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Critique de Lapagedulivre


Le marchand de masques - Henri Troyat.
Quand la facilité prend priorité sur la vérité.

J'ai pris ce livre dans la collection Flammarion,heureusement que je n'ai pas lu la quatrième de couverture avant d'entamer sa lecture. Ce qui y est écrit divulgache totalement le plaisir de la lecture de ce roman.

Ce roman se présente en deux parties distinctes.
La première décrit Valentin, un jeune homme employé à la préfecture qui veut devenir un écrivain reconnu. C'est un roman initiatique où l'on voit comment il essaie de trouver sa voie. Il est idéaliste, fragile, il lui faut affronter ou conjuguer avec un monde qui lui est soit inintéressant soit hostile. Il se cherche, il cherche un appui. Il le trouvera auprès d'une femme Émilienne, plus mûre, plus pragmatique, qui lui apportera l'amour est la confiance nécessaire pour produire son oeuvre. Grâce à son influence elle saura participer à sa célébrité dans le monde de l'édition. Mais par déception amoureuse avec elle, il se donne la mort.

Dans la deuxième partie, environ 50 années plus tard, son neveu, Adrien, décide d'entreprendre des recherches pour écrire la biographie de son oncle Valentin, devenu célèbre par ses livres. Ce neveu rencontre quelques personnes qui ont connu son oncle écrivain, et chacune de ces personnes relate des souvenirs qui en fait ne sont pas toujours le reflet de la réalité, de la vérité. Certains profitent de leur participation à l'écriture de cette biographie d'un écrivain devenu célèbre, pour se mettre eux-mêmes à leur avantage, quitte à distorsionner la vérité.
Adrien essaie alors de reconstituer la vie de son oncle en s'appuyant sur ces témoignages. Hésitant, incertain, il réfléchit à une construction logique et plausible de son récit. Il essaie de trouver tous les éléments qui vont pouvoir étayer la véracité de son récit biographique. Parvenu enfin à un récit qui paraît vraiment refléter la vérité sur la vie de son oncle, il décide donc de faire publier la biographie.

Mais, chose absolument inattendue, une proche d'Emilienne le contacte pour lui apporter des écrits témoignages de la vie de son oncle Valentin. Et là, brutalement, Adrien se rend compte que ce qu'il avait cru être vrai et écrit dans sa biographie n'est pas du tout certain. Il hésite, que faire, il pèse le pour et le contre : doit-il revenir sur sa rédaction et la modifier pour qu'elle soit le reflet de la réalité, ou laisser sa rédaction telle qu'elle est et faire silence sur ces derniers éléments qu'il vient d'avoir ?

Il décide de maintenir sa rédaction même s'il sait qu'elle est inexacte, par paresse, par souci de confort, de facilité, de ne contrarier personne. Et il jette ces nouvelles preuves dans les toilettes !

Les scrupules éphémères de ce vil personnage ne l'auront pas empêché de poursuivre son projet jusqu'au bout, d'en entreprendre d'autres même, d'en recueillir les éloges du public, et surtout de devenir une référence de ... fiabilité !

La réaction d'Adrien m'est très décevante, c'est vil. A l'instar de ce que demontre ce roman, on peut se demander si d'autres écrits censés être des témoignages de vérité sont aussi des compositions résultant d'une construction fruit de l'imagination, résultant de suppositions, ou encore s'appuyant sur des témoignages du passé faux ou mal interprétés !

Dans une société où l'écrit fait office de référence, la question a toute son importance !
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