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sur 1446 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dites donc, votre dernier truc glacé... il est rennement bien !

Ayant eu la lourde expérience que l'on joue allègrement avec mon nom dans ma jeunesse, je me permets gentiment de charrier également ce journaliste français vivant en Suède qui s'essaie avec audace au roman et dans une certaine mesure au polar scandinavo-français. Bref, un truc(sson) de ouf !

Pour ma part, la Scandinavie se résume en un mot : Fantastique. Il y a quelques années en été, j'ai eu la chance de parcourir les paysages majestueux de Suède et de Norvège jusqu'au Cap Nord en passant bien entendu par les Fjords et les îles Lofoten. Sur la route finlandaise de Laponie menant au Cap Nord, j'ai toujours le souvenir vers 3 heures du matin de ce majestueux élan (ou renne) sortant comme par magie du brouillard se dressant devant nous à 15 mètres sur le bitume. Pour vous dire, la Scandinavie, c'est encore mieux en vrai que sur les cartes postales !

Alors bien sûr, si vous avez jeté un coup d'oeil au titre du livre, la grande originalité du roman réside en effet sur la Laponie et ses habitants les Saamis.

Pour éclairer les lecteurs allergiques à la Géographie, la Laponie s'étend au-delà du cercle polaire arctique sur la péninsule Scandinave (Norvège, Suède, Finlande) et une partie de la Russie. Autant en été la température est raisonnable et il fait plein jour à quatre heures du matin avec des lunettes de soleil pour éviter d'être ébloui, autant en hiver le climat n'est plus du tout clément, la température descendant parfois à -40° ! Glaglagla…

C'est ainsi que commence le roman sur un très bref récit plutôt mystérieux concernant la mort d'un certain lapon nommé Aslak en 1693. Et puis aussitôt après, l'auteur nous replonge dans les années 2000 en janvier et plus précisément le premier jour où le soleil fait sa réapparition depuis bientôt deux mois (que l'on appelle nuit polaire par ailleurs).

Dans la ville de Kautokeino, deux événements très inhabituels vont bouleverser le quotidien paisible des habitants de la région. Dans le musée de la ville, un tambour provenant d'un donateur Français Henry Mons n'a pas encore été exposé qu'il est volé dans sa caisse d'emballage.

Un jour plus tard, un éleveur de rennes Mattis Labba est retrouvé mort poignardé près son guppi (sa cabane). Pour couronner le tout, ses oreilles ont été tranchées tel un renne volé et son scooter a été brûlé.

Chargés de l'enquête, Klemet Nango, l'unique sami de la police des rennes, et Nina Nansen, sa nouvelle coéquipière débarquant tout juste du sud de la Norvège, vont devoir s'attacher à dénouer le fil de cette histoire complexe, très éloignée de leur quotidien habituel.

Faut-il soupçonner un conflit sanglant entre éleveurs de rennes ? Y-a-t-il un lien avec l'expédition de Henry Mons en 1939 en Laponie ? Ou plus mystérieux encore, quel serait le rapport avec cette mort en 1693 ?

Long de près de cinq cent pages, ce roman d'Olivier Truc nous glace le sang avant même de découvrir le cadavre. En effet, l'auteur réussit parfaitement à nous faire ressentir la vie de ces habitants dans ces conditions atmosphériques si particulières. Dans cette région invivable pour beaucoup d'entre nous, tout est conditionné par la température et la météo.

Oubliez vos gants et vous perdrez vos doigts! Tombez en panne d'essence et vous perdrez la vie, dépecée par les loups après votre lente agonie par le froid…

Dans deux univers pourtant totalement opposés, je ferais un parallèle frappant avec le roman « coyote attend » de Tony Hillerman sur les indiens d'Amérique Navajos. Comme dans la réserve des indiens dans la région de l'Arizona aux Etats-Unis et leur police tribale Navajo, les lapons de Scandivavie possèdent leur propre police des rennes et tentent de préserver les traditions ancestrales dont la modernité ronge peu à peu ces cultures très éloignées de notre monde occidental.

Scotché sur le porte-bagage de nos deux policiers, j'ai été absorbé par cette histoire glaçante au suspense crescendo jusqu'à la toute fin du roman. Seul bémol qui m'empêche d'attribuer la note maximale, l'écriture des dialogues est trop souvent polluée par la description des personnages secondaires qui au final nous met la puce à l'oreille trop lourdement à mon gout.

Même s'il mériterait plus de simplicité dans l'écriture et d'ellipses dans le récit, ce roman reste une très belle découverte originale, instructive et passionnante. Et ne soyez pas le dernier larron à le lire !
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Quel paradoxe ! Réussir à écrire un livre lumineux se déroulant dans une région où la nuit peut durer 40 jours.
Lumineux, oui, éblouissant comme le soleil enfin retrouvé, qui se reflète sur l'immensité neigeuse de la Laponie.
C'est un voyage extraordinaire auquel vous convie Olivier Truc.
Une contrée, la Laponie, territoire immense, froid et exigent. Un peuple totalement méconnu, les Sami, des rites si éloignées de notre quotidien. Un dépaysement total.
Une histoire ensuite, sombre et poignante, totalement ancrée dans la tradition de ce peuple lapon, où la modernité s'entrechoque violemment avec les coutumes et le mode de vie ancestraux.
Des personnages enfin, époustouflants, tour à tour complexes, touchants ou révoltants.
Que l'on soit clair, « Le dernier lapon » est un vrai polar. Mais pas que. Un vrai polar dans son ambiance, une enquête policière qui prend racine dans les traditions du Lapon. Mais aussi une histoire qui dépasse le polar par sa profondeur.
Le récit est tout en ambiance, parfois langoureux, l'auteur réussissant magistralement à déployer un environnement totalement immersif. Au point qu'on plonge corps et âme dans cet univers où la nature dicte sa loi à l'homme.
Olivier Truc réalise le tour de force de nous présenter un univers méconnu, sans jamais tomber dans la description sommaire, déconnectée du récit comme le font certains (pas de « copié-collé de wikipedia, ici).
Au contraire, l'environnement est admirablement intégré dans l'histoire, l'auteur démontrant à chaque page qu'il sait de quoi il parle (même s'il est français).
Avec une écriture sobre et imagée, sans emphase et toujours avec le ton juste, Olivier Truc achève de nous convaincre.
Une surprenante, originale et remarquable réussite.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Après quarante jours de nuit polaire le soleil va réapparaître petit à petit. J'accompagne Klemet, de la police des Rennes et Nina, sa coéquipière, dans leur enquête hors du commun. Tout comme Nina, je découvre la Laponie, les Sami et leurs coutumes. Cette incursion dans un paysage enneigé, par des températures glaciaires, se déroule du 10 au 28 janvier, début de notre vingt-et-unième siècle mais, toute cette histoire trouve son origine dans des faits qui se sont produits en 1693 et en 1939, ce qu'ignore les protagonistes au début de leur enquête.
Sa grande connaissance de la Laponie s'explique par le fait qu'Olivier Truc, journaliste et documentaliste, est un spécialiste des pays nordiques et baltes ; le dernier Lapon est son premier roman.

Challenge Atout Prix 2016-2017 - Prix Quais du polar 2013 - Prix Mystère de la critique 2013
Challenge Pavés 2016-2017 - 571 pages
Club de lecture Babelio - lecture du mois de janvier 2017
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Klemet Nango, un Lapon qui a roulé sa bosse et dont la famille a abandonné le mode de vie ancestral de son peuple, travaille pour la police des rennes. Il s'agit d'une unité chargée de surveiller les déplacements des troupeaux et de régler les conflits entre les éleveurs de cette région reculée de la Scandinavie. Sa nouvelle collègue est la jeune Nina Nansen, provenant d'une petite ville portuaire du sud de la Norvège. Deux individus à l'opposé l'un de l'autre, de deux mondes complètement différents, doivent faire équipe pour préserver cet univers unique.

Mais Mattis Labba est retrouvé mort, les oreilles coupées, comme on le fait pour marquer les rennes. Cette particularité du crime semble incriminer les autres Lapons mais les policiers ne disposent pas d'éléments leur permettant d'en savoir davantage. Au même moment, un tambour ancestral a été volé au musée local. Deux affaires distinctes ou une seule enquête ? Et que dire de ce géologue français qui farfouille à droite et à gauche. Y a-t-il un lien avec cette autre expédition de 1939 ? Et avec de vieilles légendes datant de la fin du 17e siècle, synonymes de mort et de fin du monde ?

Ce roman est une bouffée d'air frais (ou nordique). Pas un simple polar. Sous couvert d'enquête policière, il permet de découvrir le monde fascinant de la Laponie. C'est ça, la particularité et l'intérêt du « Dernier Lapon ». L'élevage des rennes, les gumpis, les chanteurs de joïks, les chamans, les vieilles légendes, la géographie des lieux, les relations pas toujours harmonieuses avec les « colons », c'est-à-dire les Scandinaves (Norvégiens, Suédois…), le combat contre la modernité, etc. Même que j'en demandais plus mais, après tout, il ne s'agit pas d'un guide de voyage. Et, si tout semble tellement juste, c'est que l'auteur, Olivier Truc, a passé plus de 20 ans à travailler dans cette région. Son métier de journaliste paraît à travers son écriture. Pas de fioriture ni de poésie, tout va droit à l'essentiel.

Et il ne faut pas oublier les personnages riches et complexes. Outre Klemet et les membres de la police (dont le chef et Rolf Brattsen, le collègue peu fiable), on retrouve une brochette de Lapons assez originaux (le vieil Aslak Gaupsara, un traditionnel pur comme il ne s'en fait plus, et Nils Ante, le chanteur de joïks). Mais auss des Scandinaves avec leurs propres agendas (le propriétaire Karl Olsen, le pasteur, la géologue Eva Nilsdotter). Et quelques étrangers pour compléter le tout (André Rascagnal, un géologue français peu scrupuleux en quête d'or ou d'autres minéraux de valeur). Tous ont leur rôle à jouer dans cette histoire.

Toutefois, deux notes négatives. Oui, on découvre beaucoup sur le mode de vie des Lapons et leur culture plusieurs fois millénaires. Oui, on sent la morsure du froid, la solitude. Oui, on voyage dans cette Scandinavie aux paysages majestueux. Mais, si le roman nomme et fait référence à plusieurs lieux, ils sont peu décrits. Et j'en ai été un peu déçu. Aussi, je suis un peu lasse de ces romans policiers de plus de cinq cents pages. Je n'ai pas senti de longueurs dans ma lecture même si, par moments, il me semblait que certaines pages étaient quelque peu superflues. Je m'ennuie de ces romans de deux-cents-cinquante pages d'Agatha Christie ou de Georges Simenon

Ceci dit, au final, « le dernier Lapon » fut une merveilleuse découverte littéraire. En plus d'une enquête policière et d'un voyage dans le Grand Nord, le roman apporte une dimension humaine et éthique (traditions contre modernité, préservation de la nature contre exploitation des richesses anturelles, etc.). Dépaysement total ! J'ai tellement hâte de lire la suite, le détroit du renard, et d'autres oeuvres d'Olivier Truc.
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Et si je t'emmenais dans le noir, du matin au soir, à la lueur des étoiles ou des aurores boréales.

Lundi 10 janvier.
Nuit polaire.
9h30 Laponie centrale.

Demain, le soleil aura décidé de se lever pour quelques minutes avant de se dissoudre de nouveau dans la nuit. Demain, mon coeur et mes doigts se réchaufferont de la chaleur du soleil, juste une demi-heure. Demain, je ferais connaissance de la police des Rennes. Tu connais la police des moeurs ? c'est la même chose mais pour les rennes. Il faut contrôler que certains rennes n'aillent pas forniquer avec des femelles d'un autre cheptel.

Et si, demain, le soleil ne se montrait pas ?

Un lapon mort, qui va garder son troupeau de rennes. Un tambour disparu, danse autour du feu, rite lapon ou veillée funéraire. L'homme est avide de richesse, l'homme est malveillant, l'homme est pourri, de nature. Même en Laponie, l'âme humaine démontre toutes ses faiblesses et son engouement pour le pouvoir et les richesses. Même en Laponie, un homme peut se faire tuer, pour un secret. Les oreilles découpées. Même en Laponie, un homme peut se prendre une baffe par sa partenaire lorsqu'il l'embrasse. En somme la Laponie et ses hommes, ça ressemble à ma ville et ses autochtones. Sauf qu'à l'évocation de la Laponie, mes yeux pétillent devant les aurores boréales, mon âme frétille devant le string rouge de la Mère Noël, mon majeur se réchauffe du tord-boyau maison. Bref, la Laponie a ce pouvoir de me faire rêver et de me sortir de mes errements d'une nuit d'hiver même pas froide et sans étoiles.

Les rennes ne connaissent pas les frontières. Rassemblée entre La Suède, la Norvège et la Finlande (oublie la Russie, même un renne ne voudrait pas y franchir la frontière), la Laponie s'ouvre à mes yeux, son peuple, ses ancêtres, sa vie sous une tente, ses chamans, et ses exclusions. Les lapons se sentent occupés par les norvégiens, ou les suédois… Les norvégiens pensent que le gouvernement donne trop d'importance aux lapons, histoire d'absoudre leur péché d'extermination des années précédentes. Bref, le lapon n'est jamais à sa place, comme ces troupeaux de rennes qui broutent sur des territoires qui regorgent de ressources minières.

Mais cette nuit, je profite de la nuit, de ses étoiles, des lueurs évanescentes dans le ciel, dans le silence absolu, crissements de pas dans la neige confondus, brames du renne dissolus. Qui sait de quoi demain sera fait.

Mardi 11 janvier.
Lever du soleil : 11h14 ; coucher du soleil : 11h41.
27 minutes d'ensoleillement.

Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Voici un roman qui nous emmène très loin, au nord du cercle polaire, dans cette Laponie qui s'étend de la Norvège à la Finlande, en passant par la Suède et la Russie. Une région immense, presque aussi grande que la France et pourtant moins peuplée que l'un de nos départements. Une région que l'auteur, Olivier Truc, connaît bien car ce journaliste vit en Suède depuis 20 ans, où il travaille comme correspondant pour le Monde et Le Point. Alors, une enquête policière à travers cette immensité glacée ?
 Il n'en faut pas davantage à l'écrivain pour nous donner le frisson.

Nous sommes à Kautokeino, quelques centaines d'habitants seulement, mais la "capitale" des samis (lapons), éleveurs de rennes ... En ce début du mois de Janvier, au coeur de la nuit polaire, deux événements vont venir perturber le quotidien de la petite communauté : le meurtre particulièrement sordide d'un éleveur de rennes, Mattis et le vol d'un précieux tambour de chaman dans le musée du centre culturel , à la veille d'une importante exposition sur la culture sami. Klemet Nango, seul policier de la communauté sami, et sa toute nouvelle coéquipière, Nina Nansen, venue des fjords du sud de la Norvège, se retrouvent face à une double enquête. Y aurait-il un lien entre les deux affaires ? A qui profitent le vol et le crime ? Membres de la police des rennes en charge de la surveillance des éleveurs et de leur cheptel, ils sont peu habitués à enquêter sur un homicide. Ces deux affaires vont réveiller les tensions entre les différentes communautés. Un policier raciste, un politicien corrompu, un activiste sami… autant de suspects potentiels. Et puis il y a ce géologue français qui semble trop bien connaître la région, et Aslak, sauvage, indompté, qui vit en marge du monde moderne.

Olivier Truc, avec une écriture simple et dépouillée, réussit un joli tour de force… Il nous plonge dans un vrai polar, parfaitement tenu du début à la fin (ahhhh, la fin .....), s'appuyant sur des personnages puissants et profonds, complexes aussi, et en plus il nous fait découvrir une civilisation aussi fascinante que méconnue. Face à une nature omniprésente et grandiose, Klemet et Nina, tous deux fort attachants, vont dénouer les fils d'une énigme dont les tenants et les aboutissants sont loin de ce qu'ils imaginaient. Alors que le soleil se lève enfin sur la Laponie après des mois de nuit polaire, restant accroché au ciel quelques minutes de plus chaque jour, le voile se lève aussi sur les déchirements d'un peuple partagé entre les attraits de la vie moderne et le besoin viscéral de s'accrocher à un mode de vie ancestral, respectueux de la nature et de la vie, sur le refus de certains d'intégrer une société qui ne comprend plus rien à rien, et l'incapacité des autres à s'adapter, malgré tous leurs efforts.

Un remarquable premier roman, passionnant par son intrigue, son atmosphère, fortement documenté, sans jamais tomber dans le travers du "trop journalistique" ni du "trop pédagogique". Une vraie surprise et surtout une totale réussite ! le coup de théâtre de la fin nous laisse en plus espérer une suite, parce que Klemet nous cache encore bien des choses, c'est certain…




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Je ne sais pas s'il y a des lecteurs comme moi mais parfois quand j'ai un peu le spleen , ou que j'ai besoin de vacances , quand mon quotidien me semble justement un peu trop quotidien , j'ai envie d'autres lectures .
Automatiquement deux sortes de lectures viennent à mon secours , les récits de voyage et les romans policiers
Dans la catégorie romans policiers , il y a une subdivision qui me comble ´ les polars nordiques ´ , ils permettent une évasion , une découverte d'un endroit inconnu.
Dans ce cas , le titre est très clair , on va en Laponie , région que je ne connais qu'à travers diverses lectures .
Comme pour la plupart de mes lectures , c'est grâce aux réseaux sociaux , à différents sites de lectures que j'ai découvert l'auteur ( français ) Olivier Truc .
Et j'ai été faire un tour dans une librairie spécialisée en polars , où le libraire donne de très bons conseils , en bon connaisseur , passionné qu'il est .
Et me voilà donc en possession de quelques polars , quelques livres supplémentaires dans ma déjà trop grande bibliothéque , enfin façon de parler , des livres chez moi il y en a partout .
Bon je reviens à ma critique .
J'ai fait un beau voyage avec les deux inspecteurs Nando et Nina , oh , comme j'étais bien dans la tente à l'abri du froid polaire , j'ai eu un peu de mal à la quitter .Belle découverte du peuple Sami et de leur culture , envie d'en savoir plus sur les chants ´ les joiks ´ ( on en trouve sur YouTube ) , sur les chamans , les tambours .
Hier soir , j'ai prolongé ma lecture par quelques récits de voyages nordiques
Bon , j'avoue , j'ai dérivé , je me suis retrouvée sur le site d'Ikea , même regardé les recettes samis
Oui je n'oublie pas Ikea va bientôt ouvrir près de chez moi , à moi , les boulettes aux airelles .
Ben oui , être une grande lectrice n'empêche pas d'être aussi gourmande .
En résumé , merci à olivier Truc pour cette belle découverte , j'ai entendu parler de la suite ..., elle rejoindra bientôt ma PAL .
On apprend plein de choses , notamment que le peuple Sami est un des rares à avoir conservé sa culture , le choc culturel à été moins dévastateur que chez les inuits , et bien d'autres choses .
Bon voyage en Laponie , si vous ne l'avez pas encore fait .
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Bon, que les choses soient claires : je ne savais pas les Lapons s'appelaient aussi « les Samis ».
J'ignorais également qu'ils avaient des chamans. Et que là-haut, dans le grand Nord, il existait une police spéciale qui contrôlait les déplacements des troupeaux de rennes, la « police des rennes ». Et je n'avais jamais entendu parler de mines de quoi que ce soit, là-bas.
Bref, j'étais une pure ignare avant d'entamer ce roman.
Donc maintenant que j'ai vécu une semaine avec ce peuple très ancien à cheval sur plusieurs pays (Norvège, Suède, Finlande), pas bien considérés par les Norvégiens et les Suédois, un peu à l'image des Indiens d'Amérique, je peux dire que ma culture s'est enrichie. J'avoue que je n'avais jamais pensé aux Lapons avant aujourd'hui...

Ce roman est un roman policier, donc il y a meurtre, et le même jour, vol d'un tambour chaman dans un musée d'une petite ville vraiment très très au nord. Nous sommes le 10 janvier, « demain, le soleil allait renaître. Depuis quarante jours, les femmes et les hommes du vidda survivaient en courbant l'âme, privés de cette source de vie ». La nuit polaire commence tout doucement à se déchirer pour faire place très graduellement à l'ensoleillement encore temporaire.
Du 10 au 28 janvier, nous assistons à l'enquête de Klemet, policier d'origine laponne, accompagné de la jeune Nina qui fait ses premières armes en Laponie. Nous parcourons avec eux la toundra et entrons dans des goumis, espèce de cabanes dans lesquelles les éleveurs de rennes et les bergers dorment pour mieux surveiller leurs troupeaux, et dans des tentes Sami, parées de peaux moelleuses. Il fait froid, il fait noir, mais comme chez nous, il y a des gentils et des méchants, des racistes et des progressistes, des jeunes filles violées et des hommes bons, des dédaigneux et des méfiants, des ambitieux, des cupides et des bienveillants.

L'enquête ne m'a pas passionnée plus que ça, d'autant plus que le style de l'auteur n'est pas particulièrement riche, mais j'ai beaucoup aimé m'immerger dans la culture laponne.
Je vous quitte donc en vous envoyant en Laponie à travers ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=B2WpJHzbbpc

Vous y verrez des paysages somptueux, des tambours de chamans, des rennes, des Samis d'hier et d'aujourd'hui, et vous entendrez un joïk, ce fameux chant qui aide l'âme à se redresser.
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Quand Klemet Nango et Nina Nansen, officiers de la Police des rennes détachés à Kaitokeino, foncent sur le vidda pour signifier à Mattis que ses bêtes n'ont que trop tendance à s'aventurer dans les pâturages de ses voisins, ils sont loin de se douter que le sami vit là ces derniers instants. le pauvre homme, solitaire et alcoolique est poignardé quelques jours plus tard, ses oreilles découpées et marquées comme celles d'un renne. Au commissariat, on penche pour un règlement de compte entre éleveurs. Mais Klemet et Nina n'y croient pas. le tambour sami, très ancien et précieux, qui a été volé au musée de la ville, les oriente sur une autre piste. Pour Nina, les deux affaires sont liées et cette idée va les conduire dans une enquête compliquée où se mêlent traditions samis, prospections géologiques, évangélisation et racisme. Dans une Laponie où les samis tentent de conserver leur mode de vie ancestral malgré l'animosité de certains norvégiens et le rouleau compresseur de la modernité, Klemet et Nina devront combattre le Mal pour faire la lumière sur les mystères du vidda.

''Bures'' et bienvenue en Laponie ! Pour suivre les aventures de Klemet, policier d'expérience d'origine sami et sa jeune partenaire fraîchement sortie de l'école de police qui a grandi dans un fjord du sud de la Norvège. Il connait bien la région, elle débarque. Il aime rassembler les preuves, elle suit son instinct. Il est installé dans sa routine, elle a la fraîcheur de la jeunesse. Un duo pas forcément assorti mais qui fait des étincelles. L'autre atout d'Olivier TRUC est sa grande connaissance de la Laponie, vaste territoire qui s'étend en Norvège, en Suède et en Finlande. La police des rennes a autorité dans les trois pays et s'occupe essentiellement des conflits entre éleveurs, des vols de bêtes et des frictions entre sa mis et scandinaves. L'action se situe en janvier, moment où le soleil refait son apparition, pour quelques minutes seulement, après des mois de nuit polaire. La neige, le froid, le gel, des températures de moins 30 degrés, voilà ce qu'affrontent les éleveurs des rennes sur le vidda, vaste étendue désertique de la toundra. Les policiers enquêtent sur le vol d'un tambour sami et sur le meurtre d'un éleveur, pauvre bougre, fils et petits-fils de chaman. Les pistes slaloment entre traditions ancestrales et prospections minières et croisent la route d'un odieux géologue français et d'Aslak, un éleveur à l'ancienne qui continue de surveiller son troupeau à skis quand tous les autres utilisent le scooter des neiges, voire l'hélicoptère. L'enquête policière est besogneuse et TRUC a tendance à beaucoup se répéter. On saura que Klemet galérait avec les filles du temps de sa jeunesse ou que les distances sont longues dans la toundra. Mais l'évocation de la culture sami et les difficultés de ce peuple à la conserver sont très bien rendues. L'auteur a imaginé des personnages hauts en couleurs comme l'oncle de Klemet, chanteur de joïks, les chants traditionnels samis, vieillard guilleret, en ménage avec une jeune chinoise qu'il appelle Changounette ou Aslak, pur parmi les corrompus.
Une belle découverte de la Laponie, des enquêteurs sympathiques et un contexte vraiment dépaysant, malgré quelques longueurs et quelques répétitions, le dernier lapon est un très bon polar qui sait être original. À découvrir.
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J'ai acheté ce livre que l'on m'avait conseillé parce-que même en poche, il a aussi une couverture superbe. J'aime également beaucoup la culture Sami, Lapone et cet univers tellement spécial qu'offre cette étonnante région du monde.
Et je n'ai pas été déçu car il s'agit d'un ouvrage très documenté qui intègre bien des problématiques comme la dualité entre la survivance des coutumes ancestrales de Laponie et l'intrusion de plus en plus prégnante du monde moderne, des envies et des convoitises qu'il suscite. Tout cela sera démontré sur fond de roman policier, d'énigme liée aux traditions culturelles scandinaves.
C'est un roman qui véhicule beaucoup de réflexions sur le « vivre-ensemble ».

Tout cela commence par la mort d'un Lapon, il y a bien longtemps et dont on va retrouver au moins un des descendants au 20ème siècle.
Dans, cette région où les seules occupations de la police concernent des conflits entre éleveurs de rennes -à tel point que l'on a même crée une police des rennes, spécialisée - on va pourtant assister au vol dans un musée d'un tambour rituel et tribal, richement décoré de symboles lapons.
Et le lendemain un éleveur est retrouvé poignardé près de l'endroit où il garde ses rennes en hiver. de plus, on lui a tranché les oreilles.... Ce qui semble être une pratique utilisée pour les rennes volés ou retrouvés.
L'enquête va conduire à remonter le temps et évoquer certaines explorations de la première moitié du 20ème siècle destinées à trouver des gisements d'or.

Jusqu'au bout l'auteur nous conduira vers une solution originale en nous égarant régulièrement et en nous tenant suffisamment en haleine pour nous faire ingurgiter 570 pages en quelques jours.
Si vous aimez cette ambiance particulière, liée à la durée d'ensoleillement à certaines saisons (de vingt minutes à quelques heures de soleil par jour, par exemple...) je conseille cet ouvrage – qui n'est pas un polar– mais qui m'avait particulièrement marqué : « Anta – Mémoires d'un Lapon » d'Andreas Labba, dans la collection « Terre Humaine ».

L'intrigue du « Dernier Lapon » ne semble présente que pour mieux nous faire découvrir cette région, cette culture et les enjeux auxquels elle est confrontée au XXIème siècle. En tout cas, l'auteur comme le roman constituent une belle découverte et offrent un beau moment de lecture.
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