne sais pas si ce roman comporte une part d'autobiographie, mais j'ai eu l'impression de lire un testament, de me plonger dans les pensées d'
Henri Troyat, et j'ai ressenti une véritable empathie pour ce personnage au soir de sa vie.